En Jordanie, le détachement français de la base aérienne projetée (BAP) est accompagné d’une équipe de gendarmes : la Prévôté. Contribuant à sa sécurité, elle est en capacité d’effectuer des missions de police judiciaire, de police générale et d’appui à la force.
Par principe, chaque militaire français de la BAP est soumis à la loi jordanienne. Cependant, un accord existe entre la France et la Jordanie qui fixe différentes règles d’applications en cas de contentieux. Si un militaire devait être victime d’une infraction, les gendarmes français dans leur mission de police judiciaire seraient autorisés à mener l’enquête, en lien avec les autorités jordaniennes, et sous la direction d’un magistrat du parquet de Paris. Ils possèdent par exemple les compétences et le matériel pour relever des empreintes ou faire des tests ADN afin de rassembler toutes les preuves et indices nécessaires à l’enquête.
De même, en cas d’accident aérien, un gendarme de l’air est également en mesure d’intervenir. Ce prévôt spécialisé en aéronautique maîtrise parfaitement les procédures liées à ce type d’évènement. Elles comprennent entre autres un gel des lieux, afin de préserver tous les indices nécessaires aux enquêtes judiciaires et techniques respectivement conduites par la gendarmerie de l’air et le « Bureau Enquête Accident pour la sécurité aéronautique d’Etat », ainsi que le prélèvement de l’enregistreur de vol qu’il placera sous scellé.
De plus, pour assurer la sécurité du personnel et du site, les gendarmes ont la charge de faire respecter le règlement de service intérieur de la base fixé par le commandement, dans le cadre de leur mission de police générale. Ils élaborent également le plan de prévention routière, mènent des contrôles dissuasifs, informent sur la règlementation et font respecter les droits douanier jordanien et français à l’occasion des transits de personnels et de matériels.
Enfin, un prévôt maîtrisant parfaitement l’arabe littéral facilite les relations avec ses homologues jordaniens. Il permet ainsi d’éviter toute incompréhension et participe à la bonne acceptation de la force par la Jordanie.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense