CHAMMAL : La base aérienne projetée au Levant s’adapte face à la crise sanitaire

En métropole, après avoir effectué leur test PCR 72 heures avant le décollage et être restés en isolement sanitaire, les militaires négatifs peuvent embarquer. A leur descente de l’avion, ils sont pris en charge par l’antenne médicale française et les médecins locaux pour une prise de température. Ils sont ensuite accueillis dans le sas de quatorzaine où ils vivront dans des blocs répartis en groupes restreints.

Chaque bloc a son propre coin repas, ses sanitaires et ses chambres.

Pendant cette période de confinement, la vie s’organise, toujours masqués. Les contraintes sanitaires sont strictes avec la mise en place de mesures barrières et le contrôle rigoureux des contacts pour éviter les clusters. Les repas sont pris à heures fixes, des créneaux de sports dans un espace dédié sont prédéfinis et la désinfection des sanitaires et des locaux est effectuée quotidiennement.

Au bout de 7 jours, une nouvelle prise de température est effectuée.

"Le temps peut paraitre un peu long parfois mais cela permet de s’acclimater aux températures désertiques et surtout de se rencontrer, certes en petit groupe, avant de travailler ensemble, ce qui renforce la cohésion" explique la lieutenant Constance, arrivée sur le théâtre en octobre.

Au quatorzième jour, dernière prise de température et c’est enfin le temps de sortir. Avec ce fonctionnement en sas, sur les 700 personnes accueillies depuis le début, aucun cas de COVID 19 n’est à déplorer jusqu’à maintenant. De plus, ce système qui fait ses preuves depuis maintenant sept mois s’améliore de jour en jour grâce au retour d’expérience des personnes confinées.

"J’ai pu garder le contact avec mon prédécesseur dans le sas grâce au téléphone et j’ai donc pu appeler plusieurs fois afin d’échanger les consignes. En sortant du sas j’étais donc pleinement opérationnelle pour commencer ma mission" déclare la lieutenant Constance.

A ce jour, la BAP compte désormais 3 blocs où transitent les relèves d’environ 70 personnes, arrivant toutes les deux semaines par A400M, A310 ou A330 Phénix.

"Nous avons su réagir face à la crise sanitaire afin de continuer la mission. La BAP sait s’adapter rapidement et avec agilité. Aujourd’hui nous cherchons autant à améliorer le dispositif de protection sanitaire que les conditions d’accueil des personnels confinés, afin de mettre à profit ce temps d’attente nécessaire pour que chacun soit opérationnel dès sa sortie" conclu le colonel Arnaud, commandant la BAP au Levant.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région, car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.