Depuis le mois de février, un détachement de la 36e Escadre de Détection et de Contrôle Aéroportés est déployé sur la base aérienne Al-Udeid au Qatar, à proximité du centre de commandement interalliés des opérations aériennes (Combined Air Operations Center - CAOC), afin de mettre en œuvre un avion radar AWACS E3F. Ce système de combat, qui est déployé pour la douzième fois au Levant, constitue une importante contribution française, dans le cadre de l’opération Chammal, à l’opération Inherent Resolve de la Coalition internationale qui combat le groupe terroriste Daesh.
L’E3F est un aéronef à très haute valeur ajoutée mis à disposition de la coalition par la France qui se caractérise par une grande polyvalence de ses missions dans le domaine du commandement et du contrôle des opérations aériennes. Ses deux radars lui permettent de suivre l’intégralité des mouvements aériens sur l’ensemble de l’AOR (Area of Responsblity – zone de responsabilité) et sa vingtaine de postes radio scrutés en permanence par des opérateurs offre la possibilité de communiquer dans toutes les gammes de fréquences, cryptées ou non. Son rôle est ainsi décisif pour assurer l’intégration et la gestion des flux des très nombreux aéronefs qui se relaient dans l’espace aérien de la zone d’opération en provenance des différentes bases aériennes mais aussi des porte-avions présents sur zone comme le Charles de Gaulle en ce moment. L’expertise de son équipage et la diversité de ses capteurs permettent à la coalition de gérer en temps réel la grande diversité des missions aériennes sur le théâtre (ravitaillement, vol, appui air sol, recueil de renseignement, transport logistique…) tout en assurant une veille avancée permanente face à d’éventuelles menaces aériennes.
Le lieutenant-colonel Frédéric, chef du détachement, présente l’appareil. « Nos alliés sont impressionnés par l’excellente disponibilité et le haut niveau de maîtrise des capacités du système par les équipages français. » En effet, les Awacs de la Coalition se relaient 24h sur 24, tous les jours, pour permettre une couverture radar de la zone d’opération en Syrie, à l’est de l’Euphrate, avec un contrat opérationnel de 8 heures sur zone. Il n’est pas rare cependant que les Français effectuent des missions de plus de 10 heures.
« Même si la trentaine de membres d’équipage est rodée à ce type de vol depuis le début de l’opération, avec en moyenne 4 à 5 déploiements sur le théâtre Chammal, les missions restent physiquement très éprouvantes, car la concentration doit être à son maximum » confie le lieutenant-colonel Frédéric.
A bord, le capitaine Stéphane, 27 ans de service, depuis 9 ans sur Awacs, est le chef des « WD » (Weapon Director – les contrôleurs aériens). Il en est déjà à son 4e déploiement sur le théâtre et cumule 4000 heures de vol dont 1000 heures de missions de guerre. « Le contrôleur est un équipier pour les pilotes et contribue à la bonne réalisation de la mission et au retour de l’aéronef à sa base en toute sécurité » rappelle le capitaine.
Assise un peu plus loin, la sergent Léna, 6 ans de service et contrôleur sur Awacs depuis 2 ans est au début de sa carrière. Elle totalise 350 heures de vol. Chammal est sa première mission en opération. Elle aussi adore son métier. « Je me sens vraiment utile, au sein d’un équipage où chacun à son importance. De plus, la fonction prime sur le grade. En tant que « SO » (Surveillance Operator), j’aide les contrôleurs à décrypter et analyser la complexité de la situation aérienne (Situation Awareness – SA) dans une zone déterminée de la zone d’opération ».
La capitaine Stéphane et la sergent Léna sont pleinement investis dans leur mission et participent avec fierté depuis les airs à la lutte contre Daesh.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense