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CHAMMAL : L’armée de terre et la marine en soutien sur la base aérienne d’Al Udeïd (partie 2)

Mise à jour  : 22/07/2019

Ils sont au total trois militaires de l’armée de Terre et de la Marine nationale déployés au sein de l’élément de soutien national français au Qatar, sur la base aérienne d’Al Udeïd. Chacun a un rôle particulier pour soutenir les insérés français au centre interalliés de commandement des opérations aériennes (Combined Air Operations Center - CAOC) dans le cadre de l’opération Chammal.

Al Udeïd air base ne ressemble en rien à une base navale. L’eau n’est ici qu’un mirage dans ce lieu désertique accueillant les avions des différentes nations contribuant à l’opération Inherent resolve. Et pourtant, le maître principal Noëlle est embarquée dans le « Bat ops », bâtiment opérationnel français, au poste de trésorière.

« Même sur un poste administratif nous restons militaires ; nous pouvons partir en mission et il est de notre devoir de se porter volontaire »

Après plus de vingt ans dans la Marine, cette dernière a une carrière atypique. Elle s’est engagée en tant que détecteur de sous-marin et a passé six ans sur une frégate anti sous-marine. Depuis une dizaine d’années, elle a quitté le bord pour rejoindre la finance. Tout comme le maître Anne, c’est sa première opération extérieure dans cette spécialité.

Bien qu’elle dirige un service en France : « j’ai souhaité montrer l’exemple à mes jeunes. Je laisse mon mari et mon fils seuls pendant cette période, cependant, même sur un poste administratif nous restons militaires ; nous pouvons partir en mission et il est de notre devoir de se porter volontaire », explique-t-elle avant d’ajouter « en France, nous sommes peu à avoir les compétences de trésorier, nous sommes également autant convoités en métropole que sur les théâtres d’opération ». Ainsi, cette année, avec ses deux adjoints ils alternent leurs absences au sein du service et se croisent quelques semaines en France pour se passer les consignes comme sur un poste OPEX.

Au quotidien sur son poste au Qatar, elle suit le budget du détachement français et gère toute la partie facturation dans la langue de Shakespeare pour le soutien de l’Homme, comme le logement ou les locations de véhicules. Elle vérifie que les factures sont correctes, puis les certifie et les transmet vers la métropole. Sur la base aérienne, tout se fait en anglais.

Elle privilégie par ailleurs les contacts par courrier électronique. Elle explique : « je comprends ce qu’ils me demandent, mais j’ai plus de difficultés à m’exprimer et trouver à l’instant le vocabulaire technique adéquat. ».

Se remettant sans cesse en question, elle a donc décidé d’étudier l’anglais tous les soirs, à minima une heure, via un logiciel d’apprentissage de langue pour se réapproprier le vocabulaire nécessaire à ses interactions avec ses interlocuteurs américains.

« Cette mission est enrichissante et confère de nouvelles expériences intéressantes hors du monde marin »

Son mandat a été aussi atypique que son parcours, car il aura été rythmé par le passage successif des détachements de l’AWACS et du ravitailleur français, C-135FR. « L’accueil du personnel de l’AWACS était plus simple car les détachements sont plus réguliers et les besoins ont déjà été identifiés, contrairement au détachement du ravitailleur qui était accueilli pour la première fois sur la base aérienne d’Al Udeïd. J’ai dû m’adapter afin de pouvoir répondre à leurs besoins face aux contraintes opérationnelles qu’ils ont rencontrées ». La « Cipale » est pourtant habituée à travailler pour la partie opérationnelle navale, elle précise que « cette mission est enrichissante et confère de nouvelles expériences intéressantes hors du monde marin ».

Sa ténacité et son travail ont porté leurs fruits, car même après leur retour en métropole, les commandants des détachements de l’AWACS et du ravitailleur n’ont pas hésité à la remercier une dernière fois. Le représentant national français au CAOC, le colonel Marc l’a d’ailleurs annoncé : « où commence l’opérationnel ? Où commence le soutien ? Moi, je ne les distingue pas ! » En effet, les opérations ne sont pas réalisables sans un soutien performant.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 80 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense