Ils sont seulement trois militaires de l’armée de terre et de la marine nationale déployés au sein de l’élément de soutien national français au Qatar, sur la base aérienne d’Al Udeïd. Chacun a un rôle particulier pour soutenir les insérés français qui sont en majorité des aviateurs, au centre de commandement interalliés des opérations aériennes (Combined Air Operations Center - CAOC) dans le cadre de l’opération Chammal.
La sergent-chef Julie et le sergent Christian sont de l’armée de Terre. Pour le sergent, il s’agit de sa première OPEX en interarmées et de surcroît interalliées.
« Ce n’est pas notre arme d’appartenance qui fait la personne […] notre travail est centré sur le soutien de l’Homme »
Pour la chef Julie, ce n’est pas son premier départ en opération, elle en a déjà quatre à son actif. Au sein de l’Élément de Soutien National, elle occupe le poste de secrétaire d’effectifs et chancellerie. « Ce poste diffère de mon quotidien en France où je suis chef de cellule en droit financier individuel. En particulier, pour la partie chancellerie qui sort de mon domaine. Cependant, je peux m’appuyer sur mes contacts en métropole qui me soutiennent dès que je les sollicite », explique-t-elle.
Bien que les détachements de l’AWACS et du ravitailleur C-135 français lui aient occasionné une charge supplémentaire de travail, ces derniers lui ont tout de même fait découvrir leur aéronef, ainsi que le fonctionnement opérationnel de l’armée de l’Air. Grâce à son soutien, elle leur a permis de rester focalisés sur leur mission, sans avoir à se préoccuper des formalités administratives.
Du début à la fin de leur détachement, c’est sur la chef que repose toute la gestion administrative pour chacun des Français sur la base aérienne. De l’accès à la base aérienne à l’attestation de fin de séjour, elle est le point de contact pour tous les services administratifs du camp américain.
L’OPEX, « une ouverture sur un autre monde »
Le sergent Christian est titulaire d’une licence de lettres et au quotidien, il se fonde sur ses compétences en langue anglaise pour entretenir ses relations avec les Américains ; sa principale mission est conducteur du détachement.
Il a pu découvrir une partie de la culture du pays qui n’a pas manquée de l’étonner, en particulier la différence de conduite avec la métropole. Il est maintenant à la fin de son mandat, mais se remémore ses premières semaines où il s’est senti un peu perdu dans un environnement nouveau. Il a finalement pris ses repères et s’est adapté.
Aujourd’hui, les axes routiers entre la base aérienne d’Al Udeïd et Doha, en particulier l’aéroport, n’ont plus aucun secret pour lui. Il a ainsi géré tous les mouvements d’arrivée et de départ vers la France des militaires français mais également des visites, comme celle du général de brigade aérienne Vigilant, le Senior national representative (SNR) opératif de Chammal.
Même s’il est habitué à travailler en interarmées en France, cette OPEX est pour le sergent Christian « une ouverture sur un autre monde ». Il conclut : « je vis un détachement hors du commun. Pour moi, le soutien c’est être à la disposition des gens et répondre à toutes leurs attentes quel que soit leur armée d’appartenance ! ». La sergent-chef Julie le confirme : « je comprends que chacun a sa propre culture, cependant, ce n’est pas notre arme d’appartenance qui fait la personne. Et notre travail est centré sur le soutien de l’Homme, ici, le détachement français ».
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 80 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense