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CHAMMAL : Immersion au sein de la Strike Cell de la coalition

Mise à jour  : 16/01/2019

Dans les environs de Bagdad en Irak, trois binômes se relayent chaque jour face à plus d’une dizaine d’écrans qui retransmettent les images des moyens de surveillance aériens. Leur mission : surveiller sans interruption l’ensemble du théâtre irako-syrien et coordonner les tirs destinés à fournir un appui aux troupes au sol, engagées contre Daech. Immersion dans la Strike Cell, la cellule de frappe de la coalition.

Au sein de ce centre de gestion multinational, plus de vingt militaires travaillent ensemble pour superviser les tirs d’artillerie et frappes aériennes réalisés par les moyens de la coalition : canons Caesar français, lance-roquettes américains, drones, avions. Une organisation qui se doit d’être prompte et minutieuse, sous le contrôle d’un chef de cellule, le strike director et de son adjoint, le battle captain. La qualité de la coopération qu’entretiennent les éléments français avec les forces de la coalition au sein de la Strike Cell permet de mesurer l’interopérabilité des forces alliées.

Selon les spécialistes, le travail d’équipe est primordial pour agir de manière stratégique. Il faut savoir étudier l’environnement, détecter la menace et déterminer les moyens adaptés à l’objectif à atteindre. « Un tir tient compte de plusieurs facteurs. Il est nécessaire de définir l’effet à obtenir selon le besoin des troupes sur le terrain, tout en prenant des mesures de précaution. Chacun exerce son domaine de compétence pour déterminer le type de tir approprié. Pour l’artillerie française, il peut s’agir de tirs ayant pour effet  la destruction, l’interdiction, le harcèlement, avec des  munitions explosives, d’éclairement ou  fumigènes » nous explique l’adjudant-chef Éric, qui vient de débuter son tour de surveillance pour les huit prochaines heures.

Lorsqu’une mission feu est attribuée aux artilleurs de l’opération Chammal, à l’issue d’un processus décisionnel de planification effectué en amont par la coalition, le binôme français de la Strike Cell transmet un point de situation précis au chef de corps qui valide la mise en œuvre du tir. En effet, si le déclenchement des tirs est initialement demandé par la coalition et autorisé par le commandement irakien, c’est toujours sur décision du commandant de la Task Force Wagram, nom du détachement artillerie français, que sont ordonnés les tirs. Ce dernier, en qualité de National Authority Approval (NAA – autorité nationale d’approbation), peut refuser de les exécuter notamment si le risque de dommage collatéral est excessif au regard de l’avantage militaire. Les ordres sont ensuite transmis pour exécution du tir aux pièces artillerie.

Toujours présent, un conseiller juridique, le capitaine Yann, reste attentif à la manœuvre : « La chaîne de commandement obéit à des règles de contrôle national et à une étude fine de la situation. Nous garantissons toujours le respect du droit des conflits armés et du droit international. Les conseillers juridiques sont à disposition du commandement des opérations afin d’assurer une planification et une conduite des opérations conformes à nos obligations juridiques ». Chaque militaire opérant au sein de la Strike Cell est un maillon indispensable à la sécurisation et la mise en œuvre des tirs d’appui des forces engagées au sol. L’engagement et le savoir-faire des soldats français concourent à atteindre les objectifs fixés par la coalition ; appuyer ses alliés en participant aux frappes en vue de détruire les capacités militaires de Daech.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense