CHAMMAL : Gestion du stress thermique pour le détachement cynophile de la base aérienne projetée au Levant

Le Caporal-chef Frantz est le commandant actuel du chenil de la BAP et a déjà été déployé dans le cadre d’opérations extérieures  : « nous avons conscience que les chiens ne sont pas des machines. Ils sont capables de travailler lors de fortes chaleurs, mais leur santé est notre priorité ». Les chiens, tout comme leur maître, sont déployés et doivent rester opérationnels pendant quatre mois. Tout est donc mis en œuvre pour que Luigi, co-équipier du Caporal-chef, ainsi que les autres chiens puissent assurer leur mission quotidiennement.

Lorsque la température augmente, les chiens réagissent différemment pour se protéger : « ils sont moins réceptifs, et cherchent à minimiser leurs actions. En général, ils se dirigent vers les zones d’ombre, ou un endroit climatisé. Ils peuvent vite s’épuiser sous l’effet du travail que leur organisme exige pour la régulation de leur température. »

Des précautions sont donc prises pour leur éviter d’en souffrir et d’en garder les séquelles : « il y a d’abord de mesures évidentes. On les hydrate bien, et on évite, sauf nécessité opérationnelle bien entendu, de les faire travailler lorsque le mercure est au plus haut. Lors de leurs phases de repos physiologiques, les chiens sont installés dans leurs enclos, où ils peuvent profiter de ventilateurs et de brumisateurs, mais également de couvertures rafraichissantes. Et puis, quand il fait vraiment trop chaud, on a une baignoire et une douchette à disposition, ce qui diminue leur température corporelle instantanément. »

L’équipe cynophile dispose également d’autres moyens afin de protéger les chiens : « on utilise des chaussons pour protéger leurs coussinets. Cette partie de leur corps est sensible à la chaleur certes, mais aussi aux gravats. Lors de la vérification des véhicules que nous effectuons quand il rentre sur la base pour s’assurer qu’ils ne sont pas piégés, les chaussons peuvent s’avérer utiles si le chien pose malencontreusement ses pattes sur des parties très chaudes, le moteur par exemple. On essaye de les habituer à porter ces accessoires dès leur plus jeune âge ».

Tout au long de leurs mandats, militaire et chien évoluent ensemble et forment une équipe. Comme en métropole, le travail de ce binôme requiert de l’exigence et s’appuie sur une relation fusionnelle.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente le volet français de l’opération internationale Inherent Resolve (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération Chammal apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région car le combat contre le terrorisme continue. L’opération Chammal se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.