Opérations
Fin mars 2018, sur la base aérienne Al-Asad Air Base (AAAB), des instructeurs français de la Task Force Wagram ont profité d’une campagne de tir menée par le 107e bataillon d’artillerie irakien pour réaliser une formation technique sur la réalisation d’un tir de barrage. Les artilleurs irakiens ont ainsi été formés à l’utilisation d’un calculateur pour accomplir plus efficacement des tirs dits « linéaires », à partir de position dite « non alignée ».
Un tir linéaire est un tir réalisé sur une ligne continue, afin de faire barrage à la progression d’un ennemi en tirant une ligne d’obus. L’exercice est difficile, car bien que devant tirer sur une même ligne, la position de tir des différents canons est « non alignée ». Cela signifie que les canons sont positionnés en décalé pour se protéger des tirs en enfilade, par exemple, d’une aviation ennemie.
Dans la pratique, un observateur, situé non loin de l’objectif, transmet d’abord les coordonnées de la ligne sur laquelle le barrage doit être réalisé. En observant les premiers impacts des obus, cet observateur doit alors calculer et transmettre des corrections de tir aux canons, prenant notamment en compte le vent. Pour se faire, il utilise un calculateur servant à déterminer les éléments de tir, afin d’aligner les tirs en prévoyant la direction et l’angle à donner aux tubes. « Auparavant, les observateurs du bataillon corrigeaient les tirs à l’œil. Désormais en maîtrisant le calculateur ils peuvent calculer plus précisément leur correction pour gagner en précision et obtenir les effets désirés », déclare le chef de bataillon Nicolas, qui a participé à l’exercice des artilleurs irakiens. Grâce à ces calculs, chaque pièce applique la correction du gisement et de l’angle de tir. Toutes les pièces sont alors prêtes à faire feu simultanément pour effectuer le fameux tir de « barrage ».
Cette instruction technique sur les tirs linéaires d’artillerie permet d’améliorer l’efficacité opérationnelle du 107e bataillon d’artillerie, et s’inscrit dans le cadre du pilier « formation » de l’opération Chammal au profit des unités irakiennes.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense
