Chammal : focus sur le commandant des éléments français au Qatar

« Le rôle premier du COMELEF est d’être l’ambassadeur français au sein des opérations aériennes menées au Moyen-Orient », résume le colonel Jean-Christophe. Ses contacts permanents avec ses homologues de la Coalition, notamment américains, lui permettent d’assurer le meilleur emploi possible des forces françaises. La proximité physique avec les partenaires est également indispensable pour permettre une planification conjointe des effets militaires devant être atteints par la composante aérienne.

Les Français sont intégrés dans l’ensemble de la chaîne décisionnelle, depuis l’acquisition et l’exploitation du renseignement jusqu’à la conduite en temps réel des opérations. Dans le cadre de frappes planifiées, la puissance aérienne de la Coalition permet de frapper l’ennemi partout, sans délai, pour des actions à court, moyen ou long terme. Au sein du CAOC, les piliers planification et coordination déterminent les cibles, effets et moyens consacrés.

Les frappes dites « d’opportunité » correspondent quant à elles à l’appui des troupes au sol réalisé par les avions de la Coalition. En ce sens, l’engagement des Rafale français n’est possible qu’à la suite d’un processus extrêmement normé. Le Red Card Holder (RCH) y joue un rôle primordial. Cet officier de l’armée de l’air, en s’appuyant sur les avis d’un expert en armement et d’un conseiller juridique, est celui qui prend la décision finale d’accepter ou de refuser de frapper la cible. Le COMELEF est un des deux officiers français au Qatar à avoir la qualification pour accomplir cette mission.

« Dans le centre opération, pour prendre ce type de décision, nous pensons constamment à nos alliés au sol », relate le colonel. Pour lui, le rôle de RCH permet de tisser un lien direct entre les forces en action et les niveaux de conception et de conduite de l’opération. De plus, sa position de représentant français au sein des opérations aériennes de la Coalition lui confère un rôle politico-militaire, qui fait de lui l’intermédiaire entre le commandement « air » de la Coalition et le Centre de Planification et de Conduite des Opérations à Paris.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’opération Inherent Resolve et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » au profit des forces de sécurités irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.