La capacité du groupe aéronaval à durer à la mer, repose sur une logistique efficace. Celle-ci repose sur l’expertise du bureau logistique de l’état-major embarqué à bord du porte-avions, soutenue par le bâtiment de commandement et de ravitaillement « La Marne » et ses 165 marins.
Le GAN, composé de 3000 marins répartis sur 6 bâtiments de guerre nécessite un ravitaillement régulier pour un fonctionnement optimal. « L’objectif est d’assurer l’autonomie en combustibles, vivres, munitions, médicaments et matériels de rechange de l’ensemble des bâtiments de la Task force », commente le capitaine de frégate Paul, chef de la logistique à l’état-major du groupe aéronaval. « Nous ravitaillons en moyenne chacun des bâtiments de la force une fois par semaine ».
Pour cela, la Marne est une véritable ‘ligne de vie’ entre la terre et la mer pour le groupe aéronaval. Ses réguliers trajets entre La Sude, Chypre et la zone opérationnelle au large de la Syrie permettent de répondre aux besoins des unités déployées. « Dans une zone de 400 nautiques environ, soit la distance de Paris à Toulon, nous sommes capables d’apporter à chacun des bâtiments français ou étrangers du groupe aéronaval, l’ensemble du soutien dont il doit disposer pour opérer dans les meilleures conditions».
Si la planification logistique, entreprise dès le début du déploiement, permet de dimensionner la logistique pour répondre aux besoins de la flotte et de ses aéronefs, les imprévus ne manquent pas. Comme le souligne le logisticien de l’état-major embarqué : « Il faut quelques fois acheminer une pièce bien particulière ou réapprovisionner une autre qui vient d’être destockée. Parfois aussi, les missions se prolongent. Ce qui compte, c’est notre capacité à nous adapter ».
L’équipage de la Marne : les services d’un supermarché et d’une station-service à la mer et 24h/24
Les 165 marins de l’équipage du BCR Marne sont aux petits soins pour leurs « clients ». Opérant les services d’un véritable supermarché doublé d’une station-service, ouvert de jour comme de nuit, ils assurent tous les « ravitaillements à la mer » (RAM) pendant la mission.
Quel que soit l’état de la mer et le vent, la manœuvre de ravitaillement est exigeante et ne laisse aucune place à l’improvisation. Un des bâtiments vient se présenter à une cinquantaine de mètres de l’autre qui sert de guide en maintenant une route et vitesse stable. Une fois « à poste », les deux bâtiments tiennent le même cap, et la même vitesse (en général une vingtaine de kilomètres heure), à une distance d’une cinquantaine de mètres seulement pendant toute la durée du ravitaillement.
C’est durant cette phase que des câbles sont tendus entre les deux unités pour permettre d’acheminer la manche imposante qui permet de faire le plein de carburant, ou bien encore de faire transiter des palettes entre les deux bateaux (80 en moyenne pour un transfert entre la Marne et le Charles de Gaulle). Avec des transferts de 300 à 400 mètres cubes de carburant pour une frégate, 1500 mètres cubes de carburéacteur « TR5 » pour les avions du Charles de Gaulle, plusieurs heures de manœuvre sont souvent nécessaires.
Le ravitailleur peut aussi être placé entre deux bâtiments pour un ravitaillement simultané de deux « clients », voire même parfois trois grâce au « ravitaillement en flèche », avec un dernier bâtiment positionné en arrière des trois autres. Aussitôt les pleins faits, le bâtiment repart, prêt pour reprendre la mission avec ses aéronefs, sans l’obligation de passer en escale dans un port. Des heures souvent précieuses pour maintenir le tempo des opérations menées au-dessus de l’Irak et de la Syrie.
Le groupe aéronaval français est actuellement déployé pour renforcer les moyens militaires de la mission Chammal, volet français de l’opération Inherent Resolve. Il permet d’intensifier le combat contre Daech, notamment en Irak, en un moment-clé où les efforts entrepris depuis deux ans portent leurs fruits et qu’une partie du territoire irakien a été libéré du joug de Daech.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense