Le 15 octobre, la diffusion du message « Exercice - Exercice – Exercice - Mise en place du niveau de protection Charlie », a déclenché un exercice de protection de la base aérienne projetée (BAP), permettant d’évaluer la réaction de l’ensemble des unités face à une menace potentielle.
Dès le déclenchement de l’exercice, les groupes d’autoprotection (GAP) s’équipent de leur gilet pare-balle, en réglant leur casque lourd et en configurant leur FAMAS. Leur mise en condition opérationnelle est telle que ces gestes s’exécutent automatiquement.
Par la suite, les chefs des GAP rassemblent leurs hommes pour un briefing de situation qui expose le contexte et l’environnement dans lequel le groupe d’autoprotection va devoir évoluer. Les binômes formés seront déployés dans les zones à contrôler. Certains effectueront des patrouilles dynamiques pendant que d’autres prendront position dans leurs postes de surveillance et de tir.
Le Battle Captain, un officier commando parachutiste de l’air, coordonne depuis le JDOC (Joint Defense Operations Center) tous les moyens humains en charge de la protection, qu’ils soient spécialistes du domaine ou non. Aux ordres du JDOC, les GAP vont assurer leur mission de protection selon un scénario préétabli et adapté : des assaillants tentent de s’infiltrer pour menacer directement les installations et points sensibles de la BAP.
Le responsable de l’animation de l’exercice déroule le scénario et dirige les actions des plastrons visant à tester les réflexes, les réactions et la capacité d’adaptation du dispositif de protection. Plusieurs animations sont ainsi jouées. L’une d’entre elles a entraîné le déclenchement du plan MASCAL (Massive Casualties) suite à une attaque au VBIED (camion suicide explosif) fictive. La BAP doit donc être en mesure de prendre en charge efficacement un nombre important de blessés. Le personnel possédant des qualifications en secourisme est alors rapidement réquisitionné et vient temporairement renforcer le service médical. Le scénario a également simulé une autre tentative d’intrusion avec un véhicule piégé. Les démineurs sont intervenus immédiatement pour le neutraliser.
La diffusion de l’ordre de fin d’exercice (FINEX) marque la fin de cette journée. Huit heures durant, l’exercice a permis de tester le plan de défense de la BAP. Les différentes équipes d’intervention ont su faire preuve de réactivité pour contrer différentes attaques dans un dispositif de protection global d’infrastructures aéronautiques. Les procédures ont été appliquées à la lettre par les GAP qui ont su maîtriser rapidement la situation. Ainsi, les militaires français ont pu restituer les actes reflexes du combattant renforcé par leur stage de préparation avant projection.
Pour le commandant de la BAP, l’objectif majeur de cet exercice était de s’assurer que le plan de défense qu’il met en œuvre sur sa base permet de répondre aux menaces. Ainsi, le retour d’expérience de cette journée viendra enrichir aussi bien les plans d’intervention dans tous les domaines de protection de la force que les scénarios des prochains exercices planifiés sur la base aérienne projetée au Levant.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 80 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense