De ses débuts dans l’armée de l’air jusqu’à son passage dans la réserve opérationnelle, le commandant Frédéric présente son parcours et son déploiement sur la base aérienne projetée au Proche-Orient en tant que réserviste.
Quel est votre parcours ?
« Après avoir signé mon premier contrat sur la Base Aérienne (BA) 217 de Brétigny, j’ai intégré l’EFISO (Ecole de Formation Initiale des Sous-Officiers) à Nîmes. J’ai mené à bien les épreuves « ECOGE », le CAM (Certificat d’Aptitude Militaire) et compte tenu de la spécialité choisie, pris mon envol vers Chambéry pour un perfectionnement en anglais. J’ai ensuite effectué quelques mois à Mont de Marsan pour intégrer le CICDA (Centre d’instruction du Contrôle et de la Défense Aérienne) et acquérir les bases du métier de contrôleur de la circulation aérienne.
A l’issue, paquetage sur le dos, mise en place à Toul-Rosières (BA 136) au service de la 11ème Escadre de Chasse, équipée alors de Jaguar. En 1999, j’ai passé et obtenu la PSR (Présélection rang) avant d’intégrer le Cours Spécial de Formation des Officiers (CSFO). Ce fut pour moi un nouveau départ avec d’autres défis. »
Le parcours du commandant Frédéric est donc riche. Les différents postes tenus furent en outre jalonnés de déploiements en opérations extérieures et de nombreux exercices. Durant sa période d’activité, il fut projeté à Mururoa (Centre d’Essais du Pacifique de 1986 à 1987), en République Centrafricaine (opération Epervier en 1989), en Arabie Saoudite (opération Alysse en 2001), et en République de Côte d’Ivoire (opération Licorne en 2011).
Quelle est votre mission en France?
« En France, depuis bientôt deux années, j’occupe par période de réserve le poste d’adjoint au chef du Groupement d’Appui à l’Activité (GAA 1A133) sur la base aérienne 133 de Nancy-Ochey. Cela consiste à faire la coordination entre l’Escadre et les unités opérationnelles qui apportent au quotidien leur soutien à l’activité aérienne (programmation des maintenances, activité aérienne, dispo plateforme, dispo moyens,…). J’assure également la direction de l’animation Base (DIRANI), lors des entraînements au profit du personnel local.
Quelle est votre mission en OPEX?
« Dans le cadre de mon engagement dans Chammal, je suis le Chef du Soutien Opérationnel (CSO). J’ai trois services sous mon autorité (contrôle aérien, ESIS et Météo) que je coordonne au profit de l’activité aérienne française. J’assure également l’interface entre le commandement et les autorités locales en matière de contrôle d’aérodrome (rédaction de documents, mise en œuvre des procédures, gestion de la plateforme aéronautique, organisation des exercices, sécurité aérienne, …). »
Comment considère-t-on un réserviste en OPEX ?
« Si je n’évoque pas le sujet, personne ne sais que je suis réserviste. En OPEX, comme en métropole, un réserviste est responsable des actions qu’il mène au même titre qu’un militaire d’active et il bénéficie de la même estime et de la même confiance de sa hiérarchie. Généralement, un réserviste a atteint un âge où il a acquis une certaine expérience et beaucoup de pragmatisme. Je pense que l’association des deux procure une grande sérénité, de la confiance en soi et une aptitude à faire profiter et transmettre ses connaissances.
Un seul signe distinctif toutefois, en plus de « quelques » cheveux gris, un ® juste après le grade, dans la signature électronique des mails. »
Comment conciliez-vous vie civile et réserve ?
« Lorsque j’ai quitté l’institution, le 29 juin 2014, la question ne s’est même pas posée. J’étais réserviste le 30 juin à minuit et j’ai poursuivi ma mission en assurant un tuilage avec mon successeur. Étant donné que j’étais, pour la cinquième année consécutive, officier projet contrôle aérien pour le défilé du 14 juillet à Paris, j’ai pu assurer également cette missionles mois suivants.
En parallèle, je travaille pour un institut d’enquête. Je fais partie de la horde des enquêteurs mystères qui évaluent de façon anonyme tous les organismes qui offrent un service ou un produit (pharmacie, concession automobile, banque, bar, restaurants, enseignes de magasins, grandes surfaces,…). Un « job plaisir » qui me rappelle quelque peu des audits que je réalisais en état-major.»
Que vous apporte la réserve au quotidien ?
« Un équilibre. Entre deux et trois jours de travail par semaine, en fonction des besoins, me permettent de pouvoir traiter des dossiers de fonds qui me sont confiés en restant informé des différents changements, respecter les échéances du commandement et trouver du temps pour profiter de la vie. »
Que l’on soit d’active ou de la réserve opérationnelle, ces déploiements, cet investissement de chacun et de tous collectivement participent à la destruction de Daech. Les réservistes comme les militaires d’active en sont fiers. Aujourd’hui encore plus qu’hier, les armées inscrivent leurs actions dans la durée en s’appuyant sur la réserve opérationnelle.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal est le volet français de l’Operation Inherent Resolve (OIR). Il mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation », au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes (Task Force Narvik et Monsabert) et un pilier « appui », consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste par l’action combinée des moyens aériens déployés, de la TF Wagram et des bâtiments de la marine nationale.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense