CHAMMAL : Dans la peau d’un officier renseignement

Une fascination pour le monde de l’aéronautique

Plus jeune, il souhaitait déjà s’engager, mais en tant que pilote d’hélicoptère, car « d’un point de vue personnel, j’ai toujours été fasciné par l’aéronautique ». Ses études dans le domaine des relations internationales, spécialisées en sécurité défense, l’ont finalement conduit vers le renseignement.

En début d’année 2018, il postule auprès de l’armée de l’Air en tant qu’officier renseignement. En effet, « le renseignement me paraissait plus intéressant et varié dans l’armée de l’Air » ; de plus, ce poste lui permettait de relier son quotidien à sa passion initiale : le monde de l’aéronautique.

Sa candidature retenue, tout s’est enchaîné, premiers tests en mars suivis d’un entretien. Lors de celui-ci, il fait part de son souhait d’être d’abord intégré dans une unité opérationnelle. « Je me suis dit que ce serait bien de commencer dans l’opérationnel avant de prendre un poste à la direction des renseignements militaires ou au centre de renseignement air ». Cette progression lui permettra de mieux appréhender les problématiques du terrain pour disposer des bases indispensables à la suite de sa carrière. Ses propos ont eu l’effet escompté, Victor signe son contrat début mai 2018.

Un an après son entrée dans l’armée de l’Air, il est donc déployé en tant qu’officier renseignement au sein du détachement du ravitailleur français sur l’opération Chammal. Pour cette 1^ère opération extérieure, « je n’avais pas trop d’appréhension, car je suis arrivé quelques jours en amont pour relever et prendre mes consignes auprès du capitaine Christian, qui est mon chef en France ».

Pour ce dernier, « c’est sans aucune hésitation que le sous-lieutenant Victor a été désigné pour cette première opération extérieure. Il fait preuve de capacités indéniables et à toute ma confiance pour accomplir cette mission sur ce théâtre complexe. »

La veille de la première mission de ravitaillement en vol

Dès sa première mission de ravitaillement sur le théâtre, Victor s’est retrouvé seul à poste dans cet univers interalliés. Lors des étapes successives de la mission, il s’est adapté aux besoins de l’équipage. En effet, même si la base du travail est identique d’un équipage à l’autre, chaque commandant de bord a ses particularités et ses points de vigilance.

Au quotidien, avec l’aide du personnel inséré au Centre de commandement des opérations aériennes (Combined Air Operations Center - CAOC), il récupère les éléments nécessaires pour appréhender la mission à venir et préparer son briefing destiné à l’équipage.

Le jour de la mission de ravitaillement en vol

Peu de temps avant le décollage, le sous-lieutenant présente un point concernant la situation générale sur le théâtre, incluant tous les risques susceptibles d’être rencontrés par l’équipage durant le vol : « il peut y avoir la présence de drones proches de la zone ou à des niveaux de vol différents ou même un autre ravitailleur en mission ». Il poursuit en prévenant l’équipage des différentes menaces pouvant affecter le C-135FR sur toutes les phases du vol. Son intervention se clôture par la partie recherche et sauvetage d’un personnel éjecté en territoire ennemi (personal recovery).

Dès qu’une mission s’achève pour l’équipage, Victor s’affaire déjà à préparer celle du lendemain.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 80 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.