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Chammal : dans la peau d’un legal adviser au Koweït

Mise à jour  : 15/03/2017

Arrivé fin septembre au Koweït pour sa neuvième OPEX, le commissaire Caf’ occupe le poste de legal adviser (LEGAD), c’est-à-dire de conseiller juridique pour les opérations.

Un poste à double casquette, puisqu’il est à la fois conseiller juridique auprès du général français commandant de l’opération Chammal au niveau opératif, mais également inséré au sein de la Combined Joint Task Force.. « Je conseille le commandement français sur le bon emploi de la force par nos moyens nationaux engagés dans cette opération, principalement dans le cadre d’actions de ciblage planifiées. Tout ce que nous faisons doit être licite, c’est-à-dire conforme à un cadre juridique local, national et international. Mon travail est de proposer des solutions au décideur militaire pour pouvoir évoluer efficacement dans le cadre contraignant de la juridiction.»

« Au CJTF, je travaille avec neuf Américains et une Britannique au sein de l’Office of the Staff Judge Advocate. Là, je confronte mon point de vue avec celui de mes collègues anglo-saxons dont l’interprétation du droit, peut parfois être différente de la nôtre. C’est très enrichissant intellectuellement et un bon éclairage pour la France que de confronter ma vision avec celle des autres membres de la coalition. »

« Cette expérience du terrain, pourra indéniablement enrichir les travaux que je mène à Paris » explique-t-il. « C’est un métier exigeant mais surtout passionnant qui permet de bouger et d’être sur le terrain au cœur des opérations ».
Une vocation qui est née de manière originale. Après des études à l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux, le commissaire Caf’ se destine plutôt à la fonction publique civile. Alors en dernière année de son cursus, il assiste à une séance d’information où des commissaires de l’armée de l’Air viennent présenter leur métier au sein des forces armées. « Je n’avais aucune connaissance de l’existence de cette filière. Or comme j’étais intéressé depuis tout petit par l’aéronautique, je trouvais là le moyen de concilier mes deux centres d’intérêt. »

En 1998, après sa réussite au concours d’entrée commun des commissariats, il rejoint l’Ecole du Commissariat de l’Air sur le site de l’Ecole de l’Air de Salon-de-Provence. Pendant deux ans, outre une formation militaire, il étudie les finances, l’administration, la logistique, l’audit, les ressources humaines et bien évidemment le droit. A l’issue, il complète sa formation par un Diplôme d'Études Supérieures Spécialisées en aide humanitaire internationale et un diplôme universitaire de juriste international de terrain obtenus à l’université d’Aix-Marseille.

A peine diplômé, le voilà parti en opération extérieure (OPEX), en tant que conseiller juridique et financier au bureau des affaires civilo-militaires du représentant de la France à Pristina, au Kosovo. « Vendredi, je quittais les bancs de la fac. Lundi, j’étais dans un avion Transall  pour le Kosovo, dans le cadre de l’opération Trident ». « C’est là, véritablement, qu’a eu lieu mon premier contact avec les opérations militaires  et  le milieu interarmées. »

Cette mission a été la première d’une longue série l’amenant, sous mandat de l’OTAN, de l’Union européenne ou de la France, de Naples, à Kinshasa en passant par le Tchad, l’Ouganda, l’Afghanistan et bien d’autres. De quoi susciter peut-être de nouvelles vocations pour les commissaires de demain.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense