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Chammal : dans la peau d’un administrateur réseaux et systèmes sur AWACS

Mise à jour  : 05/02/2018

Au Qatar, sur la base d’Al Udeid, un détachement de la 36ème escadre de commandement et de conduite aéroportée (36ème EC2A) est engagé aux côtés de la Coalition de l’Operation Inherent Resolve, dans le cadre de la lutte contre Daech au Levant. Au sein de la Coalition, les E-3F SDCA (Système de Détection et de Commandement Aéroportés) effectuent des missions de commandement et de contrôle de l’espace aérien au-dessus de la zone d’opération.

Système de combat reposant sur une technologie informatique de pointe, le calculateur des E-3F exploite en vol des dizaines de gigabit de données qui sont générées dès la phase de préparation du vol, au sol.

Pour cela, l’équipage s’appuie avant chaque vol sur un système de préparation de mission déployable appelé DGS (pour « Deployable Ground System »). Celui-ci est constitué de trois caissons aérotransportables de serveurs, disques durs, fibres optiques et autres ordinateurs durcis. Il est acheminé depuis la métropole par transport aérien militaire en raison de son haut niveau de classification.
Afin de mettre en œuvre et soutenir ce maillon essentiel de la capacité opérationnelle sur le théâtre, deux administrateurs systèmes et réseaux de la 36ème EC2A jouent un rôle déterminant. 

Le caporal-chef Pierre, en charge du système sur le détachement, intervient dès la préparation de la mission. Chacun s’identifie sur le système, une fois celui-ci paramétré et opérationnel, pour entrer en mémoire les informations relatives à la préparation de sa mission explique ainsi le jeune militaire du rang. Particulièrement complexe, le DGS permet de s’assurer que le système de combat et les opérateurs auront accès à toutes les données nécessaires à l’exécution de la mission en vol.

En effet, l’E3F s’appuie sur une architecture informatique similaire pour qui lui permet d’utiliser les  informations entrées préalablement dans le système au sol : « Une fois la préparation de la mission terminée, on transfère les disques durs du système sol à l’avion. Ils sont installés dans une baie informatique, permettant de conduire la mission », explique le caporal-chef Pierre. Chaque membre de l’équipage peut également ouvrir son répertoire en vol, et ainsi récupérer toutes les données issues de la préparation.

Enfin, le DGS permet l’exploitation, après la mission, de toutes les données technico-opérationnelles relatives à celle-ci. Actions exécutées pendant le vol, échanges de communications, données techniques sur le système : tout est enregistré.

Afin de garantir un fonctionnement optimal durant les nombreuses heures de missions en vol, un sous-officier, technicien embarqué, assure le lancement et la maintenance technique du système pendant la mission. Une responsabilité qui permet d’éprouver sa réactivité et son expertise au cœur des vols opérationnels en métropole et en opération. Une fonction que le caporal-chef Pierre se verrait bien tenir d’ici quelques années.

« Grâce à mon expérience et à mon travail, on m’a fait confiance pour superviser ces systèmes exigeants depuis leur mise en service en 2015. Travailler sur les systèmes AWACS est extrêmement valorisant, car il s’agit d’une technologie très moderne », témoigne-t-il. Fort de son expertise et motivé par l’envie de poursuivre l’évolution de sa carrière, le caporal-chef Pierre a amorcé une démarche « passerelle » afin de devenir sous-officier.
Récompensé par une lettre de félicitation obtenue suite à une intervention déterminante, le caporal-chef Pierre, tout comme ses camarades informaticiens, assure la continuité de la  mission par le maintien en condition opérationnelle du DGS au profit des équipages.

Durant le détachement de fin 2017, les E-3F SDCA français ont réalisé leur 100ème mission de guerre au profit de l’opération Chammal et 1000ème heure de vol au-dessus du théâtre irako-syrien.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’opération Inherent Resolve et mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » au profit des forces de sécurités irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense