Accueil | Opérations | Monde | Grand levant | Chammal | Brèves | CHAMMAL : D’Arpète à chef de station satellitaire sur la base aérienne projetée au Levant, 3 questions à l’adjudant Julien Opérations ... Brèves | CHAMMAL : D’Arpète à chef de station satellitaire sur la base aérienne projetée au Levant, 3 questions à l’adjudant Julien

CHAMMAL : D’Arpète à chef de station satellitaire sur la base aérienne projetée au Levant, 3 questions à l’adjudant Julien

Mise à jour  : 14/12/2020

Entré à l’école d’enseignement technique de l’armée de l’Air et de l’Espace (EETAA) de Saintes à l’âge de 16 ans, l’adjudant Julien est aujourd’hui chef de station satellitaire au sein du détachement des Systèmes d’information et de communication (SIC) de la Base aérienne projetée (BAP) au Levant. Fort de ses dix-sept années d’expérience en tant que spécialiste des SIC dans l’armée de l’Air et de l’Espace, il est souvent projeté sur les théâtres d’opérations extérieures et nous explique sa mission.

Quel est votre parcours ?

« Entré dans l’armée de l'Air et de l’Espace à l’EETAA en 2003 – je suis donc un arpète –, j’ai choisi la spécialité Télécom à Rochefort après avoir passé mon bac S à Saintes. Je voulais vraiment faire ça depuis tout petit. C’est une passion avant d’être mon métier. En sortant d’école, j’ai été affecté dans la division des télécommunications satellitaires et commutation du GT de Metz. J’ai mis un pied dans les OPEX très rapidement, au bout de six mois de base, et puis ça ne s’est jamais arrêté : j’en ai enchaîné quatre dans la même année, chacune de 2 mois. Je suis allé à Doushanbé (Tadjikistan), en Afghanistan, au Tchad, j’ai participé à la montée en puissance d’un HUB de télécommunication satellitaire au profit de l’opération HÉRACLÈS, et j’ai bifurqué vers le bureau formation.

Je formais et préparais les techniciens pour les amener à un niveau technique afin d’être déployés sur le terrain. Nous faisions tout pour les amener à un niveau encore plus élevé pour qu’ils soient déployés sur des sites de plus grosse envergure pour qu'ils deviennent chefs de station satellitaire.

Après ces nombreuses années en tant que formateur, j’ai recommencé à partir en opérations extérieures : je suis retourné au Tadjikistan, je suis allé au Qatar par deux fois, en Irak, au Tchad et me voici au Levant. »

Pouvez-vous nous décrire votre rôle, ici, sur la base aérienne projetée au Levant ?

« Ma mission est de mettre en œuvre deux systèmes : le SYstème de RAdio Communication militaire Utilisé dans un SatellitE (SYRACUSE), et sa version civile, mais toutefois administrée par les armées, Comcept. On travaille toujours en binôme – le chef de station et l’équipier -  car on monte des permanences H24 et l’objectif est d’être réactif. S’il y a une coupure en pleine nuit, il faut réagir vite et rétablir la communication avec la France.

Concrètement, notre travail consiste à administrer, superviser, sécuriser et réaliser les maintenances préventives des stations satellitaires afin de prévenir tout dysfonctionnement et être en mesure de réagir le plus rapidement possible pour rétablir les services. Pour faire simple, on connecte les acteurs de la BAP aux armées, directions, et services du ministère des armées, situés en métropole, en opérations, outre-mer et à l’étranger. L’objectif est d’offrir des services de qualité au profit de missions de la BAP : téléphonie, accès aux systèmes d’information de tout niveau de classification, au profit des missions opérationnelles, techniques, logistiques, renseignements et également celles qui contribuent à son fonctionnement quotidien.

On fait un travail de l’ombre car ce n’est pas quelque chose que l’on peut voir. Par contre, on se rend compte de notre travail quand il y a des coupures ou des pannes ! Si la communication est coupée, on ne peut plus communiquer avec l’extérieur. Les missions de l’escadron de chasse sont directement impactées : l’avion a besoin d’être en lien avec la France pour échanger des données techniques relatives à la navigabilité afin qu’il soit autorisé à décoller. Il y a aussi les outils de renseignement : sans nos liaisons, les opérations ne peuvent pas être préparées et être mises en œuvre.

Il nous revient également d’assurer le renouvellement des stations au regard du maintien en condition opérationnelle. A ce titre, on vient justement de remplacer les deux stations satellitaires il y a quelques jours. Une fois que la partie antennaire est installée et qu’on a le satellite « en vue » (avec des outils de mesure bien sûr car il se trouve à 36 000 km d’altitude en orbite géostationnaire) nous œuvrons pour que la station soit mise en service opérationnel le plus rapidement possible. »

Quel matériel utilisez-vous pour travailler ?

« Tout d’abord, il y a la station satellitaire Comcept présente ici sur la BAP. C’est la première à avoir été mise en œuvre en OPEX et celle qui a duré le plus longtemps aussi. Cela faisait 5 ans qu’elle était en place et nous venons seulement de la remplacer. Elle va être renvoyée en France et être étudiée au titre du retour d’expérience.

On a aussi la station Haut Débit Tactique (HDTAC) : c’est la station SYRACUSE. On peut dire que c’est le noyau dur des télécommunications interarmées qui nous permet de travailler même en environnement brouillé. Ses bandes de fréquences pour atteindre le satellite sont les plus propices à traverser toutes les couches de l’atmosphère sans trop être impactées par l’eau par exemple. C’est un système très fiable et robuste que l’on maîtrise depuis des années.

Les nouvelles stations satellitaires présentent un écosystème complexe regroupant une grande partie des spécialités du domaine des systèmes et télécommunications. Les réseaux et les systèmes qui sont connectés aux stations satellites permettent d’offrir des services au profit des missions de la BAP. Sur ces parties, d’autres spécialistes contribuent à la disponibilité de ces services dans des domaines tels que les systèmes, les réseaux, la cybersécurité, la téléphonie ou encore les systèmes radio. »

    

    

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région, car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA