Le samedi 19 novembre 2016, l’ensemble du détachement chasse de la base aérienne projetée (BAP) au Proche-Orient était rassemblé sur le tarmac de la zone technico-opérationnelle pour accueillir, à sa descente d’avion, le commandant Ted de retour d’une mission de close air support au-dessus de Mossoul.
Déployé dans le cadre de l’opération Chammal, le pilote de chasse chevronné venait en effet de réaliser sa 1000ème heure de vol sur Rafale, un évènement marquant dans la carrière d’un pilote, tout comme le premier vol, le premier lâcher ou la première mission opérationnelle.
Au-delà des traditions que l’on perpétue, dans un contexte opérationnel très dense, c’est également le témoignage d’un parcours conséquent et d’un engagement de tous les instants au profit de la mission. Entré en 2004 dans l’armée de l’air, le commandant Ted est en effet breveté pilote de chasse en 2009 et commence sa carrière directement sur Rafale. En 2010, il suit une transformation en tant que pilote monoplace. Affecté aux Émirats arabes unis en 2013, il participe à de nombreux exercices dans le Golfe arabo-persique et en Asie. « J’ai eu la chance de prendre part en 2014 aux premières missions aériennes réalisées dans le cadre de l’opération Chammal », raconte-t-il. Il participe également à l’opération depuis le sol au cours d’un passage au CAOC (Combined air operations center - centre de commandement des opérations aériennes) d'Al Udeid au Qatar où il est inséré en tant qu’officier de liaison Rafale.
Ce cap des 1 000 heures de vol est d’autant plus symbolique pour le commandant Ted qu’il a eu lieu au cours d’une mission de guerre, en opérations extérieures. Comme il le précise : « Il s’agit là de l’essence même de ce pourquoi nous nous entraînons sans relâche au quotidien en métropole ».
Pour le pilote, c’est aussi l’occasion de faire un bilan sur les 1 000 premières heures accomplies et de se projeter dans l’avenir avec de nouvelles ambitions. « Le Rafale est un avion en perpétuelle évolution, qui offre sur le théâtre une capacité d’armements multiples », souligne le commandant Ted. « C’est une grande chance pour la génération de pilotes dont je fais partie d’évoluer sur un outil de combat qui est de plus en plus performant ». Une expérience de l’avion que le pilote souhaite continuer à transmettre : « en étant toujours présent là où on aura besoin de nous et en amenant les plus jeunes à nos côtés », conclut-il.
Après ce moment de fraternité apprécié de tous, il est rapidement temps pour les équipages et le personnel du détachement chasse de reprendre la mission. Déjà, les avions redécollent. Depuis la base aérienne projetée, les opérations se poursuivent, de jour comme de nuit, sans interruption. Déployés sur la BAP depuis la fin du mois d’août, les six Rafale de l’armée de l’Air opèrent au plus près des combats menés contre l’organisation terroriste Daech.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’Opération InherentResolve et mobilise aujourd’hui près de 4 000 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de l’organisation terroriste.
A ce jour, le dispositif complet de l’opération Chammal est structuré autour de trente-six Rafale (douze de l’armée de l’Air et vingt-quatre de la Marine nationale), d’un détachement d’artillerie CAESAR (Camion équipé d’un système d’artillerie), des bâtiments du groupe aéronaval, de deux avions E-2C Hawkeye et d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2. Il comprend également une centaine de militaires projetés à Bagdad et Erbil pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense