Construire en OPEX reste un défi de tous les jours et pourtant trois nouveaux abris pare-soleil s’élèvent sur la zone technico-opérationnelle de la base aérienne projetée au Levant. Ils accueilleront demain les Rafale du détachement chasse.
Des coups de vents glaciaux l’hiver, le sable et la poussière qui s’élèvent à chaque bourrasque, la chaleur accablante qui s’abat dès les premières heures de la journée l’été, tel est le climat auquel sont soumis les hommes et leurs machines dans le désert au Levant. Ces raisons ont amené le commandement à dresser de nouvelles structures métallo-textile sur la base aérienne projetée en Jordanie. Couramment appelés « sun-shield », ces abris permettent de protéger les avions de combat et les mécaniciens, qui les entretiennent, du rude climat désertique.
« L’élévation de ces trois structures supplémentaires marque l’aboutissement d’un projet et d’un travail commun des différents détachements infrastructures qui se sont succédés sur la base aérienne projetée depuis maintenant plusieurs mois » rapporte le colonel Jean-Luc.
Les autorités françaises et jordaniennes ont décidé conjointement de l’emplacement de ces structures, même si le terrain identifié apparait en première approche peu propice pour accueillir le Rafale. Le défi est de taille. Les personnels du service d’infrastructure de la défense sont les premiers à agir. Leur tâche consiste à établir les plans et à effectuer les études nécessaires pour aménager le terrain sur lequel s’étale la rocaille basaltique typique au Levant.
Il faut ensuite terrasser, creuser, aménager. La tâche revient aux hommes du génie de l’air. Ils creusent et coulent le béton provenant de leur centrale. Le lieutenant, commandant le détachement, précise que « pour éviter que le béton ne fissure par lui-même nous l’aidons en effectuant des coupes régulières » cette démarche garantie la solidité de la dalle nouvellement coulée. Une mélasse noire vient parfaire les jointures marquant l’aboutissement du travail pour les sapeurs du génie de l’air. Pendant ce temps en France, les aviateurs du GAIA (Groupement Aérien des Installations Aéronautiques) acheminent les structures démontées que le GAAO (Groupement Aérien d’Appui aux Opérations) réceptionne à des milliers de kilomètres. La manœuvre est bien rôdée. Les aviateurs montent les arches métalliques au sol puis les dressent avec méthode. Pour consolider l’ensemble, ils ajoutent les travées malgré le mercure qui ne cesse de grimper. Une dernière étape consiste à tirer les bâches textiles. Si la tâche parait simple, lorsque le chammal souffle, il faut agir avec dextérité et célérité.
Quelques jours plus tard, 3 nouveaux « sun-shields » se dressent sur la zone technico-opérationnelle. La mission ne s’achève que lorsque les « bastion-walls »1 sont également déployés entre chacun des nouveaux abris. Le flambeau revient alors aux quelques aviateurs du GAIA qui installent la lumière et parfont les structures. Le mécanicien du détachement chasse installe la plaque « danger munitions ». Les 3 structures sont désormais opérationnelles et recevront prochainement leurs premiers avions.
Le discret travail de ces militaires bâtisseurs reprend ailleurs sur la base aérienne projetée qu’ils aménagent, façonnent et déploient pour que les opérations puissent être réalisées avec la même intensité dans la durée comme c’est le cas depuis plus de deux ans.
1 Structures modulaires en treillis métallique, doublées d’une toile et remplies de sable, ils constituent une solution rapide pour la construction de murs de protection de grande taille.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense