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Chammal : base aérienne projetée, le système de combat de l'armée de l'Air

Mise à jour  : 30/06/2015

Initialement déployés dans le cadre d’un détachement, les Mirage 2000D présents en Jordanie sont dorénavant soutenus et accueillis au sein d’une base aérienne projetée (BAP).

Alors que l'opération Chammal entre dans son neuvième mois, le colonel Laurent vient de prendre le commandement de cette BAP, entité opérationnelle air positionnée en Jordanie, sur décision du chef d'état-major des armées et en plein accord avec les autorités jordaniennes.

Le colonel Laurent nous présente ici en quoi consiste une base aérienne projetée, et quelles sont les particularités de la BAP déployée en Jordanie dans le cadre de l’opération Chammal.

Rédacteur : Mon colonel, nous sommes en Jordanie, mais sur une base aérienne ?

Colonel Laurent (COMBAP) : Comme en Métropole, nous sommes sur une base aérienne, qui, ici en Jordanie pour Chammal, comme ailleurs pour une autre opération, est le système de combat et le pion tactique élémentaire de la composante aérienne.

Un système de combat !? Au même titre que les Mirage 2000 ?

COMBAP : Seuls, les Mirage 2000 ne peuvent pas partir au combat. Pour qu’ils effectuent une sortie aérienne, j’ai besoin de toutes les femmes et tous les hommes qui assurent au quotidien le soutien et les fonctions spécifiques nécessaires à l’activité aérienne.

Pour que les avions décollent, j’ai besoin de tous ces militaires aviateurs qui participent à la réalisation de la mission, chacun dans leur métier : gérer, nourrir, armer, protéger, soigner, entretenir et réparer, …

Toutes ces personnes, associées aux matériels, aux bâtiments et aux avions, tout cet ensemble donc, forme une entité indivisible, dont les rôles sont complémentaires : un système de combat, dont je suis le commandant.

C’est vers moi que se tourne le commandement des opérations pour que les missions aériennes de l’opération se réalisent, pour que le personnel les assure dans les meilleures conditions de sécurité, en vol comme au sol.

Mon colonel, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste concrètement la projection d’une base aérienne ?

Que se passe-t-il quand la France décide de participer à une opération loin du territoire national ? Elle utilise ses moyens, elle les projette. Mes camarades de l'armée de Terre vont envoyer un GTIA, un groupement tactique interarmes, lequel sera déployé par nos avions ou par les bateaux de la Marine nationale. Mes camarades marins vont utiliser une frégate, un BPC (bâtiment de projection et de commandement) ou parfois même le groupe aéronaval.

L'armée de l'Air, quant à elle, déploie une base aérienne. Mais vous comprenez que si elle peut envoyer des avions, et ce sont d'ailleurs parmi les premiers à partir, elle ne peut en revanche projeter ni la piste, ni les bâtiments. Pour autant, nous en avons besoin. Deux solutions vont se présenter. Il n'y a rien, il faut tout faire. Ou bien comme ici en Jordanie, certaines infrastructures sont déjà existantes. La projection des personnels et des moyens est alors adaptée à la situation. Au final, nous avons notre système de combat, le même qu'en France, une base aérienne, mais projetée, dont j'assure le commandement.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal mobilise 700 militaires. Elle vise, à la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, à assurer un soutien aérien aux forces irakiennes dans la lutte contre le groupe terroriste autoproclamé Daech. Le dispositif complet est actuellement structuré autour de douze avions de chasse de l’armée de l’Air (six Rafale et six Mirage 2000D) et d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense