Les engins explosifs improvisés, plus communément appelés par leur acronyme anglais IED (Improvised Explosive Devices), représentent aujourd’hui une des principales menaces à la sécurité en Irak. Daech en a disséminé des dizaines de milliers lors de sa retraite forcée du pays et continue à utiliser ce procédé pour nuire aux opérations de stabilisation. Connaître ces engins et les neutraliser est une priorité, mais il existe un troisième volet tout aussi important à la lutte contre-IED (C-IED): l’exploitation.
Cette phase consiste à recueillir un IED et, dans un premier temps, à analyser le contexte dans lequel il a été découvert afin d’en déduire les intentions de l’ennemi qui peuvent être, entre autres, de frapper la population civile ou les forces de sécurité. Cette étape passée, l’IED est analysé afin d’en déterminer un maximum de caractéristiques techniques, ce qui participe au travail de démantèlement de réseaux.
Parmi ces équipes, trois Français travaillent en collaboration avec une équipe britannique au profit du ministère de la Défense irakienne et de son école du C-IED, l’Iraqi Army Bomb Disposal School (IABDS). Les techniciens s’attachent à faire parler les IED qui leur sont amenés par les forces de sécurité irakiennes, en provenance de l’ensemble des provinces.
Pilotée depuis l’état-major de la Coalition, cette coopération dans le domaine contre-IED regroupe plusieurs volets, comme le spécifie le lieutenant-colonel Blaise, adjoint du directeur de la cellule contre-IED de la Coalition, en charge des opérations et de l’entraînement : « cette cellule d'état-major forte de sept nationalités, pilote l’ensemble du spectre des actions contre-IED notamment la planification de la formation des forces de sécurité, les missions d’appui et d’expertise auprès des généraux irakiens du génie et le développement de la chaîne d'exploitation IED, à laquelle contribue la France par le biais de son équipe d’exploitation ». [Lien vers la brève 24h avec une équipe d’exploitation]
Preuve s’il en est de l’importance de cette phase d’exploitation, des prélèvements effectués par le laboratoire de la Coalition ont permis d’arrêter un artificier de Daech en septembre dernier.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense