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Chammal : 4 ans de lutte française contre Daech au Levant

Mise à jour  : 25/09/2018

C’est en 2013 que Daech commence son expansion territoriale en Irak. L’objectif de l’organisation terroriste est clair : installer un « califat » au Levant et étendre son emprise.

Le 10 juin 2014, le groupe terroriste prend le contrôle de Mossoul, la deuxième ville d’Irak par sa population, et s’empare de banques et de dépôts d’armes et de munitions.

Le 29 juin 2014, le chef de l’organisation, Abou Bakr al-Bagdhadi proclame, depuis Mossoul, l’instauration d’un « califat » sur tous les territoires qu’il contrôle. C’est la naissance d’un proto-État où Baghdadi met en place un système totalitaire, dont Raqqa, en Syrie, constitue une sorte de capitale politique et Mossoul, en Irak, peut être considérée comme une capitale religieuse. Ces conquêtes territoriales engendrent un exode massif de population, notamment au Kurdistan irakien, dans le nord du pays.

Le 25 juin 2014, le gouvernement irakien n’a d’autre choix que de demander l’appui de la communauté internationale. Cette dernière répond présente : les Etats-Unis frappent en Irak le 8 août. Une coalition d’une soixantaine de nations lance ce qui deviendra l’Operation Inherent Resolve (OIR) et qui rassemble aujourd’hui 74 pays et 5 organisations internationales.

Les armées françaises procèdent, quant à elles, en août 2014, à des livraisons d’aide humanitaire par aérolargages dans le nord-ouest de l’Irak. Les premières frappes contre Daech sont menées, en Irak, le 19 septembre 2014, par les Rafale de la base aérienne française aux Émirats arabes unis (EAU). C’est le début de l’opération Chammal, volet français d’OIR.

L’objectif d’OIR est de défaire militairement Daech en Irak et en Syrie. Pour cela, la stratégie militaire de la coalition consiste à stopper l’expansion de Daech et détruire systématiquement ses moyens militaires, soutenir les forces de sécurité irakiennes (FSI) dans la reconquête de territoires et les aider à rétablir le contrôle de leurs frontières.

Afin de mettre Daech à la portée des forces locales, l’opération Chammal va reposer sur deux piliers complémentaires. Un pilier « appui » tout d’abord, destiné à soutenir les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de l’organisation terroriste, y compris dans la profondeur.  Un pilier « formation», ensuite, mis en place pour soutenir les Peshmergas dans un premier temps, puis pour les forces de sécurité irakiennes (FSI).

Une base aérienne projetée est mise en place en Jordanie, les premières frappes depuis cette base ont lieu en décembre 2014.

Daech progresse au Levant jusqu’en juin 2015, pour étendre son contrôle sur un territoire grand comme celui de l’Italie. Gagnant du terrain d’un côté, les djihadistes perdent néanmoins quelques territoires, au Kurdistan irakien et à l’Est de Bagdad.

Daech, à son apogée, a sous son joug quelque 8 millions de personnes.

Au terme de la première année d’engagement, Chammal et OIR ont contribué à la reprise de Tikrit, située au nord de Bagdad dans la vallée du Tigre, et à éviter la chute de plusieurs villes dont Erbil au nord de l’Irak, et probablement celle de Bagdad puisque Daech en tenait certains faubourgs. Le 8 septembre 2015, le président de la République décide d’étendre la zone d’intervention à la Syrie afin de lutter encore plus efficacement contre Daech.

Le 13 novembre 2015, un attentat sans précédent touche le cœur de Paris. Le Bataclan et ses environs sont pris d’assaut par un groupe terroriste se revendiquant de Daech. La réponse est sans équivoque, le président de la République annonce l’intensification des frappes le 16 novembre 2015 et décide d’engager le groupe aéronaval pour la deuxième fois. Il s’agit de conduire des frappes aériennes sur tout ce qui fait la force du « système » Daech : ses moyens logistiques, ses sites de fabrication d’engins explosifs, les lignes de soutien et de communication, les défenses passives et autres centres de commandement.

Début 2016, la tendance s’inverse. Les frappes de la coalition accompagnent la reconquête de l’Irak par les FSI. Celle-ci commence par des opérations visant à desserrer l’étau autour de Bagdad, dans la vallée de l’Euphrate, avant de pouvoir basculer des forces, à l’été 2016, pour préparer la bataille de Mossoul. 

En préparation de l’offensive des FSI à Mossoul, qui revêt un caractère symbolique majeur, la France décide d’intensifier ses efforts au sein de la coalition à la fin de l’année 2016. Ainsi, à partir de septembre, la France déploie en Irak un groupement tactique d'artillerie, la Task Force Wagram, pour compléter les moyens du pilier « appui ». Le groupe aéronaval est à nouveau engagé.

Après l’encerclement de la ville, une offensive terrestre est lancée le 17 octobre 2016. Les combats débutent par l’Est, selon deux axes. Une fois Mossoul-Est reprise, les forces irakiennes contournent la ville pour reprendre Mossoul-Ouest. Le 9 juillet 2017, Mossoul est libérée.

Les choses s’accélèrent alors en Irak. Les FSI, appuyées par la coalition, lancent une manœuvre pendant l’été 2017 qui vise à reprendre les territoires encore contrôlés par Daech, notamment dans la plaine de Ninive, située à l’ouest de Mossoul, et la moyenne vallée de l’Euphrate, au nord-ouest de Bagdad.

Le Premier ministre irakien annonce la victoire contre l’Etat islamique le 9 décembre 2017.

En Syrie, l’action des forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées par la coalition, permet la chute de Raqqa, le 17 octobre 2017, après 4 mois de combats. L’offensive des  FDS se poursuit ensuite vers le Sud-Est le long de l’Euphrate jusqu’à la frontière irakienne.

Fin 2017, l’EI ne contrôle plus que 2 emprises territoriales en Syrie, respectivement au Nord-Est et au Sud-Est de Deir-Ez-Zor, à la frontière irakienne.

Depuis le début de l’année 2018, les forces de la Coalition, dont celles de l’opération Chammal, appuient les forces démocratiques syriennes dans leurs opérations de reconquête  des dernières emprises territoriales tenues par Daech. La France poursuit en parallèle ses actions de formation et de conseil des unités irakiennes pour leur permettre de mettre en œuvre leur stratégie qui allie opérations de sécurisation et actions de rétablissement des infrastructures essentielles au retour à la vie normale de la population.

 

Opération Chammal – dates clefs

19 septembre 2014 : première frappe en Irak

Décembre 2014 : première frappe depuis la base aérienne projetée en Jordanie

Février 2015 : premier engagement du GAN

Mars 2015 : premières formations dispensées par les TF Narvik et Monsabert

Septembre 2015 : première frappe en Syrie

Novembre 2015 : deuxième engagement du GAN

11 février 2016 : reprise de Ramadi (Irak)

14 avril 2016 : reprise de Hit (Irak)

26 juin 2016 : reprise de Falloujah (Irak)

Septembre 2016 : premiers tirs de la TF Wagram

Octobre 2016 : troisième engagement du GAN

17 octobre 2016 : début de l’offensive FSI à Mossoul (Irak)

6 juin 2017 : début de l’offensive des FDS à Raqqa (Syrie)

9 juillet 2017 : reprise de Mossoul (Irak)

5 octobre 2017 : reprise d’Hawija (Irak)

17 octobre 2017 : reprise de Raqqa (Syrie)

9 décembre 2017 : le Premier ministre irakien annonce la victoire contre Daech

Mai 2018 : début de l’offensive pour reprendre les derniers bastions de Daech en Syrie

Opération Chammal – chiffres clefs

9500 soldats irakiens formés

8477 sorties aériennes

1457 frappes aériennes

1911 missions de tir d’artillerie

2249 objectifs détruits

99% des territoires occupés par Daech reconquis

Opération Chammal – moyens déployés actuellement

1 base aérienne

1 base aérienne projetée

10 Rafale

1 avion de patrouille maritime ATL 2

1 frégate en Méditerranée orientale

3 canons CAESAR

1 100 militaires


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense