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Chammal : 3 ans de missions pour l’E-3F Français

Mise à jour  : 26/10/2017

Depuis 3 ans,  la 36ème escadre de commandement et de conduite aéroportés mettant en œuvre l’avion tactique français E-3F, aussi appelé AWACS (Airborne Warning And Control System), déploie personnels et appareils au Levant dans le cadre de la Coalition contre Daech. La mission de l’AWACS est double : conduire les opérations aériennes en liaison permanente avec  le commandement au sol de l’opération, et assurer la surveillance et le contrôle aérien de la zone.

L’AWACS est un aéronef de commandement et de conduite des opérations. Grâce à son système de combat haute performance, cette « tour de contrôle volante » détecte et identifie tous les aéronefs à plusieurs centaines de kilomètres. Pour cela, l’équipage exploite tous les moyens techniques disponibles : RADAR, interrogateur IFF, système d’identification de signaux électromagnétiques, liaisons de données tactiques, échanges radio cryptés. Une « carte d’identité » de chaque aéronef (appelée « piste ») est ainsi constituée, comprenant un niveau de classification allant d’« ami » à « hostile ». Sur les consoles, les pistes sont représentées par un pictogramme avec un code couleurs spécifique.

Assurant la permanence de sa mission pendant plusieurs heures à 10 000 mètres d’altitude, l’AWACS s’impose également comme le relais incontournable du commandement au profit des utilisateurs de la troisième dimension (chasseurs, aéronefs de soutien, drones, artillerie). En effet, grâce à ses systèmes de communications sécurisés et ses liaisons de données tactiques, il peut dialoguer avec les aéronefs et relayer les ordres du commandement, ou encore répercuter vers l’arrière les informations remontant du théâtre.

Une équipe de spécialistes

La multiplicité des missions de l’E-3F requiert de nombreuses compétences. L’équipage est composé d’une trentaine de personnes, assurant différentes fonctions à bord.

Les pilotes, navigateur et mécanicien navigant assurent la « conduite » de l’aéronef. Les contrôleurs, eux, orchestrent les vols. Ils suivent avec concentration l’activité aérienne présentée sur leurs consoles. Quant à l’équipe de surveillance, elle porte une attention particulière à la classification de tous les aéronefs et s’assure de la maîtrise de la zone aérienne. Les techniciens embarqués, enfin, mettent en œuvre les systèmes et se tiennent prêts à toute intervention pour en assurer le plus rapidement possible un dépannage éventuel.

Au sol, l’équipe de mise en œuvre est également constituée d’une multitude de spécialistes : mécaniciens avion, radar, électronique, chiffreur, informaticien… L’équipe prépare l’aéronef avant les missions, et effectue les vérifications et actions de maintenance dès son retour. Leur travail de haute précision est complexifié par les conditions climatiques extrêmes du Levant.

Pour le Lieutenant-colonel Yann, chef de détachement, son équipe est « un véritable bouillon de culture de l’Armée de l’air », s’appuyant sur des experts de haut niveau dans chaque spécialité. Ces missions exigeantes, d’une douzaine d’heures de vol, effectuées de nuit, sont l’aboutissement de nombreux entraînements et exercices menés en France comme à l’étranger.

En trois ans, l’E-3F aura mené plus de 100 missions de guerre et réalisé plus de 1 000 heures de vol au profit de l’opération Chammal.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’opération Inherent Resolve et mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier «  appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense