Du 28 juin au 7 juillet 2013, l’état-major de la Task Force 150 (TF 150) commandé par la France a conduit une opération de sécurité maritime baptisée Ajd Al-Ayn, dans la région de Bab El Mandeb, entre Mer Rouge et Golfe d’Aden.
Les forces navales et les organisations civiles de coordination de la navigation commerciale des pays riverains (Arabie Saoudite, République de Djibouti, et Yémen) de Bab El Mandeb ont participé à cette manœuvre aux côtés des navires australien et canadien de la TF 150. Des officiers de la marine yéménite et djiboutienne ont embarqué sur le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme, accueillant l’état-major de la Task Force.
Ajd Al-Ayn avait pour de objectif d’affirmer la présence de la TF 150, et dissuader les activités illicites liées au terrorisme et de maintenir un espace maritime sécurisé pour les marines de commerce. L’opération s’est déroulée en plusieurs phases.
La première, d’une durée de deux jours, a permis d’établir l’interopérabilité entre les différentes marines et de coordonner le plan de patrouille de sécurité générale. La seconde phase, d’une durée de trois jours, a mis en place les différentes zones de patrouille et à favorisé l’établissement de liens de confiance entre les communautés maritimes locales (pêcheurs, marins de commerce, centres de sauvetage). Les quatre derniers jours de la mission avaient pour objectif contrôler la capacité de l’ensemble des acteurs à se coordonner face à une attaque terroriste contre des navires marchands.
L’opération aura également abouti à la simulation d’une visite de bâtiment à bord de la Somme par les marins djiboutiens. Ces derniers ont pu tester leur dispositif d’alerte, la réactivité de leur patrouilleur d’alerte et démontrer le savoir-faire de leur équipe de visite sur un bâtiment susceptible de faire du trafic d’armes.
A l’avenir, les mêmes procédures de sécurisation acquises durant toute l’opération pourront être appliquées en autonome par les forces navales du Yémen, de l’Arabie Saoudite, de Djibouti et par les agences maritimes de la région au profit des navires naviguant dans le détroit.
L’opération Ajd Al-Ayn a donc permis de renforcer les liens qui unissent la Combined Maritime Forces (CMF) et les différents acteurs maritimes de la zone. Elle a contribué à améliorer l’interopérabilité des bâtiments de la TF 150 avec les marines riveraines notamment djiboutiennes et yéménites. Enfin, elle a contribué à maintenir la sécurité sur l’un des axes maritimes les plus fréquentés du monde.
Actuellement, trois bâtiments français sont engagés dans OEF, le BCR Somme ainsi que les deux bâtiments qui composent la mission Jeanne d’Arc, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre et la frégate anti-sous-marine (FASM) Georges Leygues. L’action de la TF 150 s’inscrit dans le cadre des résolutions du conseil de sécurité de l’ONU prises au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Elle entretient une connaissance très précise des mouvements maritimes dans sa zone d’opération, ce qui lui permet de dissuader et de lutter contre le terrorisme et ses réseaux de soutien, principalement les trafics d’armes et de drogue dans le nord de l’océan Indien, de la mer Rouge au détroit d’Ormuz. Cette zone qui couvre les façades maritimes de la corne de l’Afrique et du Moyen-Orient ainsi qu’une partie de l’océan Indien représente un intérêt majeur et voit la majorité du trafic maritime mondial y transiter. La présence permanente de bâtiments de la coalition contribue ainsi à la libre navigation des personnes et des biens.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense