Pendant les opérations,
les phases d'entraînement se poursuivent pour le bataillon français
L'engagement d'un bataillon français sur le sol afghan, outre les opérations qu'il conduit à mener (plus de 50 pour le mandat Pamir X) impose une connaissance complète de ce terrain si particulier. C'est pourquoi les légionnaires mettent à profit chaque opportunité pour adapter leurs savoir faire à ce terrain. Les récents entraînements, tous interalliés ont eu pour champ d'action les zones ouvertes, et bâties.
La manoeuvre à tir réel dans la région de Pol e Charki
Dans le but de permettre aux unités d'effectuer une manoeuvre à tir réel sur le théâtre, le centre opérations du bataillon français a décidé d'effectuer un parcours de tir pour deux sous groupements, commandés respectivement par les commandants d'unité de la compagnie d'infanterie et de l'escadron de recherche et d'investigation. Cet exercice a permis l'entraînement des légionnaires entre les différentes opérations menées dans la zone française. La quasi-totalité du bataillon s'est déployée durant 36 heures dans la plaine de Pol e Charki au sud est de Kaboul, sur le vaste terrain de manoeuvre de l'armée nationale afghane qui avait mis à disposition ce site exceptionnel.
La mission reçue par les commandants d'unité était la reconnaissance d'un secteur puis la destruction d'éléments ennemis dans un quadrilatère de plus de 4 kilomètres de côté (en rapport avec la vaste zone d'action dévolue au bataillon). Le relief proposé était des plus afghans, avec des cheminements à fort dénivelés jusqu'aux positions de tirs, rejointes en véhicules ou à pied.
La compagnie d'infanterie ainsi que l'escadron de reconnaissance ont utilisé l'éventail de leurs armements au cours de ces deux journées (MILAN, ERYX, mortiers, mitrailleuses 12, 7, et tout l'armement collectif et individuel des sections débarquées...). Le Génie, quant à lui, avait prévu des destructions notamment celle d'un réseau de barbelés à l'aide de bengalores. Les Cougar espagnols ont aussi participé à cet exercice, héliportant dans la poussière les groupes mortier et Milan de la compagnie d'infanterie.
Entre autres actions prévues par le directeur d'exercice, le chef de bataillon Calmon, le groupe mortier devait mettre en batterie ses pièces à peine l'héliportage effectué. Un tir Milan se déroulait en superstructure de VBL après que l'ERI eut à faire usage de ses armes de bord et individuelles. Pour les fantassins, la mission alternait des déboulés en VAB et des phases débarquées dont certaines avec tir dans la foulée ou après des infiltrations sur un terrain plus que vallonné. Pour les sections, la coordination des feux, la concentration des moyens sur les meilleures positions possibles et la précision du tir étaient au programme. Les tireurs d'élite et de précision ont eu tout loisir d'utiliser les pleines capacités de leurs armes, avec des coups au but enregistrés au PGM à 2800 mètres.
Les conditions météos, alternant chaleur la journée et froid aigu la nuit, poussière et vents chauds sans répit ont été des plus éprouvantes. Mais chacun a constaté de visu sa bonne adaptation au climat. L'altitude (1800m) désormais bien supportée par les organismes a été prise en compte par les tireurs (PGM, et autres), d'autant plus que nombres de positions de tirs présentaient des objectifs en sites positif ou négatif.
Enfin, au-delà des résultats techniques, et de la plus-value tactique, chacun à son niveau a pu exercer son art dans des conditions au plus proche du combat qu'il pourrait avoir à mener, dans un paysage grandiose, et avec la bienveillance des habitants.
Exercice au combat en milieu bâti.
Quand deux fantassins se rencontrent, fussent ils de nations différentes, ils se comprennent sans longs discours. La rencontre entre l'officier de liaison du bataillon français, et l'officier opérations de la compagnie d'intervention américaine de la base de Bagram au cours d'une réunion de coordination des unités de l'ISAF et de la coalition a conduit ces relations informelles vers de fructueux échanges.
Intéressé mutuellement par leurs savoir faire notamment dans le domaine du combat en milieu bâti, le lieutenant américain demandait aux légionnaires de la compagnie d'infanterie s'ils étaient intéressés par l'utilisation d'une nouvelle aire d'instruction mise en place à Bagram. Celle-ci est encore expérimentale et fait partie du système MOUT (military operation urban terrain). Elle est la reproduction d'un ensemble d'habitations (trois) afghanes entourées comme elles le sont couramment d'un mur d'enceinte. Ce réseau est contrôlé à distance par un opérateur muni de caméras et d'un pupitre d'animations (bruitages, pyrotechnie, fumées,...). En fin de séance, le directeur d'exercice réunit les participants dans une salle de projection pour une analyse après action.
Les cadres, réservistes et d'active de la compagnie d'infanterie américaine ont invité leurs camarades français à suivre un cycle d'entraînement. La première phase a eu lieu le mardi 26 avril. Un instructeur du centre opération, un chef de section, 4 chefs de groupe et quatre chefs d'équipe ont suivi l'instruction de quatre instructeurs américains. Les sergents Benson, Hall, Regis et le caporal Davis ont montré aux légionnaires les différentes techniques de combat enseignées dans l'infanterie américaine (franchissement de pas de porte, progression en couloir, défense tous azimuts)
L'ambiance a été plus qu'excellence, les instructeurs américains, réservistes pour la plupart, étaient fiers et heureux d'enseigner à des légionnaires à la motivation toujours sans faille. Ces derniers toujours soucieux d'améliorer leurs savoir faire ont à coeur de poursuivre l'entraînement de leurs groupes afin d'être fins prêts lors de la phase de restitution prévue fin mai pour la section au grand complet.
Nul doute que chacun se retrouvera avec le plaisir et la simplicité qui ont marqué cette fructueuse journée. Tous sont convaincus et espèrent qu'il y en aura d'autres.
Sources : État-major des armées
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