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LYNX 6 : L’exercice FURIOUS HAWK en Lettonie, un défi logistique relevé haut la main

Mise à jour  : 26/09/2019

Du 7 au 15 septembre, les soldats de la mission Lynx 6 se sont déployés au-delà des frontières estoniennes le temps de l’exercice interarmes et interallié FURIOUS HAWK. Environ 250 soldats et une cinquantaine de véhicules ont participé à cette manœuvre franco-britannique ambitieuse qui fut aussi une manœuvre logistique d’ampleur. Décryptage.

Acheminer vers la Lettonie les bons matériels au bon moment

« Afin de permettre au Sous Groupement Tactique Interarmes (SGTIA) de s’entraîner sur le camp d’Adazi en Lettonie, nous avons un effet à obtenir » souligne le capitaine Cédric, chef du détachement logistique Lynx 6 : « Le SGTIA doit obtenir les bonnes ressources (matériels et consommables) au bon moment, au bon endroit, tout en ayant optimisé les flux pour économiser le potentiel humain et matériel. » L’Echelon de Soutien National (ESN) du détachement français est présent pour soutenir la force, en amont et en aval de la manœuvre. Ses apports sont multiples : fourniture de munitions, d’énergie, de carburant, de nourriture, de tentes et matériel de bivouac, maintenance et réparation des véhicules et matériels.

Arrivés les premiers sur le camp letton, les éléments de soutien furent aussi les derniers à le quitter. Plusieurs jours avant les premières rotations entre l’Estonie et la Lettonie, les transporteurs avaient chargé les chars Leclerc et le matériel engagés sur des porteurs adaptés : porte engins blindés, porteurs polyvalents logistiques. L’acheminement a nécessité de nombreuses rotations vers la Lettonie, escortées par les autorités estoniennes puis lettones, dans le cas du transport de matériels sensibles et des convois exceptionnels.

Tout un camp à mettre en place

A l’arrivée sur le camp d’Adazi, ce sont les opérations de déchargement puis de montage qui ont occupé les soldats, sous l’œil avisé de l’adjudant-chef Thierry, major de camp: « Nous avons dû installer 34 tentes avant l’arrivée du gros du SGTIA. Notre préoccupation, c’est de subvenir rapidement aux besoins basiques des soldats : un toit, de l’éclairage, la fourniture d’eau et de rations ». Le terrain vague sablonneux sur lequel la force s’est installée s’est rapidement transformé en camp de base, rustique mais couvrant tous les besoins vitaux et nécessaires à l’accomplissement de la mission.

Durant l’exercice, le soutien poursuit sa mission

« Le soutien fait partie intégrante de la phase opérationnelle » poursuit l’adjudant-chef Thierry. Afin de permettre au SGTIA de conduire l’exercice avec le bataillon britannique, l’ESN a assuré un soutien permanent en s’appuyant sur le triplé gagnant de la logistique : RAV/MEC/SAN (ravitaillement, soutien mécanique et soutien sanitaire). L’approvisionnement en carburant, effectué par les citerniers tactiques, s’est effectué au plus près de l’action. La pression fut notamment importante pour les maintenanciers afin de maintenir en condition opérationnelle les VBCI et les chars Leclerc qui manoeuvraient quotidiennement sur le camp. Enfin, l’équipe sanitaire française, renforcée d’éléments britanniques et estoniens, avait reçu pour mission d’assurer le soutien santé de l’ensemble de l’exercice.

Une fonction stratégique

Fonction stratégique, la logistique est un facteur de supériorité opérationnelle qui contribue au succès de la mission. L’un des intérêts de l’exercice FURIOUS HAWK, au-delà de permettre au SGTIA de s’entraîner avec ses alliés, fut ainsi de tester la capacité de l’ESN à organiser peu de temps après l’arrivée du mandat un déploiement dans des délais contraints sur un autre point du théâtre, puis de tester le bon fonctionnement de la logistique de soutien de la force, permettant ainsi au SGTIA de mener des actions tactiques dans la durée.

Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Estonie en 2019 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 4 chars Leclerc et de 13 VBCI. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par la Grande-Bretagne.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense