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Barkhane : dans la peau d’un sous-officier adjoint d’une section d’infanterie

Mise à jour  : 30/05/2016

Le sergent-chef Heimana, 32 ans, est Sous-officier adjoint (SOA) d’une section d’infanterie. Il participe à l’opération Barkhane, au Nord Mali.

« Au 126e régiment d’infanterie (126e RI), ma fonction de SOA consiste à m’assurer que le matériel, l’armement et les véhicules de la section sont aptes à l’emploi à tout instant, en France comme sur les théâtres d’opérations extérieures. » Une mission qu’il remplit actuellement au Mali : « Au Mali, où je suis projeté avec ma section, le défi est d’autant plus grand que les conditions sont difficiles. Le matériel et les véhicules souffrent du terrain accidenté et sablonneux. »

Le sergent-chef Heimana est également en mesure de prendre le commandement de la section si le chef de section devait être remplacé. Il doit donc se montrer exemplaire : « je suis exigeant avec moi-même comme avec mes subordonnés. Mon chef doit pouvoir compter sur moi à n’importe quel moment ».

Originaire de Hiva-Oa, aux Iles Marquises, le sergent-chef Heimana s’est engagé en 2003, à l’âge de 18 ans, en tant que pilote de véhicules de l’avant-blindé. Il était alors motivé par la soif d’aventures et un désir d’indépendance. Il passe sergent six ans plus tard, animé par la volonté d’évoluer dans l’institution et d’exercer des responsabilités.

« Le fait de commander me permet d’avoir une certaine autonomie ». Aujourd’hui, « en tant que bras droit du chef de section, je peux le conseiller et l’aider dans son commandement. Mon expérience en tant que militaire du rang puis chef de groupe me donne une certaine assurance et de l’aisance face à la section. Diriger et commander, cela veut dire pour moi être proche des hommes et il est très important de connaitre chacun d’entre eux. C’est aussi valorisant de se sentir écouté par une section de 30 soldats. » Il ne compte pas s’arrêter là, puisqu’il envisage de passer le concours des officiers d’active des écoles d’armes, en 2017, pour devenir chef de section.

De fait, avec déjà huit départs en mission de courte durée ou en opération extérieure, le sergent-chef Heimana est un sous-officier très expérimenté. Il met cette culture opérationnelle au profit de la vie de sa section.

Projeté en République de Côte d’Ivoire en 2016, il avait conscience que son unité pouvait rejoindre très rapidement un théâtre d’opération. Ainsi, il rejoint le Mali avec sa compagnie début mars, en renfort, de l’opération Barkhane. « Nous avons traversé les frontières ivoirienne, burkinabé et nigérienne en seulement quelques jours, sans savoir réellement ce qui nous attendait. Mais nous étions prêts. »

Depuis leur arrivée au Mali, la section connaît un rythme d’engagement très soutenu : « nous avons d’abord participé à l’opération Ossau, de part et d’autres du fleuve Niger et sur l’axe Ansongo-Ménaka, en appui des forces armées maliennes, à la recherche de caches d’armes et de contacts auprès de la population. Puis après un bref passage à Gao, nous sommes partis à Kidal où nous avons effectué du contrôle de zone. Nous avons participé à l’opération Floréal,toujours dans le but de déceler la présence de groupes armés terroristes. Depuis, nous poursuivons le contrôle de zone, les fouilles et les reconnaissances d’itinéraires autour de Kidal. Nous sommes actuellement en train de préparer une nouvelle opération et nous apprêtons à repartir dans quelques jours ».

Pour l’heure, le sergent-chef Heimana est concentré sur sa mission. D’ici quelques semaines, il sera temps de songer au retour. Un moment qu’il appréhende : « D’abord, les conditions rustiques du mandat engendrent quelques « casses » sur les matériels et les véhicules qu’il faudra prendre soin de remettre en condition afin de les transmettre à la relève en bon état. Ensuite, il faut se préoccuper des hommes, là où la casse peut être invisible. Le climat très aride, les conditions dans lesquelles nous progressons et le stress sont autant de facteurs qui peuvent, à terme, « user » le moral des soldats, notamment les plus jeunes, ». Mais c’est aussi un moment qu’il attend : « Je serai très heureux de retrouver mon fils qui m’attend à la maison. Tout comme le reste de la section, le fait de se savoir attendus par nos proches constitue une motivation permanente dans la poursuite des missions, à quelques milliers de kilomètres de nos foyers ».


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense