En mars 2016, le positionnement de la Frégate Multi Missions (FREMM) Provence au large de Djibouti a permis de réaliser un exercice Tarpon – mise en place d’un groupe de commandos marine en haute mer par parachutage depuis un avion de l’armée de l’Air, pour rallier directement et en toute discrétion un lieu d’opération ou un bâtiment base. La FREMM a ainsi joué le rôle de bâtiment base au profit des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj).
Il s’agit d’une manœuvre délicate tant pour les aéronefs déployés dans les airs que pour les commandos marine et les équipages du bâtiment déployé en pleine mer. Après avoir été parachutés avec leur nouvelle embarcation rapide Ecume, les commandos marine ont dû évoluer dans une mer parfois formée. Le FREMM avait alors pour mission de les récupérer.
Début de l’exercice : après un dernier briefing, l’équipage du C160 Transall, de l’Escadron de transport (ET) 88 Larzac,positionné à Djibouti, a décollé de la base aérienne 188. La soute du Transall a été remplie au maximum de ses capacités : pas moins de 10 passages prévus pour larguer une trentaine de commandos marine au large de l’île Maskali. « Une fois encore, c’est avec humilité et fierté que je m’approche vers cet avion souvent engagé en opérations extérieures » écrit le capitaine Francois, pilote C160 de l'ET 88 Larzac.
Le Transall a décollé à l’heure, après un dernier rappel des éléments de la mission, puis mis le cap vers l’île Maskali. En liaison radio avec la FREMM Provence, les pilotes devaient larguer les commandos et leur matériel plusieurs centaines de mètres en amont du bâtiment. Après réduction de vitesse et identification de la zone de largage, le premier largage a été autorisé et effectué à l’aube.
Chaque membre d’équipage a pu ainsi mettre en application des méthodes éprouvées pour concourir au succès de la mission. Les conditions de mer et de vent ont rendu le déploiement des commandos marine particulièrement difficile et, pour tous, la plus grande rigueur était de mise.
Les passages se sont enchaînés conformément au briefing, avec plusieurs circuits d’attente entre chaque largage, le temps que la zone soit libérée. En un peu plus de 3h de vol, tous les largages ont été effectués sans aucun problème.
Le retour sur Djibouti s’est fait sans encombre. L’équipage de la FREMM n’a pas manqué de remercier les pilotes pour la fréquence de leur largage et d’indiquer combien l’exercice était une réussite pour eux – constat confirmé par le chef largueur au débriefing. Au bilan, 3h48 de vol, une trentaine de commandos marine et 4 embarcations ont été larguées en 9 passages.
En conformité avec le traité de coopération de défense signé en 2011 avec la République de Djibouti, les FFDj constituent une base opérationnelle avancée en Afrique de l’Est. À ce titre, elles participent au dispositif militaire français prépositionné permettant de disposer d’un réservoir de forces pouvant être projetées rapidement en cas de crise. De plus, les forces françaises stationnées à Djibouti soutiennent l’armée Djiboutienne dans ses efforts pour renforcer ces capacités militaires en général, dont en particulier la capacité à participer aux opérations de maintien de la paix. Plusieurs fois par an, les FFDj contribuent ainsi à la formation de militaires africains dont les pays ont des accords bilatéraux avec la France.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense