Tout au long du mois de mai 2017, des médecins militaires appartenant aux pays d’Afrique francophone (dont le Gabon, Cameroun, Congo, Centrafrique, Tchad, Mauritanie, Côte d’Ivoire ou encore Madagascar), en formation à l’École d’Application du Service de Santé Militaire de Libreville (EASSML), sont venus en stage au Centre Médical Interarmées (CMIA) des Éléments Français au Gabon (EFG). Ce stage a été, pour eux, l’occasion de découvrir in situ une infirmerie militaire française et de profiter de l’expérience opérationnelle du personnel qui y est affecté.
Ce stage s’est déroulé autour de différents scenarii de mise en situation. Les stagiaires médecins ont, dans un premier temps, découvert le service médical et son fonctionnement. Ils ont ensuite procédé à un entraînement à l’extraction de blessés sous le feu ennemi et d’évacuation vers une zone d’héliportage. Puis, ils ont participé à un exercice de premiers soins suite à l’explosion d’un EEI (Engin Explosif Improvisé). Enfin, ils se sont entraînés à la prise en charge initiale de blessés graves dans un poste de secours de campagne.
Le CMIA, composé de médecins, d’infirmiers et d’auxiliaires sanitaires, a profité de la collaboration avec le Détachement d’Assistance Opérationnelle (DAO) secourisme du 6e Bataillon d’Infanterie de Marine (6e BIMA) pour assurer le réalisme des scénarios (grimage des blessés…).
Près de 30 médecins-stagiaires suivent actuellement une formation d’un an à l’EASSML au cours de laquelle ils vont se spécialiser dans des domaines particuliers comme la médecine de guerre, d’urgence, de catastrophe, de collectivité, d’expertise, ou encore de médecine légale. Cette école fait partie des Écoles Nationales à Vocation Régionale (ENVR) à laquelle contribue la France via un partenariat de coopération structurelle.
Ce partenariat permet également de mettre en relation des médecins militaires africains et de travailler l’interopérabilité nécessaire pour leurs futures projections à l’international. A l’issue de leur formation, les médecins retourneront dans leurs pays et rejoindront leurs unités avant d’être projetés sur de nombreuses missions de terrain telles que des Opération de Maintien de la Paix (OMP), sous l’égide des Nations Unies.
Avec 400 militaires déployés, les EFG constituent l’un des deux pôles opérationnels à vocation régionale en Afrique de l’Ouest. Anciennement « forces françaises au Gabon » (FFG), les EFG ont été rebaptisées en septembre 2014 en conservant des missions conformes avec le traité de coopération en matière de défense de 2010.
En vertu des accords de partenariat qui lient la France aux pays de la sous-région, les EFG mettent en œuvre le volet opérationnel des coopérations bilatérales françaises. Ils complètent ainsi la formation des militaires des pays partenaires de la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale (CEEAC) durant leur mise en condition avant engagement dans des opérations intérieures ou extérieures. Près de 9 000 stagiaires sont répartis chaque année au sein de près de 200 stages hautement spécialisés. Il s’agit principalement de détachements d’instruction opérationnelle (DIO) et technique (DIT), et d’entraînements conjoints permettant de soutenir les engagements nationaux et multinationaux des contingents africains (opérations de maintien de la paix). En accompagnant les États africains dans le renforcement de leur sécurité collective, les EFG sont un levier de la stabilité régionale.
Les EFG sont également un point d’appui opérationnel et logistique (Base de Soutien Interarmées de Théâtre – BSIAT) en Afrique centrale pour la conduite éventuelle d’une opération par l’armée française ou pour le transit de forces de passage.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense