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EFG : cérémonie d’hommage au capitaine Charles N’Tchoréré

Mise à jour  : 12/06/2020

Le 7 juin, militaires français et gabonais se sont retrouvés pour commémorer les 80 ans de la mort du capitaine Charles N’Tchoréré. Le chef d’état-major général des forces armées gabonaises et le général commandant les éléments français au Gabon ont procédé à un dépôt de gerbe au pied de la stèle rendant hommage à ce héros.

« Le capitaine N’Tchoréré est mort en défendant les couleurs de la France, celles de sa patrie, ses valeurs et sa conception de l’humanité » a souligné le COMELEF. 

Le capitaine Charles N’Tchoréré

Né à Libreville le 15 novembre 1896, Charles N’Tchoréré passe son enfance et son adolescence au milieu des siens, dans le quartier Glass. Il suit de brillantes études à l’école Montfort. En avril 1912, il rejoint son père au Cameroun et commence à découvrir un continent qu’il servira et aimera toute sa vie.

En 1914, il revient à Libreville et entre dans l’administration. Son intelligence et son ardeur au travail sont déjà unanimement reconnues. En 1916, dès que son âge l’y autorise, il entre dans l’armée, participe aux combats de la Première guerre mondiale et contribue à la défense des frontières du Gabon. Il est promu caporal le 1er avril 1917 et sergent le 1er mai 1918.

Qualifié de « sujet exceptionnel, à ne pas laisser dans les grades inférieurs », il est promu adjudant un an plus tard.

En 1921, il participe à la guerre du Rif au Maroc. Remarqué pour son incomparable valeur guerrière, il est sélectionné pour suivre le cours des élèves officiers à Fréjus. Il sort major de sa promotion en 1923.

Nommé sous-lieutenant en 1924, il part en Syrie, où à la tête de sa section, il repousse victorieusement un assaut ennemi dans le Djebel Druze. Au cours de ce combat, il se distingue en remplaçant à son poste de combat un de ses mitrailleurs tombé. Sans esprit de recul, il est gravement blessé au visage. Il suit sa convalescence parmi les siens, au Gabon. Il est promu lieutenant en 1926.

Choisi pour accompagner l’inspecteur des Troupes Coloniales, il rejoint la France en mai 1927. Il y affermit une inébranlable vocation à servir en Afrique, à servir l’Afrique. Il demande sa mutation au Mali où il prend la direction de l’école des enfants de troupe de Kati qu’il modernise avant son transfert à Saint Louis du Sénégal. Avec énergie, une grande intelligence, une vision moderne et une pédagogie remarquable, il entre dans l’histoire du Prytanée Militaire qui sera une des plus grandes œuvres de sa vie. Il est promu « au choix » capitaine en 1929 et proposé pour le grade de chef de bataillon en 1937.

En 1939, comprenant les dangers du nazisme, il est volontaire pour partir pour le front en métropole qu’il rejoint en décembre avec son détachement de volontaires gabonais. Chef exemplaire et charismatique, il commande la 7e compagnie du 53e Régiment d’Infanterie Coloniale qu’il prépare au combat.

Déployé dans la Somme du 4 au 7 juin, il repousse victorieusement plusieurs attaques allemandes à Airaines jusqu’à épuisement des munitions. Il est fait prisonnier le 7 juin 1940 après avoir couvert héroïquement la retraite de son bataillon.

Refusant catégoriquement d’être séparé de ses subordonnés métropolitains, de voir nié son statut d’officier français d’origine africaine et d’être trié selon sa couleur de peau, il est froidement exécuté par les Allemands.

« Aime l’humanité car il n’y a que cela qui compte, indépendamment des questions idiotes de couleur et autres ! Sois digne de toi, digne de moi, digne de ton pays et de l’Afrique » écrivait-il à son fils.

Il demeure à jamais un homme d’exception, un soldat et un chef exemplaires et un rayonnant ambassadeur de son peuple.

   

  

Pôle opérationnel de coopération, les EFG complètent la formation des militaires des pays partenaires de la communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) durant leur mise en condition avant engagement dans des opérations intérieures ou extérieures. Près de 8 400 stagiaires sont répartis chaque année au sein de plus de 200 stages hautement spécialisés. Les EFG sont également un point d’appui opérationnel et logistique (Base de Soutien Interarmées de Théâtre – BSIAT) en Afrique centrale pour la conduite éventuelle d’une opération par l’armée française ou pour le transit des forces.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA