Opérations
Point de situation des opérations du vendredi 12 novembre au jeudi 18 novembre 2021
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Dans la bande sahélo-saharienne, la semaine a été marquée par la poursuite des actions de partenariat avec les forces locales, priorité de la force Barkhane, et le transfert de l’emprise de Tessalit aux forces maliennes.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Du 8 au 14 novembre 2021, le Groupement tactique désert 3 (GTD-3) Salamandre et une Compagnie spéciale d’intervention (CSI) des Forces armées nigériennes (FAN) ont réalisé une opération de grande ampleur dans la région du Liptako nigérien. Plus de 200 soldats ont été déployés près de Tin-n-Gara, où des opérations de reconnaissance, de bouclage, de ratissage et de contrôle de zone ont été menées en étroite collaboration. Pensée et élaborée de façon conjointe avec le Centre des opérations (CO) nigérien, cette opération s’intègre dans le programme de partenariat militaire de combat mené par le GTD 3 basé au Niger.
Les échanges fructueux avec les Nigériens, ainsi que leur parfaite connaissance de la zone d’action, ont permis dans un premier temps de mener des actions civilo-militaires. Les unités se sont ensuite engagées plus en profondeur, aux environs de Tin Gara et dans des zones menacées par les Groupes armés terroristes (GAT), traversant des villages marqués par leur récent passage.
Début novembre, un drone Reaper a détecté plusieurs dizaines de terroristes circulant à moto sur le point des Trois Frontières, puis se regroupant sur plusieurs emplacements au Niger. Deux Mirage 2000 en patrouille et des hélicoptères Tigre, en provenance de Gao, ont rapidement rallié la zone.
Après une coordination entre la Force Barkhane et les Forces armées nigériennes (FAN), les moyens aériens ont engagé le combat avec les terroristes. 20 terroristes ont été neutralisés et leurs motos détruites.
Par ailleurs, engagés en opération, le TG franco-estonien et l’ULRI 4 ont harcelé les GAT dans la région d’In Delimane. Après avoir sécurisé le marché et saisi de l’armement, les militaires ont poursuivi leurs opérations au sud de la RN20, dans la direction d’Ansongo. Le 15 novembre, ils ont riposté à une prise à partie violente par des combattants terroristes, à courte distance, et les ont neutralisés. À l’issue des tirs, les militaires maliens et européens ont découvert deux personnes (1 homme et 1 femme) blessées à proximité de la zone des combats. Elles ont immédiatement été prises en charge par le médecin du détachement Takuba. Elles ont été évacuées par les hélicoptères de la TF Takuba vers l’antenne chirurgicale de Ménaka. Leur pronostic vital n’est pas engagé.A Ménaka, l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) 6 des Forces armées maliennes (FAMa) achève sa troisième semaine de formation initiale, encadrée et supervisée par le Task Group (TG) franco-tchèque. Les soldats maliens ont pu s’entraîner à la conduite de véhicule de nuit sous jumelles de vision nocturne, à l’infiltration et l’exfiltration en pick-up et au maniement de mitrailleuse lourde (type PKM). L’ULRI 6 poursuit sa montée en puissance pour être en mesure d’accompagner le TG franco-tchèque en opération d’ici la fin du mois, afin de lutter contre les GAT dans le Liptako malien.
L’adaptation du dispositif militaire français déployé dans la bande sahélo-saharienne, actée en juillet 2021 par le Président de la République et par ses homologues du G5 Sahel, se poursuit. Après celle de Kidal, l'emprise occupée par la force Barkhane à Tessalit a été transférée le 13 novembre aux Forces armées maliennes (FAMa). Les derniers soldats français ont quitté le site le 15 novembre.
Ce transfert a été progressif, maîtrisé et étroitement coordonné avec les FAMa et avec la MINUSMA, dont un contingent de plusieurs centaines de militaires est déployé en permanence à Tessalit.
Ce transfert s’inscrit dans le cadre du partenariat de combat qui lie les forces françaises et les forces maliennes. Ainsi, les unités maliennes et françaises se sont entraînées ensemble pendant plusieurs semaines pour partager leurs savoir-faire et préparer la pleine prise en compte de l’emprise par une compagnie renforcée des FAMa. Différentes procédures de réassurance ont notamment pu être mises en œuvre. Des opérations de réassurance sont d’ailleurs planifiées dans les prochaines semaines.
Comme à Kidal, cette nouvelle étape dans l’adaptation du dispositif militaire français dans la bande sahélo-saharienne a été conduite dans de très bonnes conditions de dialogue avec les forces partenaires. Elle n’a pas rencontré de difficultés particulières.
Pour finaliser ce transfert, la Force Barkhane a conduit, entre le 13 et le 15 novembre, 12 rotations d’A400M, pour désengager près de 190 tonnes de fret dont 18 véhicules. 2 A400M ont été engagés dans cette manœuvre aérienne.
AFRIQUE– AFRIQUE CENTRALE
Le partenariat mis en œuvre par les Éléments français au Gabon (EFG) avec le Tchad est solide et ancien. Particulièrement dynamique, il s’inscrit dans le cadre de projets structurants : développement de la composante blindée (cession de 9 ERC 90 Sagaie en janvier 2021) et amphibie (projet ARCA : Appui au renforcement de la capacité amphibie).
En 2021, les EFG ont conduit une trentaine d’actions de formation au profit de près de 500 stagiaires tchadiens.
Les objectifs de 2020 ont été poursuivis avec effort en particulier sur l’appui au renforcement de la capacité amphibie et l’appui à la montée capacitaire ERC90.
Le projet ARCA, débuté en octobre 2020, est un projet regroupant des domaines de contre-terrorisme et de sécurité intérieure, de formation, d'équipement et d'organisation. Ce projet répond à une des priorités des autorités tchadiennes dans l'acquisition d'une capacité amphibie globale permettant la coordination des actions des différentes composantes des forces de défense et de sécurité dans la zone du lac Tchad. Le bataillon fluvial de la Division des groupements spéciaux anti-terroristes (DGSAT) est l’unité bénéficiaire de ce projet.
MONDE – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), se poursuit et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre Daech, car l’organisation terroriste est entrée dans un combat en réseau, clandestin en dissimulant ses capacités.
La France apporte par ailleurs une action de conseil auprès des forces de sécurité irakiennes afin de contribuer à leur montée en puissance. Au sein du JOCAT (Joint Operations Command Advisory Team), structure conseillant le commandement interarmées des opérations irakien, plusieurs officiers français insérés apportent leurs compétences dans des domaines variés (renseignement, feux, opérations terrestres et aériennes).
MONDE – GAP
Dans le cadre de la coopération militaire franco-indienne, les Forces françaises aux Emirats arabes unis (EAU) ont organisé avec l’Indian Air Force une séquence d’entraînements de haut niveau impliquant les moyens aériens des FFEAU, des Forces françaises à Djibouti (FFDj), des renforts de métropole et la Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul.
Deux missions d’entrainement à des raids conventionnels longues distances avec opposition ont été réalisées les 16 et 17 novembre.
Côté français, 4 Rafale, 1 A330 Phénix déployé depuis la France, et 2 Mirage 2000-5 de la BA 188 de Djibouti ont opéré depuis la base aérienne aux EAU, tandis que les Indiens ont engagé 5 SU 30, 2 Jaguar, 2 Mig 29, 1 IL 78, 1 Awacs.
La FDA a assuré le contrôle aérien des 2 dispositifs.
Ces entrainements participent au renforcement de la coopération avec l’Inde, à la consolidation de l’interopérabilité et de la capacité à conduire ensemble des opérations combinées de haut du spectre, en intégrant des moyens aériens avec un moyen naval de premier rang.
MONDE – GAP – OPÉRATIONS MARITIMES
La Frégate multi-missions (FREMM) italienne Martinengo patrouille actuellement dans le golfe Arabo-Persique où elle assure la surveillance de navires marchands. La FREMM sera en escale du 20 au 21 novembre à Doha.
Un avion de patrouille maritime français Atlantique 2 (ATL2) est arrivé le 15 novembre sur la Base aérienne 104 (BA104) des FFEAU. Un premier briefing pour le détachement a été réalisé par le Force Head Quarter (FHQ) le 16 novembre, permettant dès le 17 novembre le premier vol d’intégration à AGÉNOR. L’aéronef intègre l’opération jusqu’au 15 décembre.
Enfin, des officiers norvégiens sont arrivés au sein du FHQ d’AGÉNOR. Il s’agit du premier contingent de militaires norvégiens dans le cadre d’une contribution permanente qui porte à 9 le nombre de pays participant militairement à l’opération : participation effective de la Belgique, le Danemark, la France, l’Italie, la Grèce et les Pays-Bas ; soutien politique de l’Allemagne et du Portugal.
EUROPE – BASSIN MÉDITERRANÉEN – OPÉRATIONS MARITIMES
Après une première relâche opérationnelle à Larnaca (République de Chypre), la FREMM Auvergne a repris sa patrouille dans le canal de Syrie, en soutien direct de l’opération CHAMMAL. La présence d’un bâtiment de premier rang dans cette région stratégique permet à la France de disposer d'une appréciation autonome de la situation et, plus généralement, de la posture des différents acteurs opérant dans cette région.
Le 12 novembre, l’Auvergne a participé à une activité d’entraînement avec les marines italienne, grecque et chypriote au titre de l’initiative stratégique QUAD méditerranée qui réunit les quatre nations pour la stabilité en Méditerranée orientale. L’Auvergne prendra part, du 22 novembre au 2 décembre, à l’exercice de préparation opérationnelle de haute intensité POLARIS 21 au large de Toulon.
Le Patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Bouan a appareillé de Toulon le 15 novembre pour faire route vers la Méditerranée centrale où il rejoint l’opération EUNAVFOR IRINI jusqu’à mi-décembre. Sa patrouille dans la zone d’IRINI, au large des côtes libyennes, consistera à faire respecter l’embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Libye.
Ce patrouilleur est le 4ème bâtiment de surface français à participer à l’opération EUNAVFORMED IRINI depuis son lancement en mars 2020. La France poursuit également son engagement dans IRINI par des vols de surveillance maritime en F50. Trois ont eu lieu récemment : le 22 octobre, le 10 novembre et ce jour.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – eFP LYNX
Du 9 au 11 novembre, des militaires français et britanniques du battlegroup eFP Estonia, ont participé à l’exercice NORTHERN FROG sur le Central Training Aera (CTA) de Tapa. Près de 800 soldats de l’Estonian Defense League (EDL) étaient présents, pour se préparer aux plans de défense et approfondir les procédés de missions défensifs en cas de conflit majeur. Cette participation est la plus importante depuis 10 ans.
Le détachement français a été mis à contribution afin d’améliorer le réalisme des scénarios de défense en fournissant une force d’opposition.
Du 9 au 15 novembre 2021, le Sous groupement tactique interarmes (SGTIA) français LYNX 11 et un SGTIA britannique ont représenté le battlegroup Estonia lors de l’exercice BOLD AXE rassemblant les pays contributeurs des battlegroup Estonia et Latvia (Pologne, Espagne, Italie, Slovénie, Canada, Lettonie).
Armé pour cet exercice de chars Leclerc, de Véhicules de combat de l’infanterie (VBCI), de Véhicules blindés légers (VBL) et de Véhicules de l’avant blindé (VAB), le détachement français a conduit des phases de combat dans l’objectif d’effectuer des missions d’opposition face au battlegroup Latvia.
L’objectif de l’exercice était de tester les dispositifs de défense et d’attaque des deux forces. Il a permis d’éprouver les procédures entre les militaires français et britanniques et de développer des automatismes.
TERRITOIRE NATIONAL – GUYANE
Mardi 16 novembre 2021, la fusée Véga a mis en orbite 3 satellites du système militaire CERES (Capacité de renseignement électromagnétique spatiale) depuis la base de lancement du Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou.
Près de 300 militaires des armées ont été déployés, ainsi qu’un d’un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA), baptisé « Bubo », pour sécuriser ce lancement. Il a été renforcé par :
- 3 Rafale,
- 1 avion ravitailleur C-135,
- 1 avion Awacs (système de détection et de contrôle aéroporté (E-3F)
A terre, le 9ème Régiment d’infanterie de marine a supervisé le dispositif de protection terrestre Titan. Environ 250 marsouins et 70 légionnaires ont protégé les abords terrestres du CSG en amont et lors du tir.
En mer, le patrouilleur Antilles-Guyane La Résolue a assuré la surveillance des approches maritimes.
TERRITOIRE NATIONAL - RÉSILIENCE
Le MMR poursuit sa mission d’appui en Nouvelle-Calédonie, au sein du Centre hospitalier territorial (CHT) Gaston-Bourret de Nouméa.
Le MMR, déployé depuis le 27 octobre, renforce la capacité de prise en charge de patients souffrant d’une forme grave du Covid-19.
Ce dispositif, armé par 30 militaires-soignants du Service de santé des Armées (SSA) et 8 militaires logisticiens du Régiment médical de l’armée de Terre (RMED), offre une capacité de 5 lits où peuvent être prodigués des soins intensifs.
Par son action, le personnel du MMR a permis au service de réanimation COVID du CHT de Nouméa de ne plus être saturé, en passant sous la barre des 20 patients intubés en réanimation, permettant la reprise des activités programmées de chirurgie.
PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE
L’expérimentation SCORPION XI se tiendra à Mailly du 22 novembre au 10 décembre. Cet exercice tactique de l’armée de Terre, du niveau Brigade interarmes (BIA) et Groupement tactique interarmes (GTIA), s’inscrit dans le cycle de l’expérimentation doctrinale SCORPION initié en 2018.
2800 militaires, dont 250 Belges, seront déployés entre camps militaires de Champagne (Mailly, Mourmelon) et terrain libre.
SCORPION XI a pour but d’évaluer la doctrine provisoire SCORPION.
Dans le cadre de son entraînement en milieu montagne et grand froid (MGF), la 27e brigade d’infanterie de montagne organise l’exercice CERCES 21, qui se déroulera successivement en Savoie (73) entre le massif des Bauges et le massif des Cerces.
Du jeudi 18 au mercredi 24 novembre, près de 1200 soldats de montagne seront engagés dans ce vaste exercice à tir réel.
CERCES est un exercice de haute intensité en milieu des Opérations montagne grand froid (OMGF) comprenant une séquence de tirs réels interarmes en terrain montagneux.
Du 5 au 12 novembre 2021, plusieurs unités de l’armée de l’Air et de l’Espace ont appuyé le Régiment de marche du Tchad (RMT) dans le cadre de l’exercice interarmées HULL 2021.
Durant cet exercice, un A400M Atlas de la 61e escadre de transport de la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy a effectué trois posés d’assaut, de jour comme de nuit, sur une piste préalablement rendue opérationnelle par le 25e Régiment du génie de l’air (RGA).
L’exercice HULL 2021 a permis l’intégration des différentes capacités opérationnelles des deux armées.
Du 3 au 13 novembre 2021, plus de 650 militaires internationaux spécialistes du NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique) se sont rassemblés sur la base aérienne d’Antalya, en Turquie, dans le cadre de l’exercice TOXIC TRIP 2021. Une cinquantaine d’aviateurs, majoritairement issus de la Brigade des pompiers de l’Air (BPA), mais également des Escadrons de sécurité incendie et sauvetage (ESIS) de Villacoublay, Orange et Avord, y ont participé.
Rassemblant 16 nationalités, l’exercice est l’occasion de confronter les procédures d’entraînement. Pendant près de dix jours, différents scénarii ont été joués, impliquant des aéronefs et personnes contaminés, des engins potentiellement explosifs disséminés, et une structure de Command and Control (C2).
Cet exercice interallié vise ainsi à entraîner les forces aériennes de l’OTAN et à vérifier l’interopérabilité des matériels et des procédures entre les différents pays.
Du 18 novembre au 3 décembre 2021, les armées (Marine nationale, armée de Terre et armée de l’Air et de l’Espace) conduisent un exercice de préparation au combat de haute intensité à dominante maritime : POLARIS 21 (Préparation opérationnelle en lutte aéromaritime, résilience, innovation et supériorité).
POLARIS 21 fédère les partenaires de la France autour d’actions de combat du haut du spectre et de l’attachement à la liberté de navigation, notamment en Méditerranée.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA
