Monsieur le ministre des affaires étrangères
Monsieur le secrétaire d’Etat chargé des transports,
Mesdames et Messieurs,
Vous le savez, l’engagement des moyens militaires français présents au Mali et au Niger a permis de localiser l’épave du vol AH 5017 dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 juillet. Je ne reviendrai pas sur la phase des recherches qui vous a été présentée en détail par le ministre de la défense vendredi après-midi.
Dès que j’ai reçu le compte rendu de la localisation de la zone d’accident, j’ai ordonné aux soldats de la force Barkhane de prendre toutes les mesures permettant d’une part, d’assurer la sécurité du site et, d’autre part, de faciliter les premières constatations, notamment en envoyant un médecin et un gendarme sur place. C’est la rapidité de cet engagement, qui nous a également permis de retrouver très vite les deux boîtes noires.
Depuis, nous avons assuré l’acheminement des spécialistes du bureau enquête et analyse et de leur matériel, de la France jusqu’à la zone d’accident.
Partis de la base aérienne de Villacoublay vendredi soir, ils se sont posés sur la plateforme de Gao au Mali samedi matin, avant d’être transportés par hélicoptère sur la zone de l’accident. Ils sont présents sur place depuis samedi à 14h00 (heure française).
Les conditions de travail sur place sont difficiles.
Située dans une région semi-désertique et extrêmement chaude, la zone de l’accident est par ailleurs très isolée. 150 km séparent GOSSI de GAO, soit environ 2 à 3 heures de route. Entre GOSSI et la zone de l’accident, il faut encore parcourir 80 km, dont 60 de piste et 20 de tout-terrain. Je tiens à noter que le premier convoi qui a rejoint la zone a mis près de 8 heures pour couvrir cette distance.
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Au moment où je vous parle, 170 soldats français sont présents sur le lieu de l’accident aux côtés de l’armée malienne et des forces de l’ONU. Dans les heures qui viennent un poste de commandement de la MINUSMA sera déployé sur place. Au total ce sont donc près de 330 militaires de tous pays qui seront présents ce soir.
Quelles sont nos missions sur place ?
Première mission : Nos soldats sécurisent les lieux. Il s’agit avant tout de préserver l’intégrité de la zone de l’accident, mais aussi d’assurer la sécurité des enquêteurs.
Cette région n’est pas une zone d’affrontements directs, mais elle est cependant connue pour être une zone d’insécurité. C’est pourquoi, nous recommandons fermement de ne pas tenter de s’y rendre par la route.
Seconde mission : Nos forces soutiennent les opérations d’enquêtes et de recherche des dépouilles. Dans cette zone isolée, nous avons déployé une base logistique avancée à GOSSI et mis en place des moyens de commandement et de vie sur le lieu de l’accident. Nous assurons le soutien logistique des enquêteurs français, ainsi que de leurs confrères maliens, algériens et espagnols.
Nous avons pour cela établi une boucle d’approvisionnement depuis GOSSI pour permettre les ravitaillements en eau, en vivre et en carburant.
Un convoi de la force BARKHANE composé de véhicules spécialisés en logistique et de 30 militaires est arrivé en fin de matinée pour apporter les compléments indispensables : matériel de vie en campagne, 2 500 rations de combat, 23 000 litres d’eau, des moyens de transmissions, un engin du génie de type tractopelle et des moyens frigorifiques.
En fin d’après-midi, 200 militaires français seront donc présents sur le site de l’accident.
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Comme vous le voyez, les moyens militaires sont pleinement mobilisés pour faciliter le travail des spécialistes présents sur zone, afin que toute la lumière soit faite sur ce drame.
Parce qu’ils sont parfois confrontés à la disparition brutale de leurs camarades militaires, les soldats français mesurent pleinement la douleur et les attentes des familles de victimes.
Ils sont totalement investis dans cette mission avec détermination et dévouement.
Je vous remercie.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense