Le CEMA au cœur du forum de Dakar pour « construire une paix d’avance »

Autorités politiques, militaires mais aussi acteurs de la société civile, du milieu économique et du développement, tous étaient réunis dans ce forum qui constitue une échéance majeure du dialogue régional et international initié au lendemain du Sommet de l’Elysée (décembre 2013). Face à l’insécurité grandissante occasionnée par une menace terroriste qui ne connaît plus de frontières, l’objectif était de faire le point sur les actions envisagées pour forger une réponse collective et durable.

Ainsi, le général de Villiers a participé à la table ronde réunissant les chefs d’état-major des armées africains et partenaires autour du thème : « Quelles réponses des forces de défense et de sécurité face aux nouveaux défis sécuritaires ». Lors de son intervention, il a tenu à rappeler que pour être efficace, la réponse militaire devait être conçue dans une approche sécuritaire globale : « Vous le savez, une réponse limitée au seul engagement militaire ne permettra jamais de traiter une crise en profondeur et définitivement. Autrement dit, gagner la guerre ne suffit pas à gagner la paix ». Aussi, le forum de Dakar constitue une enceinte unique où « les mondes de la sécurité et du développement se rencontrent et échangent pour construire une réponse globale ».

Après avoir évoqué l’état de la menace et ses évolutions dans le Sahel, le CEMA a insisté sur l’importance des coopérations transfrontalières, transnationales et multilatérales. Il a ainsi fait référence aux actions menées par ses partenaires africains du G5 Sahel et du lac Tchad pour lutter contre les groupes armés terroristes. A ce titre, seize opérations militaires conjointes transfrontalières ont déjà été conduites dans le cadre du G5 sahel a-t-il indiqué, le plus souvent avec l’appui de la force Barkhane. De même, il a souligné la coopération engagée par les pays riverains du golfe de Guinée pour lutter contre l’insécurité maritime, en lien avec la France – notamment l’opération Corymbe – et les autres partenaires membre du « processus de Yaoundé ». Enfin, le CEMA a rappelé la complémentarité des coopérations engagées dans le domaine opérationnel, évoquant le rôle essentiel des force prépositionnées, et celles dans le domaine structurel à travers notamment le travail accompli dans le cadre des écoles nationales à vocation régionale (ENVR).

C’est avec détermination et optimisme que le CEMA a achevé son discours : « Continuons à conjuguer nos volontés et nos actions sur le continent africain, pour construire ensemble une paix d’avance. »

A l’issue de cette séance plénière, le général de Villiers s’est entretenu en tête à tête avec ses homologues sénégalais et nigérian avant d’assister à l’allocution de monsieur Le Drian et au discours de clôture du président sénégalais, monsieur Macky Sall.

Repère :

Suite au Sommet de l’Élysée sur la Paix et la Sécurité en Afrique, organisé à Paris en décembre 2013, les pays de l’Union Africaine et leurs partenaires internationaux, ont décidé d’organiser chaque année au Sénégal un forum informel sur ces sujets. Environ 400 personnes en majorité des experts de haut niveau participent à sa troisième édition, afin d’échanger sur le thème « L’Afrique face à des défis sécuritaires : regards croisés pour des solutions efficientes ». Pendant deux jours des discussions et des débats doivent amener à une meilleure compréhension des enjeux et à des propositions de nouvelles actions à mener pour contribuer au renforcement de la paix et de la sécurité sur le continent africain.