État-major des armées
Le 6 février 2020, le colloque annuel de pensée militaire de l’armée de Terre, organisé par le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement, s’est tenu à l’École militaire à Paris. Cette journée a été l’occasion pour des civils et militaires de se retrouver pour débattre des qualités nécessaires au chef opérationnel dans un contexte de retour des combats de haute intensité. Appuyé sur les témoignages des acteurs des opérations et sur l’expertise de spécialistes civils de haut niveau, l’objectif de ce colloque était d’animer la réflexion sur les défis auxquels le chef de demain devra faire face. A cette occasion le général d’armée François Lecointre, chef d’état-major des armées (CEMA), a prononcé une allocution lors de la conférence inaugurale sur la place du Chef tactique face à la haute intensité.
Le général Lecointre a rappelé que la conflictualité décrite dans la Revue stratégique de 2017, n’était pas seulement confirmée, mais accélérées. Il ne s’agit plus de savoir si cela va arriver, mais plutôt quand et comment cela va se produire.
« Les chefs tactiques seront toujours les cadres de contact qui entreront en guerre, porteront les armes avec leurs unités et défendront la Nation, dans la durée. […] Il faudra toujours ces meneurs d’hommes formés, entraînés, veillant à la discipline et favorisant la cohésion de l’unité. […] Ces chefs ne sont pas le seul produit des écoles de formations militaires. Ils sont le fruit d’une éducation familiale, d’une instruction intellectuelle et d’une conscience éveillée aux valeurs républicaines et à la notion de bien commun. […] Ces chefs développent ensuite à l’instruction puis avec leurs unités un courage, individuel et collectif. […] Ce courage du chef se communique par l’exemplarité et le souci de ses subordonnés. » a souligné le CEMA.
Le général a ensuite évoqué le fait qu’il faudra que demain, ces chefs tactiques soient plus agiles et vifs intellectuellement pour conserver l’initiative, appréhender la menace et devancer l’adversaire. Ils devront aussi se montrer encore plus respectueux de l’éthique militaire, alors que le recours désinhibé à la violence semble se répandre dans nos sociétés. Le chef tactique apparaîtra comme le premier garant, en qualité de cadre au contact, du respect des droits inaliénables de tout être humain.
Pour conclure, le CEMA a précisé que le chef tactique devra invariablement discerner au combat, avec caractère et bon sens, garder l’initiative, avec son unité de combat soudée, en intégrant toujours davantage d’éléments pour inscrire son action dans les intentions de son propre chef.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère des Armées
