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Portrait croisé d’une apprentie et de sa tutrice à l’atelier industriel de l’aéronautique d’Ambérieu-en-Bugey

Mise à jour  : 19/07/2021 - Direction : DICOD

Au sein de la division métrologie, Karine, responsable technique du Comité français d’accréditation (COFRAC), était cette année la tutrice de Dayina, étudiante en master 2 instrumentation, contrôle et management des systèmes. Focus sur un binôme scientifique au féminin. 

                          

Au sein de la division métrologie, Karine, responsable technique du Comité français d’accréditation (COFRAC), était cette année la tutrice de Dayina, étudiante en master 2 instrumentation, contrôle et management des systèmes. Focus sur un binôme scientifique au féminin. 

Pourriez-vous revenir sur vos parcours respectifs ? 

Karine : Militaire pendant 27 ans, j’étais à l’origine mécanicien avionique. J’ai été affectée sur plusieurs bases : Mont-de-Marsan, Reims puis l’atelier industriel aéronautique (AIA) d’Ambérieu-en-Bugey où j’ai découvert la métrologie. Comme ce n’est pas une spécialité militaire, tout était à apprendre et ça m’a beaucoup plu ! D’abord opérateur, j’ai pris le poste de suppléant technique COFRAC (voir encadré). J’ai ensuite fait les démarches pour redevenir civil. Cela n’a pas été simple mais j’ai finalement obtenu le poste de responsable technique COFRAC, que j’occupe depuis 2017.

Dayina : J’ai 23 ans et je suis originaire du Congo. Venue en France pour poursuivre mes études après un bac scientifique puis une licence en physique, j’étais, cette année, étudiante en master 2 instrumentation, contrôle et management des systèmes à l’université d’Orléans.

Pourriez-vous nous présenter votre environnement de travail ? 

K. : Dans notre laboratoire, nous possédons les étalons de référence du ministère des Armées dans le domaine de la métrologie électrique. Pour faire simple, il s’agit d’une pyramide : il y a les étalons nationaux, auxquels sont directement raccordés les appareils du laboratoire. Sur ces derniers, nous raccordons les étalons des ateliers et des remorques mobiles de l’AIA, qui permettent enfin d’étalonner tout le matériel du ministère des Armées.

D. : J’avais un projet principal qui s’étalait sur les 12 mois de ma deuxième année de master. Il consistait à mettre en place un nouveau banc d’étalonnage en tension continue, avec pour objectif d’automatiser les mesures pour gagner en productivité.

           

            

Pourquoi avoir fait le choix de l’apprentissage ? 

K. : Ayant moi-même un niveau bac + 2, c’est mon ancienneté sur le poste qui m’a permis de devenir sa tutrice. Cet échange m’apporte donc des connaissances générales et me permet de travailler ma pédagogie au quotidien. C’est enrichissant et ça me permet de voir autre chose.

D. : À l’issue de ma licence, je souhaitais poursuivre sur une formation professionnelle pour acquérir de l’expérience : les recruteurs préfèrent les étudiants qui ont fait de l’apprentissage parce qu’ils ont déjà l’habitude d’être en entreprise. Cela m’ouvre les portes du marché de l’emploi. Le secteur aéronautique m’attirait et je trouvais intéressant de faire mon stage dans cette « entreprise » peu conventionnelle qu’est le Service industriel de l’aéronautique (SIAé). J’avais un peu peur du côté militaire en arrivant, mais la manière de travailler est finalement assez similaire à celle d’une entreprise du privé. Avant ça, je n’imaginais pas qu’il y avait du personnel civil dans l’armée. 

Quels conseils donneriez-vous à une personne souhaitant se lancer dans l’apprentissage ? 

K. : Il faut préparer au maximum l’arrivée de son apprenti. En amont, les tuteurs bénéficient d’une formation pour devenir maître d’apprentissage mais cela n’apporte pas tout : il faut aussi bien travailler le sujet qui sera donné à l’étudiant.

D. : Il faut se fixer des objectifs, mettre en application ce que l’on sait faire et apprendre au maximum. Il ne faut pas oublier que l’on est là pour apprendre. On met nos compétences au service de notre environnement professionnel. Dans le même temps, les enseignements professionnels viennent compléter nos acquis. 

Comment vous projetez-vous dans l’avenir ? 

K. : Je suis passée civile pour pouvoir rester à mon poste car je souhaite faire évoluer mon laboratoire. Peut-être qu’un jour je reprendrai un apprenti. 

D. : Je suis en fin de cycle et je prévois de travailler en métrologie. J’affectionne particulièrement ce domaine peu connu du grand public. J’apprécie le fait d’être le garant de la mesure et de m’assurer que les appareils transmettent les bonnes valeurs. Ces tâches très lourdes me tiennent à cœur. 

        

Le COFRAC, Comité français d’accréditation, est une association chargée de l’accréditation des laboratoires, organismes certificateurs et d’inspection, notamment pour la norme internationale ISO/CEI 17025 qui spécifie les « exigences générales concernant la compétence des laboratoires d'étalonnages et d'essais ». 

                                                 

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Sources : Armée de lair et de lespace
Droits : Armée de lair et de lespace