Pour la 7eannée consécutive, les étudiants de l’INSEEC, grande école de commerce, ont participé à une période militaire découverte à l’école nationale des sous-officiers d’active (ENSOA). Après une sélection médicale et sportive, 37 jeunes volontaires se sont rendus à Saint-Maixent, pour tester leur leadership….
Pour la deuxième soirée au bivouac sur la zone d’exercice de Panier Fleuri (PFL), la section profite de la chaleur du feu, non sans avoir au préalable participé à la découpe et à la préparation de la viande qu’ils vont faire cuire. Les savoir-faire militaires de la vie en campagne sont abordés et chacun y participe à son niveau. À 22 ans, Philippa Rouquette est en formation à l’INSEEC de Paris. « Il y avait beaucoup plus de volontaires que de places disponibles pour cette PMD. C’est une expérience unique. Je me suis engagée dans un cursus avec un objectif professionnel différent, mais plus je découvre l’univers militaire, plus je le trouve fascinant », confie-t-elle, à la lueur du feu de bois.
Le lendemain, sur le camp d’Avon, la section s’entraîne sur un parcours d’obstacles en zone urbaine. Des cibles cartonnées simulent une présence ennemie, alors que les groupes progressent sur les containers. Ascension d’une échelle, passage d’un toit à un autre à l’aide d’une planche, descente à la corde ou ramper sur quelques mètres, les étudiants enchaînent les épreuves en évitant les zones minées. « Nous développons l’esprit de cohésion et la coordination, explique le major Jean-François Pacôme, instructeur responsable de l’exercice. Chaque année, les étudiants se préparent physiquement pour cette PM, mais ils n’ont aucun vécu militaire. Il ne faut donc pas être trop exigeant avec eux. Sur cet exercice, il n’y a pas de notion de rapidité, ni de prise de risques inutile. Il faut simplement respecter les consignes. »
Au-delà de la découverte du milieu militaire, l’objectif de ce stage est de placer les étudiants en situation de leadership et de prise de décision dans un contexte dégradé et hostile : stress, fatigue, vie en campagne, épreuves physiques. Cette PM permet aux étudiants de développer et renforcer des aptitudes importantes pour de futurs cadres d’entreprises. « Ce ne sont pas des militaires et ils ne sont pas voués à l’être,précise le capitaine Martin Prominski, chef de la section. La situation de commandement est très différente de ce qu’ils connaissent. Ils ont une version très démocratique de la prise de décision et cherchent en permanence l’adhésion du groupe. »Du parcours d’obstacles à la piste d’audace, chaque stagiaire devient tour à tour chef de groupe, jusqu’à l’exercice de synthèse final.
Climat de stress
Fin du troisième jour. Par groupe, la section s’est initiée au franchissement de zone humide à la course d’orientation ou au croquis d’itinéraire. Désormais, à la ferme de La Mêlée et à l’abri du grand bâtiment, c’est l’heure du réconfort. Les réchauds s’allument. Rations et biscuits secs sont partagés dans la convivialité. Mais le repas à peine englouti, c’est le début de l’exercice de synthèse. Suite à des affrontements entre belligérants, la population civile est menacée. Les étudiants, qui appartiennent à une ONG, doivent gérer la situation. La mission peut commencer. Jusqu’à 3 heures du matin, les activités s’enchaînent à un rythme soutenu. Pour atteindre les objectifs fixés, les groupes d’étudiants doivent impérativement passer par quatre ateliers. Arrivé devant un check point, le chef de groupe négocie longuement l’autorisation de passer. Une bonne argumentation permet aux étudiants, soulagés, de poursuivre leur chemin. Mais le groupe n’est pas au bout de ses peines, la route à emprunter étant semée d’embûches : il leur faut encore passer par le parcours d’obstacles collectif, puis affronter ensemble la piste d’audace, avant de se jeter à l’eau, en treillis, pour un parcours nautique. A chaque mise en situation, le chef de groupe doit rester calme et remplir la mission malgré la fatigue. Les personnalités se révèlent et nos jeunes étudiants se muent en véritables leaders.
Après quelques heures d’un repos à peine réparateur, les stagiaires doivent à présent mettre en place une structure d’accueil pour venir en aide à la population. Ils ont plusieurs situations à gérer : les flots de réfugiés, les blessés, les bagarres, la détresse, les belligérants qui investissent le camp… et des journalistes anglophones qui, aux moments les moins opportuns, viennent harceler de questions cette ONG abattue et désorganisée.
À 20 ans, Maxence Pautre est en scolarité à l’INSEEC de Bordeaux. « Les mises en situation de la nuit ont été très éprouvantes pour la section, mais nous étions tous très enthousiastes pour remplir la mission qui nous était confiée. Du franchissement d’obstacles, au camp de réfugiés, le scénario était très réaliste et nous avons compris l‘importance des moyens mis en place pour l’organisation de cette PMD, reconnaît-il. « Ici, nous avons découvert l’esprit de cohésion, nous avons appris à nous organiser et à nous satisfaire des moyens mis à notre disposition. Nous nous sommes dépassés collectivement. Il faut encourager ce type d’expérience en milieu militaire. »
Sources : TIm 243
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