Fin juin, les Forces armées en Guyane (FAG) ont conduit une opération de lutte contre la pêche illégale en Guyane. Ce déploiement a permis d’intervenir sur trois tapouilles brésiliennes surprises en action de pêche illégale dans les eaux sous juridiction ou sous souveraineté française. Au bilan, 15.9 tonnes de poissons et 86 kg de vessies natatoires saisies et 12 mois de prison ferme pour certains membres d’équipage.
Conduite sous l’autorité du préfet de Guyane, délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer, cette opération a été marquée par une action aéromaritime emblématique. Les FAG ont effectué un contrôle sur le « KING FISHER 600 ». Il s’agissait d’une tapouille « mère » de 14 mètres de long en action de pêche illégale dans la zone économique française, à 15 nautiques de la côte et à 2 nautiques de la frontière avec le Brésil. Son équipage s’est violemment opposé à la montée à bord de l’équipe de visite du Patrouilleur Antilles-Guyane (PAG) La Résolue.
L’entraînement et la détermination de l’équipe de visite du PAG La Résolue lui ont permis de passer outre cette opposition des marins brésiliens et de réaliser un contrôle des pêches après une phase de sécurisation de l’équipage et du navire. À bord, 5 tonnes de poisson et 40 kilos de vessies natatoires ont été immédiatement appréhendés et rejetés à la mer en raison de leurs mauvaises conditions de conservation.
Le contrôle du « KING FISHER 600 » a été suivi de son déroutement vers Cayenne, ordonné par la Direction de la mer, des fleuves et du littoral (DMFL) de Guyane en lien avec le Centre national de surveillance et de contrôle des pêches (CNSP) installé à Etel (56) en métropole. Le lendemain, la tapouille brésilienne est arrivée au port du Larivot où elle a été mise au sec au moyen d’une grue routière. Après un passage en comparution immédiate, trois marins ont été condamnés à 12 mois de prison ferme et 10 ans d’interdiction du territoire. Les autres membres d’équipage ont fait l’objet d’une procédure d’éloignement et ont été remis à la police pour reconduite à la frontière. Par ailleurs, une ordonnance de confirmation de saisie et de destruction du « KING FISHER 600 » a été mise en œuvre.
Ainsi, l’action conduite sur le « KING FISHER 600 » est particulièrement représentative du continuum mer-terre recherché dans ce type d’opération. Via la mobilisation de tous les services de l’État concernés, il s’agit bien d’assurer la fluidité de l’action depuis la constatation de l’infraction en mer jusqu’à son traitement administratif et judiciaire à terre.[LEM1]
Au bilan, sur l’ensemble de l’opération, ce sont 15,9 tonnes de poisson, 86 kg de vessies natatoires et 6 km de filet qui ont été appréhendés lors du contrôle de deux tapouilles « mères » et d’une tapouille « fille » brésiliennes. Tout particulièrement, la saisie, qui sera suivie de sa destruction, du « KING FISHER 600 » dont 3 marins font l’objet d’une procédure judiciaire, est un signal particulièrement fort envoyé par la France à tous ceux qui pratiquent la pêche Illégale, non déclarée et non réglementée (INN) dans les eaux de la Guyane.
Les FAG et les autres services de l’Etat luttant contre la pêche illicite ont ainsi concentré leurs moyens et leurs efforts pour réaffirmer la souveraineté de la France dans ses eaux face aux pêcheurs illégaux, notamment brésiliens, et sa volonté de préserver la ressource halieutique.
Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites.
Sources : Ministère des Armées
Droits : EMA