BARKHANE : Les chefs des GTD reviennent sur l’opération majeure de leur mandat

Préparée en amont depuis fin mars 2021 par de la collecte de renseignement et des actions de reconnaissance sur le terrain, cette opération a été soutenue par une manœuvre logistique d’envergure. « Nous avons décidé de soutenir les Groupements tactiques désert (GTD) à partir d’un dispositif combinant la mobilité via la réalisation de raids logistiques et la stabilité via la distribution à partir d’un Plot logistique avancé (PLA) sur le camp de Hombori » explique le colonel Marlergue, commandant le GTD logistique Charentes.

Manoeuvrant loin de tout axe avec son GTD Chimère,  le colonel Prodhomme souligne que « l’isolement logistique est indéniablement le plus grand défi qu’a eu à relever le GTD. C’est tout naturellement que nous avons eu recours à un des modes d’actions que nous connaissons bien : la Livraison par air (LPA) ».

Appuyés par les drones et les aéronefs de la Force, les trois GTD (Bison, Douamont, Chimère) et le Groupement commando ont conduit une manœuvre d’enveloppement des massifs montagneux d’Agapathée qui dominent l’ouest de la RN 16. Tenir un terrain aux dimensions consésquentes tout en étant capable de durer dans un environnement exigent a représenté un réel défi pour les unités.

Le colonel Gouvernet, commandant le GTD Bison, précise que « le GTD a été déployé avec un volume inédit sur une superficie largement supérieure à la doctrine d'emploi, sur des élongations et une durée certainement jamais connues depuis l'opération SERVAL ».

 « Les militaires ont su appréhender des conditions climatiques particulièrement difficiles en cette période de l’année au Mali, grâce à leur rusticité, leur endurance et leur intelligence de situation », analyse le lieutenant-colonel Eric, commandant le Groupement commando.

Grâce à l’imprévisibilité et à la rapidité des manœuvres tactiques, la Force a bousculé les Groupes armés terroristes (GAT). Le colonel Camus, commandant le GTD  Douamont explique qu’« il était difficile de connaître et d’appréhender leurs intentions. Nous avons focalisé notre action sur la conquête de leurs ressources et nous avons en permanence alterné nos modes d’actions : fouilles, reconnaissances, harcèlement, à pied, en véhicule, de jour, de nuit…» Cette manœuvre a consisté à asphixier les réseaux de l’ennemi, à dissuader les GAT de poser des Engins explosifs improvisés (EEI) et à détruire les bases logistiques terroristes dans le centre du Gourma. Les GAT n’ont pas cherché à affronter directement les troupes engagées, préférant la fuite au combat de rencontre.

Au bilan, la Force Barkhane a neutralisé plusieurs  GAT et saisi de nombreuses ressources : de nombreuses armes légères, quelques armes collectives, une dizaine d’Éléments explosifs improvisés (EEI), une vingtaine d’ éléments principaux d’EEI, de nombreuses motos et une centaine d’équipements de communication. Pour le colonel de Boysson, commandant le Groupement de transmissions (GTRS), « le défi de tous les jours est de trouver une solution à l’équation mêlant l’impératif quotidien de maintien des liaisons, la très haute technologie militaire, la mobilité permanente et la dynamique des actions de combat et le caractère dantesque du terrain et de la météo. Le retour d’expérience de cette opération sera utile à l’évolution de nos modes d’organisation, de nos équipements et de notre entrainement ».

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.