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Point de situation des opérations du 20 au 26 août.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Ces dix derniers jours, la Force Barkhane a été confrontée à plusieurs reprises à des Groupes armés terroristes (GAT). Ces actions ciblées ont permis de desserrer l’emprise des GAT dans le Liptako.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Différents renseignements ont permis de caractériser un nœud logistique d’un groupe armé appartenant l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) au sud d’In Delimane, dans la vallée de Dangarous, révélant des cinématiques suspectes allant
jusqu’au Niger.
Une première frappe le 17 août, par un Reaper Block 5, a permis de neutraliser plusieurs membres d’un GAT provenant du site observé.
Une opération aérienne et terrestre a ensuite été engagée pour fouiller ce nœud logistique et les caches associées. Un sous-groupement commando a été héliporté sur zone, appuyé et renseigné dès son arrivée par des drones Reaper, pendant que des hélicoptères Tigre et Gazelle assuraient la protection rapprochée. Une patrouille de M2000 était également en appui. Les commandos ont intercepté deux individus armés à moto qui ont engagé le combat et qui ont été neutralisés. Après l’extraction du groupe commando, les M2000 ont frappé quatre caches utilisées par les GAT pour préparer leurs futures attaques.
Le 23 août, une opération aéroterrestre a été menée à l’ouest de la ville d’Ouatagouna, contre les GAT auteurs d’exactions contre la population le long de la RN 17.
Après une manœuvre de renseignement, une patrouille d’Hélicoptères de reconnaissance et d’attaque (HRA) composée d’un Tigre et de deux Gazelle a détecté un rassemblement suspect à l’ouest de Labbezanga, sur la frontière malo-nigérienne. Un sous-groupement commando a alors été déposé sur la zone par trois Caïman escortés d’un Tigre. Après avoir pris contact avec ce GAT et après les tirs de sommation des commandos, les individus ont engagé le combat. Un deuxième sous-groupement commando a alors été engagé. Plusieurs membres du GAT ont été neutralisés ou capturés puis remis aux autorités compétentes.
Du 20 au 23 août, une opération menée par la Task Force Takuba en coopération avec deux sections de l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) n°4 des FAMa a permis de harceler les groupes armés terroristes dans la
région de Tin Hama. L’ULRI n°4 est la plus ancienne et la plus expérimentée des unités maliennes formées par la Force Barkhane. Elle a montré toute sa compétence tactique dans les missions de reconnaissance, de bouclage de zone et de ratissage.
Du 10 au 17 août 2021, le Groupement tactique désert (GTD) Tigre a conduit une mission conjointe de contrôle de zone aux abords de la route nationale 16 entre Gossi et Adiora. Pour la deuxième fois, cette mission a été coordonnée et conduite avec des sections FAMa de l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention n°5 (ULRI 5). En dépit de conditions d’engagement difficiles, la Force Barkhane et les FAMa ont mené avec succès des opérations de reconnaissance, de harcèlement et de sécurisation.
Des sections françaises et maliennes ont été binômées tout au long de cette opération, afin de partager leurs compétences, de renforcer le partenariat de combat et de continuer à développer l’interopérabilité entre les deux armées.
Durant cette mission, le GTD Tigre a été appuyé par des moyens aériens. En effet, outre l’appui fourni tout au long de la mission par le GTD aérocombat Hombori, les troupes engagées au sol ont bénéficié d’une livraison par air de vivres (eau et rations de combat) et de carburant le 15 août. Ce même jour, renseignées par des Hélicoptères de reconnaissance et d’attaque (HRA), les unités engagées au sol ont collecté du renseignement d’intérêt pour la suite des opérations.
Au bilan, les reconnaissances ont permis d’intercepter des motos et de conduire des fouilles d’opportunité en appui des FAMa. Cette opération a démontré la pertinence des actions conjointes menées avec les FAMa et le bon niveau tactique atteint par ces derniers. Les forces engagées ont empêché l’ennemi de se coordonner et de mener des actions dans la zone des opérations.
Du 1er au 17 août 2021, le Groupement tactique désert (GTD) logistique Taillefer a conduit un convoi terrestre sur plus de 1 000 km au cœur du désert malien entre Gao et Tessalit.
Lors de cette opération, un sous groupement logistique a conduit des missions de reconnaissance d’axe et d’escorte ainsi que l’acheminement et l’évacuation de fret pour la Plateforme désert relai (PfDR) de Tessalit. Une quarantaine de véhicules militaires et près de 200 combattants logisticiens ont acheminé 200 m3 de carburant et 35 porte-conteneurs, appuyés par le GTD Roc Noir sur la première partie de l’itinéraire puis par le GTD aérocombat Hombori XVIII. Le sous-groupement logistique a pu compter sur le renfort de plusieurs groupes spécialisés, notamment, dans la lutte contre les engins explosifs improvisés (EEI) qui ont décelé et relevé un EEI sur l’itinéraire de retour à Gao évitant ainsi une attaque contre le convoi et la mise en danger de la population.
Du 12 au 17 août 2021, le Groupement tactique désert (GTD) Roc Noir a conduit une mission conjointe de contrôle de zone dans la région d’Almoustarat. Cette mission a été coordonnée et conduite avec la 2e section de la 624e Compagnie d’intervention rapide (CIR) des forces armées maliennes (FAMa).
La Force Barkhane et les FAMa ont ainsi conduit des opérations de reconnaissances d’axes et des actions de surveillance afin de déceler toute action des groupes armés terroristes (GAT) dans la zone. Une des missions des troupes engagées a été d’appuyer le franchissement d’un convoi du groupement tactique désert (GTD) Taillefer. Les moyens interarmes engagés lors de cette opération ont permis de détecter en amont les menaces d’attaques de groupes armés terroristes contre la Force.
L’unité FAMa engagée, basée à Bourem et accompagnée d’un détachement de liaison de la Force Barkhane, a été incluse avec succès dans la manœuvre du sous-groupement. Un maillage complet et efficace de la zone a été mis en place par les soldats maliens grâce à leur connaissance fondamentale du terrain. Leur action lors de cette opération a accru sensiblement l’empreinte au sol de la Force et a contribué à renforcer le partenariat de combat entre unités françaises et maliennes. Les savoir-faire et le professionnalisme de cette unité malienne très aguerrie ont été unanimement reconnus par leurs partenaires français.
AFRIQUE – CORYMBE
Le Patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Ducuing s’est amarré le 16 août à Dakar, point de départ de l’opération CORYMBE.
L’escale a débuté par la rencontre entre le contre-amiral Oumar Wade, chef d’état-major de la Marine du Sénégal, et le capitaine de corvette Renan Paillereau, commandant le PHM. À la suite de ces échanges, une formation à l’emploi du lance-missile SIMBAD, système qui équipera les nouveaux patrouilleurs sénégalais, a été délivrée au profit de trois officiers de marine sénégalais sur le PHM. En parallèle, les marins de la station navale des Éléments français au Sénégal (EFS) ont apporté un soutien logistique au patrouilleur français, permettant à l’équipage d’être pleinement disponible et paré à toutes les missions qu’il sera susceptible de conduire durant son déploiement dans le golfe de Guinée.
Une fois appareillé, le Commandant Ducuing a rejoint le bâtiment sénégalais Kedougou pour une patrouille SAGNE (mission de surveillance des pêches et de lutte contre les pollutions) conjointe, suivi d’un entraînement mutuel d’évolutions tactiques.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), se poursuit et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre Daech, car l’organisation terroriste est entrée dans un combat en réseau clandestin en dissimulant ses capacités.
La France apporte par ailleurs une action de conseil auprès des Forces de sécurité irakiennes afin de contribuer à leur montée en puissance. Au sein du Joint Operations Command Advisory Team (JOCAT), structure conseillant le commandement interarmées des opérations irakien, plusieurs officiers français insérés apportent leurs compétences dans des domaines variés (renseignement, feux, opérations terrestres et aériennes).
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le général de brigade aérienne Vincent Coste, Senior national representative de niveau opératif (SNR-O) de l’opération CHAMMAL, s’est rendu sur la Base aérienne projetée (BAP) au Levant du 16 au 18 août. Cette visite lui a permis
d’échanger directement avec les militaires déployés afin de mieux appréhender les défis relevés quotidiennement par le personnel dépendant de la BAP.
Au sein du détachement Rafale, le SNR-O a pu constater la plus-value opérationnelle du standard F3-R et notamment du pod de désignation laser TALIOS pour les missions de défense aérienne, d’appui feu et de renseignement.
Cette première visite du général Coste sur la BAP au Levant, depuis sa prise de fonction fin juillet, lui a permis de mesurer l’étendue des missions des militaires français au Levant ainsi que leur engagement sans faille dans la lutte contre Daech.
AFGHANISTAN – APAGAN
Face à la dégradation de la situation sécuritaire, les Armées ont lancé, à la demande du Président de la République, une opération d’évacuation de ressortissants en Afghanistan.
Cette opération, nommée APAGAN, est menée en étroite coordination avec le ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Du 19 au 25 août, 16 rotations supplémentaires d'A400M et de C130 ont pu être réalisées entre les Émirats arabes unis (EAU) et l’Afghanistan permettant de mettre en sécurité plus de 2000 personnes. Au total, depuis le début de l'opération le 15 août, plus de 2 500 personnes ont été évacués de Kaboul par le pont aérien mis en place par des moyens militaires.
A Abou Dabi, tous les ressortissants sont accueillis et hébergés au sein des Forces françaises aux EAU (FFEAU). Ils sont ensuite transportés vers la métropole par des avions de transport stratégiques de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE). Du 19 au 25 août, 9 vols d'Abou Dabi vers l'aéroport Roissy Charles de Gaulle ont eu lieu.
Le 23 août, Florence Parly, ministre des Armées, et Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, ont visité la Base aérienne (BA) 104 des Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU).
Au cours de cette visite, où la presse était conviée, le dispositif d’accueil des ressortissants français et étrangers et des réfugiés afghans leur a été présenté. Les ministres ont également eu l’occasion de s’entretenir avec le personnel de la base et de renfort des FFEAU qui œuvrent sans relâche pour accueillir et prendre en charge ces personnes dans le besoin.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – eFP ESTONIE
Le Sous groupement tactique interarmes LYNX 10 a clôturé la semaine dernière son cycle d’entraînement au combat de haute intensité à l’occasion du Live Fire Exercise mené du 17 au 19 août sur le camp militaire d’Adazi, en Lettonie. Cette campagne de tir, qui a mobilisé environ 200 militaires français et plus de 50 véhicules, a permis au contingent français de tirer plus de 10 000 munitions de tous calibres en l’espace de trois jours.
Ayant atteint sa pleine capacité opérationnelle dans le domaine du combat de haute intensité, le SGTIA LYNX 10 assure depuis le 20 août la prise d’alerte de la Vanguard Combat Team (VCT) au sein de la 1re brigade d’infanterie estonienne pour une durée de 6 semaines. Dans le cadre de cette alerte, assurée alternativement par les contingents français et britannique pour le Battle group Estonia, le SGTIA LYNX pourrait être engagé avec un préavis de six heures en cas de menace sur le territoire estonien.
Le contingent français déployé en Estonie a par ailleurs reçu cette semaine la visite du général d’armée Pierre Schill, Chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT). Le 24 août, le CEMAT a rencontré à Tallinn M. Eric Lamouroux,
ambassadeur de France en Estonie, M. Kulti Salm, Secrétaire permanent à la défense estonienne, et le lieutenant-general Martin Herem, commandant des Forces de défense estoniennes. Le CEMAT s’est ensuite rendu le 25 août au camp de Tapa pour y rencontrer les militaires français et britanniques de l’eFP-BG Estonia, où il a notamment assisté à une démonstration statique des savoir-faire des différentes unités.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les Armées poursuivent leur engagement dans la mise en œuvre de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Sur le front de la vaccination, les Armées contribuent à la mise en œuvre de plusieurs centres de vaccination :
- Le Service de santé des armées (SSA) assure la vaccination du public au sein des Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Percy (Clamart) et Clermont Tonnerre (Brest) ;
- À Dijon et Mérignac, les Armées assurent l’accueil, le filtrage, la direction et le soutien logistique de Pôles militaires de vaccination (PMV).
Au 25 août, plus de 1 010 000 Français ont reçu une dose de vaccins au sein des HIA ou des PMV.
Le soutien médical et logistique des Armées se poursuit en Martinique. Depuis le 1er août 2021, un module militaire de réanimation (MMR) est déployé au Centre universitaire (CHU) pour épauler le personnel soignant face à la forte tension
épidémique de Covid-19. Ce dispositif armé par 79 militaires du Service de santé des armées (SSA) et du régiment médical de l’armée de Terre offre désormais une capacité de 20 lits de réanimation, et sont actuellement tous occupés. Aux côtés des soignants militaires et du matériel projeté depuis l’Hexagone, les Forces armées aux Antilles renforcent également la pharmacie et les entrepôts du CHU de Martinique depuis le début du mois d’août avec une dizaine de militaires.
Face aux difficultés du Centre hospitalier universitaire (CHU) de la Guadeloupe pour absorber l’afflux massif de patients atteints de la COVID-19 durant cette quatrième vague, la préfecture a demandé le concours des Forces armées aux Antilles (FAA) pour renforcer les équipes médicales. Depuis le 24 août, une quinzaine de militaires sous contrôle opérationnel des FAA, essentiellement issus du Régiment du service militaire adapté (RSMA) de la Guadeloupe, sont présents quotidiennement pour aider le personnel soignant à déplacer et brancarder les patients au sein des services COVID.
Sources : Ministère des Armées
Droits : EMA
