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[Vidéo] Entretien avec le chef du commandement des opérations spéciales

Mise à jour  : 18/11/2016 - Auteur : Eléonore Krempff - Direction : DICoD

Entre nouvel emploi des forces, intégration d’unités et esprit d’innovation, le contre-amiral Laurent Isnard, commandant les opérations spéciales depuis septembre 2016, fait le point sur les transformations en cours au sein du commandement des opérations spéciales (COS).

Créé en 1992 par le ministre de la défense d’alors, Pierre Joxe, à la lumière des insuffisances constatées lors de la guerre du Golfe, le commandement des opérations spéciales (COS), organisme interarmées placé directement sous les ordres du chef d’Etat-Major des armées (Cema), est actuellement en pleine évolution. Bien plus qu’une augmentation des moyens -la loi de programmation militaire 2014-2019 faisant notamment passer les effectifs du COS de 3 000 à 4 000 hommes d’ici à 2019-, c’est un véritable système de forces spéciales qui a été mis en place. Pour en parler, la rédaction a rencontré le contre-amiral Laurent Isnard, commandant les opérations spéciales (G-COS) depuis septembre 2016.

Jusqu’alors dédiées à des missions de réaction immédiate et ponctuelle, les unités du COS sont-elles aujourd’hui également utilisées de façon plus permanente dans un dispositif complet d’anticipation et de coopération ?

Contre-amiral Laurent Isnard : l’action coup de poing seule n’est pas suffisante. Si nous ne façonnons pas l’environnement de manière plus large, le problème ne sera réglé que momentanément. Nous réalisons donc d’abord du renseignement afin de donner une appréciation stratégique au chef d’état-major des armées. Puis, en fonction des objectifs fixés, nous bâtissons des actions sur plusieurs semaines, mois ou années. En parallèle, nous développons une approche globale en effectuant de la formation et du conseil auprès des unités partenaires, que nous faisons monter en gamme, comme c’est le cas en Irak. Nous leur passons en quelque sorte le relais pour qu’elles poursuivent le travail après notre départ. 

Les unités spéciales, même si elles ont la capacité à intervenir seules, travaillent régulièrement avec les unités conventionnelles. Un partenariat qui tend à se renforcer ?

Contre-amiral Laurent Isnard : je suis convaincu de l’opportunité du travail interarmées et interallié comme c’est actuellement le cas dans la bande sahélo-saharienne. Le groupement des forces spéciales qui y est déployé, rassemble des personnels provenant de plus de quarante unités différentes. Elles comptent des équipes renseignement, des équipes action, des “hélicoptéristes”, du personnel de la Direction du renseignement militaire et de différents services français et alliés réunis, pour identifier les terroristes et les intercepter. Les moyens que nous utilisons ne sont pas forcément propres aux forces spéciales. Après avoir obtenu du renseignement d’origine électronique ou humaine, nous utilisons par exemple des drones de l’armée de l’air pour localiser les terroristes, avant de lancer une intervention sur le terrain. Il s’agit d’une seule et même équipe qui remplit une mission spéciale.

« Tout en étant hyperspécialisés, nous devons être capables de conserver une vision d’ensemble et de penser différemment.»

En plus de cette dimension interarmées très intégrée, l’outil possède également un formidable potentiel d’innovation et de dynamisme !

Contre-amiral Laurent Isnard : je développe l’idée de fonctionner un peu comme une start-up. Lorsqu’on nous demande de faire autrement, il faut être capable à la fois de comprendre ce qu’il se passe, d’identifier le besoin et de trouver une solution innovante qui ne soit pas redondante avec ce que font les unités conventionnelles. Tout en étant hyperspécialisés, nous devons être capables de conserver une vision d’ensemble et de penser différemment.Il est donc important de connaître et suivre les nouvelles techniques comme les matériels précurseurs, pour savoir comment nous pourrions les utiliser et les adapter à notre emploi. Nous devons pour cela être ouverts, établir un réseau, connaître les gens, et savoir saisir les opportunités. Ce sera sans conteste le cas à Souge, fin mars 2017 au prochain salon Sofins (Special Operation Forces Innovation Network Seminar).

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Sources : Ministère des Armées