Deuxième acteur culturel de l’État après le ministère de la Culture, le ministère des Armées conserve un vaste patrimoine culturel (fonds d’archives, collections des musées, bibliothèques, patrimoine monumental et mobilier…) qu’il entretient et valorise afin de permettre au plus grand nombre d’y avoir accès et, à travers lui, de mieux faire comprendre les enjeux passés, présents et à venir de l’institution militaire. Dans cette perspective la Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) développe, en partenariat avec de prestigieuses maisons d’édition, une politique de publications, inscrites au cœur de la politique culturelle et de mémoire. Depuis 2010, 120 ouvrages ont déjà été coédités. Parmi ces partenaires, le ministère des Armées a développé une relation de confiance avec les Editions Perrin (14 livres coédités) dont nous parle Christophe Parry, responsable éditorial.
Comment se passe la collaboration avec le ministère pour la coédition d’un ouvrage ?
Nous sommes en permanence en contact avec Madame Meyer-Pajou, en charge des publications à la DPMA. Nous lui présentons régulièrement le programme des ouvrages qui pourraient intéresser les Armées. et parlons très librement avec elle des intérêts et des attentes de chacun. Nous nous tournons naturellement vers le ministère pour lui présenter tout projet qui peut concerner la Défense et lui soumettons également des manuscrits qui nous ont déjà été fournis par des auteurs. Ce partenariat offre, outre un soutien financier, un accès à des ressources précieuses et une expertise qui donnent une autre dimension à un livre. Le ministère apporte une caution scientifique. C’est un gage de crédibilité et les auteurs sont souvent touchés par l’intérêt de l’institution pour leurs travaux.
La collaboration avec le ministère permet-il aux Editions Perrin d’être plus ambitieux dans leur politique éditoriale qui concerne les sujets Défense ?
Au fil des années nous avons créé un vrai rapport de confiance avec l’institution. Si nous publions nos livres en toute indépendance, il est toujours intéressant de savoir que certains de nos projets peuvent obtenir l’appui du ministère. Cela nous permet de nous projeter plus facilement et de faire preuve d’ambition. Un livre auquel le ministère a participé illustre bien cette collaboration : Kourk 1943, La plus grande bataille de la Seconde guerre mondiale de Roman Töppel (traduit par Jean Lopez, 2018). Le travail de R. Töppel revisite et démystifie un affrontement majeur du conflit et parvient à captiver le lecteur sur un domaine aussi technique que les batailles de char. Honnêtement je ne sais pas si nous aurions porté ce projet très ambitieux tous seuls. Depuis sa parution, nous avons pu constater que cet ouvrage a été très bien accueilli par la critique et par le lectorat et nous nous en réjouissons ! Un étroit dialogue avec le ministère permet par ailleurs de définir le meilleur angle de traitement d’un sujet, qui pourrait répondre à un calendrier du ministère, actualités ou commémorations. Des projets de livres peuvent être par exemple lancés pour correspondre à une date anniversaire du calendrier mémoriel des Armées et ainsi en faire un événement profitable à chacun.
Quel est, à vos yeux, le projet de coédition qui illustre le mieux la relation de confiance que vous entretenez avec l’institution ?
Un ouvrage prévu en 2020 me tient particulièrement à cœur. L’auteur, l’historien Sébastien Albertelli, met en lumière le Corps des volontaires françaises, ces femmes qui ont rejoint le les Forces françaises libres et le général de Gaulle dans sa lutte pendant la Seconde Guerre mondiale. J’en ai parlé à la DPMA qui a tout de suite été enthousiaste. Le sujet permet en effet de mettre en avant plusieurs thématiques chères à sa politique culturelle. De notre côté, nous mettons ainsi en valeur la qualité de nos projets et le remarquable travail d’un historien de renom « adoubé » par l’institution. Certains ouvrages peuvent par ailleurs donner lieu à un lancement officiel lors d’une petite cérémonie, parfois même en présence de Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées, comme ce fut le cas pour l’Histoire militaire de la France (paru le 30 août 2018).
Sources : Ministère des Armées