Trois questions à Christel Gonnard, scénariste d’une série inspirée du Service militaire volontaire

Votre projet met la jeunesse et le lien armées-nation sur le devant de la scène. Comment cette idée vous est-elle venue ?

J’avais la volonté de créer une série sur la jeunesse française. Grâce à l’accord signé entre la Guilde française et le ministère des Armées¹, j’ai eu l’occasion d’échanger avec du personnel de l’institution et de sa Mission cinéma et industries créatives. C’est ainsi que j’ai découvert le SMV. J’ai trouvé le dispositif très intéressant et pertinent. Sa mixité permet aux jeunes d’évoluer à la fois dans un univers militaire, scolaire et professionnel. Je voulais sortir de l’univers scolaire traditionnel pour mettre en avant ces jeunes qu’on voit rarement à l’écran. Il y avait quelque chose d’héroïque dans leur démarche. En discutant avec eux, je me suis aperçue qu’ils étaient tous plein d’ambition, de rêves et d’envies.

Lorsque j’ai présenté mon projet au ministère, il l’a très bien accueilli. J’ai senti qu’un point d’attention était porté sur la question de la cohésion et de l’engagement national. Tout comme la solidarité, ce sont des valeurs qui me tiennent à cœur et que je revendique.

Concrètement, comment le ministère vous accompagne dans le développement de cette série ?

Après avoir découvert ce dispositif, j’ai écrit et transmis un synopsis à la Mission cinéma et industries créatives du ministère, qui a trouvé le projet intéressant. J’ai ensuite rencontré le général Ménaouine, directeur du service national et de la jeunesse (DSNJ). J’ai ainsi mieux compris le positionnement de l’armée vis-à-vis de la jeunesse. Ensuite, j’ai réalisé une journée d’immersion au sein du SMV. J’ai présenté mon projet à l’Etat-major SMV d’Arcueil, avant de me rendre au fort de Montmorency. Là-bas, j’ai pu échanger avec les jeunes et les voir évoluer dans ce milieu. L’après-midi, je suis allée au 2e régiment du service militaire volontaire (2e RSMV) de Brétigny-sur-Orge. Une fois sur place, j’ai pu discuter avec les volontaires et les encadrants. J’ai d’ailleurs senti une grande bienveillance et générosité de la part du personnel. Le ministère a largement facilité mon immersion dans ce milieu et aujourd’hui encore nous continuons d’échanger régulièrement.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre projet ? Pourquoi avoir choisi de l’intituler F!ERS ?

La série nous invitera à suivre le destin de six personnages un peu cabossés par la vie, qui sont en proie au questionnement. Parmi eux, quatre jeunes. Pour des raisons propres à chacun, ils vont tous se retrouver à la caserne Bellamy. A partir de là, ils auront six à dix mois pour retrouver une certaine fierté et une place dans la société. Sur place, ils feront la connaissance d’un militaire rentrant d’opération extérieure et d’une enseignante ayant décidé de quitter son établissement. Tous deux seront là pour encadrer les jeunes. Le message de cette série, c’est de croire en notre jeunesse. Elle est l’avenir et elle a de la ressource !

J’ai décidé d’appeler ce projet F!ERS car c’est, selon moi, ce qu’ils sont venus chercher : de la fierté. Consciemment ou non, la société les a parfois mis de côté et quand je les ai rencontrés, j’ai vu beaucoup de fierté en eux. Via ce dispositif, on leur donne les clés de la réussite pour se (re)construire. Il faut donc croire en eux !

¹ - Accord signé en 2017 permettant à des scénaristes de découvrir la réalité des armées au travers d’évènements https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/video-les-armees-et-les-scenaristes-font-leur-cinema

A propos de F!ERS :

Toujours en phase de développement, il faudra faire preuve de patience avant de découvrir la série de Christel Gonnard. A l’heure actuelle, la scénariste effectue quelques retouches dans l’écriture pour peaufiner sa trame, avant de pouvoir passer à la production. F!ERS sera une série grand public, portant un message engagé : la jeunesse française est notre avenir, faisons-lui confiance !