Salon européen de l'éducation 2016 : « faire du SMV une référence »

« Être militaire, c'est un honneur » confie Lucas, 14 ans, entouré de deux copains, Laurent et Célestin, qui acquiescent avec enthousiasme. En visite au salon européen de l'éducation avec leur classe, ce vendredi 11 mars, ils se sont arrêtés devant le stand du Service militaire volontaire (SMV) pour se renseigner. « J'ai toujours été attiré par l'univers militaire, poursuit-il, de par mon père qui a été dans le métier. Je suis venu aujourd'hui pour me renseigner : l'âge, les modalités d'inscription… Le service militaire volontaire pourrait me plaire, parce qu'il n'oblige pas à rester dans l'armée, d'autres portes professionnelles s'ouvrent ». Laurent et Célestin, quant à eux, font la confusion entre le service militaire volontaire et l'engagement à proprement parler dans l'armée. Des membres de l'équipe encadrante du SMV sont présents pour les corriger. « Beaucoup de jeunes se trompent et pensent qu'en s'inscrivant au SMV, ils vont s'engager en tant que militaire. Or, notre objectif n'est pas de former des soldats. On les redirige donc sur les stands des armées ou on leur explique ce qu'on peut leur offrir, une fois qu'ils auront 18 ans : un parcours individualisé d'insertion vers l'emploi, dispensé dans un cadre militaire. Ils apprendront à marcher au pas, à porter l'uniforme, à bivouaquer… Surtout, à vivre en collectivité, à être ponctuel, à se respecter et à respecter les autres. On leur parle aussi de nos partenaires : la SNCF, Disneyland Paris, des entreprises de travaux publics, et bientôt la RATP » explique le sergent-chef Olivier, du centre de Brétigny-sur-Orge (91).
Sur le stand, des prospectus sont à disposition des visiteurs, et le volontaire stagiaire Vincent, 20 ans, formé à Brétigny-sur-Orge, est là pour répondre à leurs questions. Renseigné par la mission locale où il était inscrit et sur la page Facebook du SMV, Vincent, qui souhaite devenir cuisinier, a été attiré par le côté professionnalisant et par le cadre militaire de la formation. Il raconte : « J'ai beaucoup appris. Honnêtement, c'est une expérience à vivre. Les encadrants sont à notre écoute et accessibles, leur vécu nous sert beaucoup au quotidien et pour notre avenir professionnel. Je pars le 5 avril à Disneyland Paris, en tant que commis de cuisine, avec d'autres volontaires de la section. Je suis super content, mais ça va me manquer ».
Déployé depuis le 1er juillet 2015 par le ministère de la Défense, sous le commandement du Général Vianney Pillet, et conduit par l'armée de Terre, le service militaire volontaire est un dispositif professionnel et citoyen, destiné à former les jeunes, de 18 à 25 ans, non diplômés, en situation de décrochage scolaire ou en rupture avec leur milieu social ou familial. Le SMV propose deux types de contrat : volontaire stagiaire et volontaire technicien, ce dernier ayant la vocation d'encadrer le précédent. La formation, rémunérée et d'une durée de 6 à 12 mois, se décline en trois modules : une formation militaire initiale, durant laquelle les volontaires font l’apprentissage de la vie de militaire, une formation complémentaire, qui comporte une remise à niveau scolaire, une formation aux gestes de premiers secours, le passage du permis de conduire, la réalisation de missions citoyennes, et enfin, une formation professionnelle. « Tous nos jeunes n'ont pas de diplôme, nous sommes donc aidés par des enseignants de l'Education nationale. Parce qu'aujourd'hui, avoir un emploi, c'est aussi souvent avoir un diplôme scolaire », précise le capitaine Cyril, chargé du recrutement à Brétigny-sur-Orge et adjoint au directeur général de la formation. Et de fait : « Dans la première promotion, des jeunes vont être intégrés à la SNCF. D'emblée, après les avoir rencontrés, l'entreprise nous proposait 50 nouvelles places pour l'année prochaine. La preuve que ça marche ! » ajoute-t-il. Le SMV met un point d'honneur à travailler avec des partenaires engagés auprès des jeunes et qui leur proposent un accompagnement, au-delà de la formation, vers une véritable insertion.
Être présent sur le salon européen de l'éducation offrait une double opportunité au SMV : recruter et rayonner. De nombreux dossiers ont déjà été déposés dans les centres de formation. Le recrutement, durant ces quatre jours de salon, se fera donc en prévision des futures promotions. Pour le lieutenant Soumaré, officier de communication du SMV, « l'objectif est aussi et surtout de rayonner, pour devenir une référence en matière d'insertion professionnelle des jeunes et pour pouvoir développer de nouveaux partenariats ».