[Reconversion] Défendez vos projets, ne lâchez rien !

Quentin Girandier, technicien support en informatique en CDI depuis 9 mois au sein d’ATDI (secteur privé). Ancien technicien télécom dans l’armée de l’Air.

Il faut anticiper au plus tôt ses démarches auprès de la chaîne RH car les délais administratifs peuvent être conséquents. S’y prendre un an et demi en avance est un bon délai. Pour ma part, la VAE (validation des acquis de l’expérience) que j’ai réalisée grâce à Défense Mobilité a facilité mon départ. Elle a validé la technicité de mes compétences. Car il faut bien comprendre que dans le privé, à compétences égales, le candidat qui aura un diplôme supplémentaire pourra faire la différence. Cette VAE a conforté et validé mon projet. Mais elle a aussi conforté la chaîne RH et ma chaîne hiérarchique ! J’ai aussi bénéficié d’une période d’adaptation en entreprise (PAE) qui m’a permis de me conforter dans son choix. Préparez au plus tôt les outils de votre départ, que ce soit une VAE ou autre chose. Puis, soyez sûr de ce que vous voulez et ne lâchez rien.

Ludovic Desmazeau, officier sous contrat dans les Systèmes d’information et communication (SIC) de l’armée de Terre durant 15 ans, depuis 2 ans inspecteur des finances dans un établissement informatique du ministère des finances.

Je me suis dirigé vers le recrutement par la voie de l’article 4139-2 (accès aux emplois publics). Après ne m’être intéressé dans un premier temps qu’à des postes au sein du ministère de la Défense, j’ai élargi mes recherches. Il est en effet nécessaire de s’ouvrir aux autres possibles, d’élargir son réseau, de demander un peu partout et ne pas rester sur un univers connu. J’ai postulé à quatre ministères et ai eu quatre entretiens sur des postes et lieux différents. Mais avant cela, j’ai dû refaire mon CV et ma lettre de motivation. Cela prend du temps car nous n’y sommes pas préparés, après 15 ans de carrière militaire. Il faut les moduler par rapports aux postes et aux entités que l’on vise. Puis, lors des entretiens, il faut être naturel et donner le meilleur de soi. Pour ma part, je ne connaissais pas le monde des finances. J’ai convaincu et ai été formé durant un an en école. Priorisez vos choix par rapport au feeling que vous avez eu pendant les entretiens mais aussi des informations que vous pouvez obtenir grâce à votre réseau, à savoir, ceux qui travaillent dans le ministère que vous visez. Ils peuvent vous en dire plus sur l’ambiance, les perspectives de carrière par exemple. Et surtout, ne faites pas de choix par dépit. A l’arrivée dans le nouveau poste, faites preuve d’une des qualités les plus grandes que nous cultivons : l’adaptation. Restez souples car les styles de management, l’organisation et la façon de travailler sont différents. Cela peut surprendre mais on apprend beaucoup. Sachez que dans les finances, ils recrutent et les perspectives d’évolution sont grandes.

Stéphane Giron, officier sous contrat durant 15 ans à l’Etat-major de l’armée de Terre, président fondateur de FUTURING LAB, plateforme numérique collaborative.

J’ai préféré partir avant d’être aigri et parce que j’ai toujours eu la fibre de l’entreprenariat. J’ai bénéficié de la formule du CCRE (congé pour création et reprise d’entreprise) grâce à Défense Mobilité. Les agents de Défense Mobilité sont en effet là pour vous aider. Mais ils ne pourront pas vous dire pour quoi vous êtes faits mais bien pour vous donner les moyens de réaliser votre projet. C’est à vous de le définir et le construire. Car nul ne se connait mieux que soi-même. Prenez-vous en main. C’est une décision personnelle donc il faut qu’elle soit réfléchie. Il va falloir sortir de votre zone de confort. C’est à ce moment que l’on est le plus créatif et productif. Croyez en votre projet et défendez-le quoi qu’il arrive, battez-vous. Un travail se mérite, allez le chercher. Vous aurez toujours des questionnements. Vous prendrez des camouflets régulièrement. C’est la vie du chef d’entreprise. Mais ayez confiance en vous et comptez sur votre réseau pour vous guider. Le réseau est fondamental. Vous aurez beau avoir une idée la plus géniale du siècle, si vous n’avez pas de réseau pour la porter vous allez vous sentir bien seul. Il se construit bien avant votre départ et il n’a de sens que lorsqu’il est vivant et réciproque -je reçois, je donne. Travailler dans l’empathie. Gardez le sourire, car vous allez pouvoir faire ce dont vous avez toujours rêvé.

Medhi Irbad, ancien militaire du rang au 17^e génie de parachutiste à Montauban, directeur franchisé à EFFICITY, spécialiste de l’estimation immobilière en ligne.

A l’époque, j’ai réalisé une SBO (session bilan orientation) avec la cellule reconversion. Je cherchais un concept innovant dans le secteur de l’immobilier pour me lancer dans la franchise. J’ai fait le saut vers l’inconnu et je ne le regrette pas. C’est une aventure humaine. Il faut savoir se jeter à l’eau, écouter son inconscient et sa conscience. Le cursus de reconversion est assez long mais dès que vous vous sentez prêt allez-y. N’oubliez pas que trop d’info tue l’info. Donc à partir du moment où vous vous projetez dans vote concept et le sentez bien foncez. D’autant que les valeurs développées dans l’armée sont reconvertibles et demandées dans le privé.

Jean-Michel Maitre, ancien maître principal, dans les ressources humaines durant 30 ans, chargé de recrutement pour la société GORON, société de sécurité privée.

Le milieu militaire et le milieu privé sont très différents. Une reconversion se prépare au minimum 18 mois avant le départ. Il faut bâtir son projet. Personne ne le fera pour vous. Dès l’instant où vous savez où vous voulez aller, allez-y. Profitez des aides qui vous sont apportées par Défense Mobilité. Restez humble et mettez en valeur le réalisé au sein des armées.

Franck Grigaud, chef de la police municipale d’Enghien-Les-Bains

Les valeurs que vous portez et l’image qu’à l’administration militaire est tout à fait positive pour les recruteurs territoriaux. Ces savoirs-être tels que la rigueur, le sens de la discipline, le respect, la ponctualité, l’approche terrain, l’esprit collaboratif, l’engagement et la maturité relationnelle sont acquis par les militaires. Par contre, les candidats doivent se préparer avant l’entretien. Il faut se mettre en adéquation avec le besoin de l’entreprise donc se renseigner sur les missions, moyens, modalités de travail, etc.. Il ne faut pas venir la fleur au fusil. Le recruteur attend que le candidat cherche des informations sur le poste et la société : cela démontre évidemment sa motivation et son intérêt pour rejoindre la structure d’accueil.

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