A l'âge de 3 ans, Djamel Mastouri est victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC). Devenu hémiplégique, il est partiellement paralysé des membres droits. Surmontant son handicap à travers sa passion pour le sport, Djamel Mastouri participe cette année pour la première fois aux Invictus Games dont la deuxième édition a lieu à Orlando (Floride, USA). Témoignage de cette personnalité hors normes qui a placé le sport au cœur de son processus de reconstruction.
« Pour moi, le sport est une thérapie. Je ne pourrais pas vivre sans. » Sportif de haut niveau de longue date, Djamel Mastouri, ancien sergent-chef de l'armée de Terre et aujourd'hui vétéran, participe pour la première fois aux Invictus Games, une compétition sportive internationale destinée aux militaires blessés et initiée par le prince Harry d'Angleterre.
« Participer à cette compétition est très important dans le processus de reconstruction des personnes revenues meurtries dans leur chair et dans leur esprit. Car il y a plusieurs types de blessures, physiques et psychiques », rappelle-t-il. Atteint d'un AVC à l'âge de 3 ans, le handicap de Djamel Mastouri est presque invisible. Comme de nombreuses blessures psychiques subies par les soldats en situation de stress post-traumatique (SPT).
« J'ai décidé de participer aux Invictus Games car je voulais tout simplement être avec mes frères d'armes blessés. »Le combat de ces hommes et femmes se fait aujourd'hui par le biais du sport. « Même si je veux faire tout mon possible pour ramener la meilleure médaille, c'est sur la piste qu'il faut en découdre. » Et d'ajouter que « la rééducation par le biais du sport nous permet aussi de représenter la France dans un autre domaine que celui des théâtres d'opérations même si, dans les deux cas, nous représentons notre pays ».
Djamel est venu accompagné de son coach et de son frère, avec lequel il entretient une relation très forte. « Mon frère m'a fait découvrir la course et m'a donné l'envie de m'y adonner. Comme il a été sportif de haut niveau, j'ai voulu suivre son exemple. »
Le champion rappelle souvent que « l'important est de donner le meilleur de soi-même et de ne rien regretter à la fin. Du moment qu'il y a le plaisir de faire du sport et l'envie de se dépasser, peu importe le résultat, le principal étant d'être fier de soi à l'arrivée ». Après avoir participé par deux fois à des jeux paralympiques, à Londres et à Pékin, où il a remporté la médaille de bronze sur 800 m, Djamel Mastouri est devenu champion du monde du 1500 m lors des premiers Jeux mondiaux militaires handisport en 2015 en Corée du Sud. Il envisage désormais de se qualifier pour les prochains jeux qui se tiendront à Rio (septembre 2016).
Et quand on lui demande quel est son projet d'avenir, la réponse ne se fait pas attendre : « aider mon prochain ! » En effet, Djamel Mastouri travaille depuis fin 2010 au Cercle sportif de l'institution nationale des Invalides (CSINI), où il est moniteur de sport pour la reconstruction et la rééducation des blessés et des personnes en situation de handicap. « Mon travail est de montrer qu'après la blessure, on peut encore s'en sortir et se faire plaisir par le biais du sport. »
Djamel Mastouri a ainsi couru avec des personnes dites « valides ». « C'est pour moi une véritable évasion : on ne me juge pas sur le handicap mais sur ma capacité à courir. Je suis alors un compétiteur comme un autre. Ça me donne l'impression d'être comme tout le monde ».
Sources : Ministère des Armées