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Les militaires d’Harmattan mis à l’honneur

Mise à jour  : 14/11/2011 - Auteur : Samantha Lille - Direction : DICOD

Afin de rendre hommage aux personnels engagés dans les opérations menées en Libye, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Gérard Longuet s’est rendu le 10 novembre, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan (Landes).

Ils sont rentrés. Après plus de sept mois d’engagement, les militaires déployés dans le cadre d’Harmattan sont de retour en France. Gérard Longuet a salué les hommes et femmes qui ont permis de conduire les opérations menées en Libye après avoir assisté au défilé aérien des différents matériels engagés.

Il a notamment tenu à souligner le travail d’équipe et la rapidité de réaction du personnel « Les avions français sont intervenus en premier alors même que la défense anti-aérienne khadafiste était opérationnelle. »

Lors de son déplacement, le ministre était accompagné d’une délégation de parlementaires, du chef d’état-major des armées, l’amiral Guillaud, et des chefs d’état-major d’armées : le général Ract-Madoux pour l’armée de terre, le général Paloméros pour l’armée de l’air et l’amiral Rogel pour la Marine. Devant ces derniers, il s’est dit fier de « la grande clarté de commandement » dont la France a pu bénéficier pendant cet engagement.

Ensemble, ils sont allés à la rencontre des équipages et de leurs appareils. « Vous êtes une même famille : celle de l’armée française. Vous êtes une même communauté, celle des militaires de la France. Et cette famille est efficace parce qu’elle est unie : c’est notre capacité d’intervention coordonnée air-mer-terre qui a fait toute la différence. » leur a-t-il dit.

« [...] même si nous étions seuls dans le cockpit, on savait que derrière nous ils étaient nombreux. »

Cette journée a été l’occasion pour ces militaires d’échanger sur leurs expériences. A l’image de l’enseigne de vaisseau V., pilote de Rafale Marine : « Cette mission a été très riche sur le plan opérationnel. Et même si nous étions seuls dans le cockpit, on savait que derrière nous ils étaient nombreux. » Une cohésion dont se souvient également le capitaine M, de l’escadron de chasse de 1/2 « Cigognes » (armée de l’air), mobilisé le premier jour de l’opération : « Quand nous sommes partis de Dijon nous avons senti que l’escadron était très soudé. ». Un de ses mécaniciens parle lui, de « la fierté du devoir accompli ». Des équipages du 5e régiment d’hélicoptères de combat de l’armée de terre étaient également présents sur la base, avec leurs Puma, Gazelle et Tigre : « Nous avons su montrer le savoir français de l’aérocombat : voler vite et à très basse altitude » souligne un jeune pilote.

« En vous écoutant les uns les autres, on peut dire qu’Harmattan a été une rude mission exécutée à la perfection » a conclu Gérard Longuet devant les combattants des trois armées. « Vous avez gardé foi dans la cause que vous défendiez (…). Ma considération vous est totale, ma confiance vous est entière ».

Le 17 mars 2011, au soir, le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) avait adopté la résolution 1973 (1) relative à la situation en Libye, à l’initiative de la France et du Royaume-Uni. Samedi 19 mars 2011, sur ordre du président de la République, le chef d’état-major des armées (CEMA) lançait l’opération Harmattan, nom de la participation française à l’engagement militaire international pour protéger la population libyenne contre les attaques des forces du colonel Kadhafi.

(1) La résolution 1973 élargit le champ des sanctions à l’encontre de la Libye et ouvre la voie à l’engagement de moyens militaires pour protéger la population :
  - Elle décide de la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne (no fly zone – NFZ) interdisant les vols dans l’espace aérien libyen, à l’exception des vols humanitaires ou d’évacuation, pour protéger la population civile des attaques aériennes des forces du colonel Kadhafi ;
  - Elle autorise les états membres à prendre les mesures nécessaires pour protéger la population civile et faire respecter la zone d’exclusion aérienne ;
  - Elle renforce l’embargo sur les armes avec la possibilité d’inspecter les navires pour aéronefs à destination ou en provenance de la Libye.


Sources : Ministère des Armées

Harmattan en chiffres :

  - 4 300 militaires engagés au plus fort de la crise ;
  - plus de 27 000 heures de vol et environ 5 600 sorties ( 3 100 sorties offensives, 1 200 sorties de reconnaissance, 400 sorties de défense aérienne, 340 sorties de contrôle aérien, 580 sorties de ravitaillement) menées par les avions de combat de l’armée de l’air et de la marine nationale ;
  - 1 700 objectifs détruits dont 600 par le GAM (groupement aéromobile), constitué des hélicoptères de l’aviation légère de l’armée de terre (ALAT) ;
  - 27 bâtiments de la marine nationale qui se sont succédé pour assurer la permanence des opérations maritimes.

Les dates clés de la crise libyenne :

  - 17 mars : le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) autorise l’engagement de moyens militaires pour protéger la population libyenne ;
  - 19 mars : les avions de l’armée de l’air effectuent leurs premières missions à partir de leurs bases françaises. Vers 17h30, le premier avion largue ses munitions sur les forces du colonel Kadhafi aux portes de Benghazi ;
  - 20 mars : le groupe aéronaval (GAN) appareille de Toulon, il participe aux opérations en Libye deux jours plus tard ;
  - 25 mars : des avions de chasse opèrent depuis la base aérienne de La Sude, en Crète.
  - 31 mars : l’Alliance atlantique prend le commandement des opérations aériennes en Libye, renommées pour l’occasion, Unified Protector ;
  - 3 juin : le groupe aéromobile (GAM) entre en action depuis le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre puis Mistral ;
  - 13 juillet : un détachement d’avions de chasse Rafale effectuent ses premières sorties depuis la base de Sigonella, en Sicile ;
  - 20 octobre : les derniers bastions des forces du colonel Khadafi tombent ;
  - 31 octobre : l’opération de l’Otan, Unified Protector prend fin. Les moyens français se désengagent progressivement.