« Le sport permet aux blessés de retrouver une qualité de vie »

Quel est votre rôle au sein des RMBS ?

Je suis responsable de la supervision et de l'encadrement des équipes para et péri médicales présentes tout au long du stage : 20 soignants mobilisés, dont 13 pour les grands blessés, tous sur le qui-vive pour masser, soigner, panser, conseiller ou écouter. Dans le cadre de cette fonction, je dirige le dimensionnement du personnel, c'est à dire le nombre de médecins à prévoir, les spécialités et compétences requises. Mais au-delà du besoin humain, je planifie le matériel nécessaire pour la venue des grands blessés. Car le confort pour les médecins n'est pas le même. Si à l'hôpital ils peuvent choisir leurs matériels, aux RMBS ce sont aux services de santé de s'adapter.

Le sport est-il une étape importante dans le parcours de réhabilitation des militaires blessés ?

Avant d'être blessé, le militaire pratique régulièrement une activité sportive. Donc utiliser le sport comme l’un des moyens de reconstruction, a été perçu comme un outil dont il fallait se servir. Après l’étape de la chirurgie et de la rééducation à l’hôpital, il permet au blessé de reprendre confiance. Ainsi, après leur blessure, les militaires peuvent soit continuer à pratiquer une activité physique, soit en découvrir une adaptée à leur handicap. Cela correspond à l’accompagnement individualisé mis en œuvre pour tous les blessés jusqu’à leur réinsertion professionnelle.

Les RMBS sont-elles bénéfiques aux blessés pour retrouver une certaine autonomie dans la vie civile ?

Après le deuil de la blessure, le sport permet aux blessés de retrouver une qualité de vie. Les RMBS leur prouvent que, malgré leur handicap, ils sont capables de faire des choses qu'ils faisaient avant leur accident. Ainsi, nous adaptons au mieux les activités sportives pour qu'ils puissent transposer dans leur vie quotidienne ce qu'ils apprennent durant ce stage.

Dans le cas des blessés présents aux éditions précédentes, avez-vous remarqué des évolutions ?

Au sein des stages grands blessés, certains participants viennent aux RMBS depuis les premières éditions. Et nous avons constaté qu'ils ont commencé à pratiquer une activité sportive en dehors de ce stage, dans les clubs de la Défense notamment. Par exemple, certains participants des Invictus Games, qui sont d'ailleurs montés sur le podium, ont vécu les premiers RMBS. C’est une victoire pour tous les soignants qui les accompagnent au quotidien dans leur parcours de reconstruction.

Les RMBS sont-elles un moyen de sortir les blessés d'un possible repli sur eux-mêmes ?

Lors du débriefing de fin du premier stage des blessés autonomes – dont la moitié des stagiaires sont blessés psychiques –, tous les participants nous ont faits part de leur satisfaction car ils ne subissent aucun jugement et ne ressentent aucun sentiment de honte. Or, les nouveaux participants ne savent pas à quoi s'attendre donc ils hésitent à venir et appréhendent leur arrivée aux RMBS. Mais ils en ressortent rassurés.

A cela s'ajoute le fait que personne n'est en uniforme militaire, donc le sport est pratiqué dans un contexte familial, entouré de l’ensemble des acteurs du suivi médico-social.