La constitution de l’équipe de France de la seconde édition des Invictus Games d’Orlando (États-Unis) est connue depuis le lundi 8 février 2016. La sélection a été rude. Elle s’est déroulée du lundi 1er au vendredi 5 février à l’École interarmées des sports (EIS) du Centre national des sports de la Défense de Fontainebleau (CNSD) (77). Sur les 35 athlètes provenant de la gendarmerie, de l’armée de terre, de la Marine nationale, de l’armée de l’air, du service de santé des armées mais aussi d’anciens militaires, trente ont été qualifiés, vingt-six hommes et quatre femmes. Entretien avec le capitaine Thierry, directeur blessés militaires et sport (DBMS) du CNSD, responsable du stage de sélection.
Mon capitaine, expliquez-nous ce que sont les Invictus Games ?
Capitaine Thierry : Invictus Games est une compétition internationale réservée aux blessés militaires. Elle a été créée par le Prince Harry en 2014. Sa particularité tient dans le fait qu’elle est ouverte à tout type de blessés (physiques ou psychiques), mais aussi aux vétérans qui ont quitté l’institution. Ce sont en quelque sorte les Jeux paralympiques des blessés militaires. Cette année, elle aura lieu du 3 au 14 mai et rassemblera 15 nations et plus de 450 concurrents. L’équipe française va concourir dans 8 des 10 disciplines proposées : athlétisme, natation, tir à l’arc, musculation et haltérophilie, cyclisme, aviron en salle, basket fauteuil, volley assis.
Quelles sont les nouveautés de cette deuxième édition ?
Cette année, le règlement des jeux limite le nombre des concurrents à 30 athlètes par nation, ce qui rend plus équitable la compétition mais impose un niveau sportif sélectif. La première édition a permis de prendre la mesure du niveau de cette compétition internationale. Nous avions placé la barre haute en 2014 et cela avait porté ses fruits avec 20 podiums (dont 8 médailles d’or) pour 18 athlètes ! Notre force réside en la polyvalence de l’équipe et dans l’état d’esprit du groupe. Certains s’aligneront dans quatre disciplines et les potentiels sont grands. Parmi nos leaders, l’adjudant-chef David du 13erégiment de génie de Valdahon, capitaine de l’équipe en 2014, Alain du CSINI Paris, double médaillé d’or en 2014 en athlétisme au 100 m et 200m, et l’adjudant-chef Franck de l’escadron de gendarmerie mobile de Clermont-Ferrand, double médaillé or en hand bike en 2014. En 2016, nous avons toutes nos chances, mais il ne faut pas se reposer sur nos performances passées. Il faut s’attendre à ce que les autres nations aient aussi mis la barre assez haute.
La sélection a- t-elle été ainsi plus exigeante cette année ?
Nous avons fixé les barèmes de sélection d’après les podiums de la première édition et des Jeux mondiaux militaires de Corée de 2015. Pour être sélectionnés, les candidats devaient obtenir deux niveaux de qualifications : soit le potentiel podium, soit celui de finaliste dans deux disciplines au minimum.
Par exemple, dans la discipline force athlétique (développé couché), en catégorie homme moins de 72 kg, l’athlète doit être capable de soulever au minimum 126 kg. En athlétisme, dans la catégorie homme amputé brachial simple ou double, il faut courir en moins de 12 secondes 64 au 100 mètres pour espérer monter sur le podium. Néanmoins,il n’est pas question de faire les Invictus Games avant les Invictus Games et nous nous attachons à relativiser l’événement. J'ai rappelé aux concurrents que si l’objectif est d'aller chercher des médailles, il faut avant tout se donner à fond et se faire plaisir pour ne pas avoir de regrets. En entrant dans le sport d’élite, les blessés démontrent qu’ils ont déjà franchi un long chemin et sont donc dans une phase plus qu’avancée de leur reconstruction.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Un stage d’entraînement se déroulera du 14 au 18 mars. Il sera suivi de la préparation finale du 25 au 29 avril avant de s’envoler en direction d’Orlando. Les athlètes seront accompagnés du chef de la délégation, de cinq entraîneurs, de deux kinésithérapeutes expérimentés du service de santé des armées, et si besoin d'un ergothérapeute.
Les 30 athlètes suivront un entraînement personnalisé. Ils seront accompagnés par un entraîneur de la DBMS qui sera en relation avec l'entraîneur du club, enregistrera leurs performances et redéfinira les objectifs si nécessaire.
Sources : DICOD