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Exportations d’armement : la vente de sous-marins Scorpène au Brésil dope les résultats 2009

Mise à jour  : 08/10/2010 - Auteur : Linda Verhaeghe - Direction : DICOD

Le rapport au Parlement 2009 sur les exportations d’armement, présente un chiffre supérieur de plus de 22% par rapport à l’an passé, avec un montant de 8,16 milliards d’euros de prises se commandes. Malgré un contexte de crise économique et financière, la France a donc dépassé ses objectifs. Le dynamisme des exportations s’explique notamment par la vente de sous-marins au Brésil.

Avec 8,16 milliards d’euros de prises de commandes, le rapport 2009 sur les exportations d’armement adressé au Parlement, le 6 octobre 2010, présente un chiffre supérieur de plus de 22% par rapport à l’an passé. Jacques-Emmanuel de Lajugie, Directeur du développement international, au sein de la Direction générale de l’armement, nous présente les résultats de la politique menée dans ce domaine et grâce à laquelle la France se maintient au rang de 4e exportateur d’armement mondial.

Comment expliquer les bons résultats de cette année ?

Nous avons obtenu de bons résultats pour deux raisons majeures : d’abord par le dynamisme de la demande mondiale dans ce domaine, une première depuis la première moitié des années 2000. Ensuite, un élément circonstanciel s’ajoute à cela : il s’agit de l’entrée en vigueur du contrat signé avec le Brésil pour la livraison de quatre sous-marins Scorpène et l’assistance au développement pour un sous-marin nucléaire. Le Brésil a en effet versé l’acompte à la commande, pour un montant d’un peu plus de 3,8 milliards d’euros : soit 40 à 45% de la performance globale pour l’année 2009.

La crise économique et financière n’a-t-elle pas eu d’effet  dans ce domaine ?

Il est difficile de répondre de manière binaire. Sur les années 2008 à 2009, l’impact de la crise n’a pas été ressenti, parce que l’essentiel de nos débouchés se situent hors des pays de l’Organisation pour la coopération et le développement en Europe (OCDE), qui ont été les plus touchés. Néanmoins, en 2010, nous commençons à en sentir les effets. Les contrats majeurs ne sont pas remis en causes, car ils sont considérés comme nécessaires quoi qu’il arrive. Les contrats moins importants, c’est-à-dire de l’ordre de 50 millions d’euros, non plus. Mais on note un tassement assez significatif des contrats intermédiaires, c’est-à-dire dont le montant oscille entre 150 et 400 millions d’euros. Les restrictions budgétaires frappent l’ensemble de la clientèle, à des degrés divers. Certains dossiers d’acquisition sont révisés à la baisse, reportés, ou abandonnés.

Quel est l’impact de la stratégie de relance des exportations initiée en 2007 ?

Il faut d’abord souligner que les actions de l’Etat dépasse le secteur de l’armement. Il est vrai que le ministère de la Défense, grâce à l’action de la Délégation aux affaires stratégique et la Direction générale de l’armement, participe au soutien et à l’activité de contrôle des exportations d’armement. Nous accomplissons cette mission en coopération avec d’autres services de l’Etat, notamment les ministères de l’Economie des finances, de l’emploi et de l’industrie et celui des Affaires Etrangères et Européennes. A son niveau, le ministère de la Défense a mis l’accent sur les délais de traitement des demandes d’Autorisations d’exportation de matériels de guerre (AEMG) et l’urgence qu’il y avait à les réduire le plus possible. En effet, les entreprises attendent des services de l’Etat qu’ils répondent vite et bien. Il s’agit de la forme la plus élémentaire et la plus utile de soutien aux exportations d’armement. Le contrôle représente en effet aujourd’hui 12 000 actes par an. Les délais de traitement du ministère de la Défense sont désormais beaucoup plus courts qu’en 2008 : que ce soit au niveau des agréments préalables, dont les entreprises ont besoin pour négocier un contrat commercial, qu’au niveau des AEMG, que les entreprises doivent solliciter avant de pouvoir expédier une commande.

Quels atouts présente l’offre française dans un marché aussi concurrentiel ?

Nous proposons des matériels modernes, performants, adaptés à la demande et à la menace, dans les domaines terrestre, naval et aérien, conçus et développés depuis cinq à quinze ans et qui sont en service opérationnel dans nos propres armées. Ainsi, dans le domaine terrestre, nous pouvons citer le canon Caesar, le Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI), ou encore le véhicule de transport blindé Aravis. Dans le domaine naval, la Frégate multi-missions Fremm. Dans le domaine aérien, indépendamment de la carrière qui attend l’avion de transport A 400M, l’avion de chasse Rafale.

 

Quelles perspectives présente le Rafale en termes de débouchés commerciaux à l’international ?

Comme je le soulignais, il est difficile d’exporter des matériels qui n’ont pas été commandés ou qui ne sont pas en service dans les armées du pays producteur. Le Rafale n’est opérationnel dans l’armée de l’Air que depuis 2006, date à laquelle le premier escadron a été constitué. Aujourd’hui, cet avion est  engagé sur un théâtre extérieur, en Afghanistan, il présente désormais le dernier atout qui lui manquait. Sa carrière débute donc tout juste à l’international !

Qu’en est-il des matériels développés en coopération avec des partenaires étrangers ?

Les matériels qui sont conçus et développés en coopération, dans le cadre de l’Union européenne, tels que la Frégate Fremm (par la France et l’Italie), ou de l’OTAN, tels que les hélicoptères NH90 (par la France, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas), bénéficient du label « France », auquel vient s’ajouter un label international. C’est évidemment un avantage considérable, tant d’un point de vue technique, que politique.


Sources : Ministère des Armées