Hervé Morin a plaidé pour une intervention de la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité en faveur d’un volontarisme européen en matière de capacités de Défense.
A l’issue d’une séance de travail avec ses homologues, Hervé Morin a déclaré avoir soutenu l’intérêt pour les pays européens d’une augmentation de leurs budgets de Défense. Les ministres de la Défense de l’Union européenne sont réunis à Gand (Belgique), dans le cadre d’une réunion informelle dédiée au renforcement des capacités militaires, du 23 au 24 septembre 2010.
Déjà faibles avant la crise financière, les budgets européens consacrés à la Défense sont actuellement soumis à de nouvelles réductions. A titre de d’exemple, Hervé Morin a souligné que le budget de l’Agence européenne de Défense (AED), ne s’élevait qu’à un montant de 30 millions d’euros, alors que la France consacre elle-même plus de 700 millions d’euros au seul financement de la Recherche et Technologie (R&T) de Défense.
« La question du renforcement des capacités européennes est avant tout une question politique : est-ce que les Européens veulent être de réels acteurs sur la scène internationale ou de simples acteurs d’un scénario qu’ils n’écrivent pas ? », a déclaré le ministre.
Hervé Morin a ainsi rappelé que « l’intérêt collectif européen n’est pas la somme des intérêts particuliers des états-membres » et qu’il revient à Catherine Ashton, Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité commune, de « porter cette ambition européenne » : « l’AED est sous l’autorité de Catherine Ashton. C’est donc à elle qu’il revient de donner l’impulsion nécessaire », a-t-il souligné.
Le ministre français est également revenu sur « la responsabilité des Européens vis-à-vis de l’Afrique, liée à une proximité géographique et historique, dans un contexte de développement de la menace terroriste sur ce continent ». Selon le ministre, l’Union européenne est, à ce titre, mieux placée que l’OTAN pour prendre en charge cette coopération avec les pays africains et leur permettre d’atteindre la paix et la sécurité. Cela, à travers le renforcement des actions de formation déjà menées (Euro-RECAMP), mais aussi dans le cadre de la lutte contre la piraterie maritime, en se dotant des instruments juridiques et de tribunaux en mesure de juger et de condamner les pirates arrêtés.
Sources : Ministère des Armées