La 59e édition du pèlerinage militaire international (PMI) s’est tenue du 19 au 21 mai à Lourdes. Sous la présidence de l’aumônier en chef du culte catholique monseigneur Luc Ravel, plus de 12.000 militaires et civils de la défense de plus de 40 pays se sont rassemblés au sanctuaire marial des Hautes-Pyrénées. Retour sur cet événement avec le directeur du PMI, l’aumônier Arnault Berrone.
Quelles ont été les nouveautés et les moments forts de cette 59e édition ?
La nouveauté de cette année a été la présence de la majorité des aumôniers militaires français du culte musulman, un geste fort voulu par Mgr Ravel. La participation de l’équipe de démonstration de l'école des troupes aéroportées de Pau (ETAP), qui a sauté sur l'esplanade du sanctuaire, a été également un moment fort. Beaucoup de jeunes étaient présents, notamment des lycées militaires français et étrangers, et à ce titre cela a participé au renforcement du lien armées-nation.
Outre la présence officielle du chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, du chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser, du chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général André Lanata, de nombreux officiers généraux français et étrangers, de représentants de la Direction générale de la Gendarmerie nationale, de la présidente de la Croatie, Kolinda Grabar-Kitarovic, et de la princesse Caroline de Hanovre, marraine du 17e régiment du génie parachutiste, il y avait également des blessés de guerre provenant de plus de quinze pays.
Quelle est l’utilité selon vous aujourd’hui d’un rassemblement religieux au profit de militaires français et étrangers à Lourdes ?
Ces trois journées permettent avant tout de se réunir pour la paix. Toute notre communauté de militaires, de civils de la défense, familles, blessés de guerre de l'Institution nationale des Invalides et de Percy sont accueillis pour un temps convivial de fraternité et de rencontre. Enfin, le PMI concourt au rayonnement de la France et cela ne serait pas possible sans le soutien de nombreux acteurs comme l'état-major des armées, la zone de Défense de Marseille, des services du ministère de l’Intérieur et la préfecture de Tarbes. Pour la protection de l’événement, nous avons pu compter notamment sur la police, la gendarmerie et les militaires des patrouilles de Sentinelle.
L’année prochaine, nous fêterons le 60e PMI. Soixante ans après sa création, quels sont les prochains objectifs et futures évolutions, s’il y en a, du PMI ?
Dans les années à venir, nous souhaitons nous ouvrir encore plus à l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Asie et le Proche-Orient. Mais notre message reste le même. Alors que cet événement fut initié par deux aumôniers allemand et français après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, nous pensons que la paix est possible en 2017, plus particulièrement au Levant.
Le PMI témoigne qu'une fraternité est possible après une guerre sanglante, cette démarche fait sens. En cette période troublée où notre monde a tant besoin de fraternité, il est heureux, comme le dit Mgr Luc Ravel que « des hommes de guerre , les soldats de plus de 40 pays, se retrouvent pour prier pour la paix, c'est un signe époustouflant (...) parce qu'ils savent la douleur de la mort et de la blessure, ils mesurent plus que les autres la nécessité de se retrouver auprès de Marie, avec leurs blessés, à Lourdes ». Aussi, nous espérons encore plus de monde pour notre prochaine édition qui se tiendra les 18,19 et 20 mai 2018.
Sources : Ministère des Armées